Brocante Daee, 1783 Old Bailey, Hull, Canada

Un crac sonore... Halewyn ne se cache pas... les sorciers c'est connu et il est connu inquisiteur... Donc.

Tranquillement, il monte le chemin de la brocante. Les prunelles grises notent sans en avoir l'air la femme qui fait le guet.

Silencieuse sort délicatement de son fourreau avant d'y rentrer... Bien...

Apparèmment détendu, il entre dans el magasin malgré l'écriteau fermé, lève le nez et hume l'air.

Sciure omniprésente de la boutique, poussière, flamme ardente et vive, sang… Sang? Le sang frais d’une personne qu’on a tabassé… La brocante est diablement à l’envers… Pas mal de marchandises sont endommagées, un habitué le constate facilement. Le propriétaire semble avoir été malmené, ses vêtements déchirés, du sang sur sa chemise…

Un homme tout en noir, agenouillé près de lui devant le coffre aux cailloux, lui prête assistance pour remettre un semblant d’ordre là dedans… Il manipule les pierres avec des gants.

Au moment où l’inquisiteur passe la porte, le vieillard lève les yeux sur lui. Pas de détresse, non, mais une infinie tristesse mêlée de colère. Paul aurait bien besoin d’une tasse de thé. Sa nuit a été difficile… Une femme, métisse, sophistiquée, se jette devant lui. « La boutique est fermée, vous ne savez pas lire? » fit-elle agressivement dans un français à peine cassé.

Quand l'oeil gris rencontre le noir, Paul peut deviner avec une grande précision ce qui va se passer et le plaisir que l'assassin va en retirer. Le sourire est assez explicite. Quand Halewyn lui a jadis dit qu'il était né pour tuer, Paul peut en voir la preuve.

Lemony n'a pas le temps de dire grand chose d'autre... transparaissant de sa nuque, une fine lame d'argent rougeoyant. Elle est prestement retirée et la dame s'effondre gracieusement, dans un bruissement de tissus, la baguette roulant sur le sol.

L'enjambant gracieusement, silencieusement et avec célérité, Halewyn s'approche de Philippe. L'assassin sait qu'il y en a un troisième quelque part... S'il le chope, il prendra le temps de faire mumuse.

Pour le moment, il s'approche en ligne droite, directement vers Philippe et s'arrête juste hors de portée, la mine réjouie et calme. L'oeil d'acier le fixe au tréfond de son âme, sans ciller.

« NON! » S’écria le vieillard à la voix d’asthmatique. « Non! Ce n’est pas nécessaire! » Philippe qui tendait précautionneusement une pierre à son oncle, se retourna pour voir sa sœur s’écrouler. Il mit un temps à comprendre, puis se releva d’un bond tout en dégainant sa baguette magique. Il n’eut pas le temps de faire le moindre geste que Paul le renversait par l’arrière, complètement déséquilibré et le laissa s’effondrer dans les débris d’antiquité. « Par la lune, l’ermite et les étoiles, qu’avez-vous fait! » Paul Daee fixait derrière l’inquisiteur le corps de sa nièce. « Vous n’aviez pas le droit. » fit-il convaincu tout en le bousculant pour voir s’il pourrait lui porter secours. Difficile de déterminer quel droit particulier il défendait.

De la dernière marche de l’escalier, accouru aux éclats de voix, Charles Daee tire sa baguette « Avada Kedavra! »

L'assassin n'est plus là. Disparu... L'éclair vert frappe une armoire en laque noire, ébranlant les portes et laissant un vilain éclat sur le fini.

Etre Lareless, ca aurait hurlé au scandale... Mais c'est Halewyn.

Charles peut voir la baguette lui être arrachée des mains, faire un prompt 180 degré avant d'être souffleté avec, avec une telle force que la pommette se fend et que la baguette se brise.

Coucou!

Fait Hale en réapparaissant. Un coup de pied dans el bas ventre, un placage digne d'une Samuelle Daee et les deux hommes s'étalent dans la cage d'escalier. Hale sur le dessus, qui frappe son adversaire sans même se donner la peine de retenir ses coups. Charles se défend bien, mais il n'a pas la technique de Muelle, l'expérience d'Halewyn... C'est perdu d'avance.

et vlan! En plein sur la gueule! Jolie molaire en passant. Une fois bien sonné, un éclair argenté se fait voir. L'assassin soupire.

Rien vaut Meurrière dans ces cas là. Mais bon ca fera.

Un geste précis, la gorge est tranchée, le sang répandu sur le papier peint fatigué, éclaboussant les cadres poussiéreux. Silencieusement comme la mort elle-même, il transperce l'abdomen, cisaille un peu pour atteindre le coeur encore palpitant tandis que les yeux noirs de sa victime le contemplent avec toute l'horreur du monde... Il ne peut pas crier, il ne peut que regarder... Et c'est jouissif.

Une odeur de musc et de cendres brûlantes se répand dans la brocante tandis qu'ils arrachent le coeur encore palpitant et le portent à leur bouche.

Les prunelles de Charles décident de se voiler à se moment précis. Il est sage Charles.

C'est ca, chante avec nous... Ta soeur t'attend.

Il se relève, ensanglanté, le coeur dans la main, en train de mâcher.... Avise le tas remuant. Tranquillement, il avise une bonbonnière, y met son lunch dedans, se fait craquer le cou avant de se diriger vers le dernier intrus en date.

Paul Daee, chétif vieillard de 72ans, s’interposa.

Il avait été le seul à apprécier la personnalité de Samuelle… C’était quelque chose, quand même.

« Ça suffit. » fit le vieil homme. « Vous n’aviez pas le droit de venir ici sans elle, vous n’aviez pas le droit de tuer chez moi, vous n’aviez pas le droit d’exécuter une vengeance qui ne vous appartient pas, vous n’aviez pas le droit... » laissa-t-il en suspend.

Il lui tourna le dos, nullement impressionné par l’assassin. Halewyn ne l’avait jamais impressionné et ça aussi était remarquable. Il fini d’extirper son neveu de l’amas de débris et lui ordonna de transplanner, aussitôt obéi.

Halewyn ne s'excuse pas, ne se répand pas en explications. Il l'aime bien le vieux. Il est une des rares personnes à ne pas chier dans ses shorts en sa présence. Et il lui a sauvé la peau tout en endurant son caractère de cochon.

Ils vous auraient tués comme ils l'ont tuée.

Il reprend l'organe et continue de le manger, c'est étonnant de voir comment un muscle si raide peut sembler si tendre à le regarder faire.

Ils ont mis un contrat sur son ectoplasme...

Termine t'il en se léchant les doigts.

« CE N’EST PAS UNE RAISON! » tonna le vieux. « J’ai 72ans, et eux n’ont pas la moitié de mon âge. Ils avaient tout le temps nécessaire pour faire la part des choses, pour s’amender de ce qu’ils lui ont fait. » Paul empoigna le cadavre de sa nièce en train de se vider de son sang. « Et n’y touchez plus! »

CLAC-CLAC Il avait transplanné avec dextérité. « Qu’est-ce que ça peut faire qu’ils mettent un contrat sur sa tête. Ils la tueront une nouvelle fois, voilà tout. » Il saisit le cadavre de charles. « Allez me préparer du thé… et sortez la vadrouille. » CLAC

Lorsque Paul rentra, plus tard dans l’après midi, il nota avec approbation que le ménage avait été fait. Il cueillit Hemmingway et alla prendre place dans son fauteuil habituel. Son chat sur ses genoux, il réclama son thé. « Vous n'avez pas préparer le thé... » constata-t-il.

Le thé ne vient pas. Hale n'est pas sa bonne après tout. Mais l'assassin l'attend, de son côté de l'échiquier, une main bandée de frais et une reine blanche qui est désormais rouge à sa place sur le plateau.

Immobile comme une statue, les yeux mi clos, Halewyn semble écouter ... Mais quoi? Oh, il l'a entendu le vieux...

Vraiment, ils étaient pareils.

Fatigué, meurtri par les coups et les événements, le vieux se relève et prépare son thé lui même dans la cuisinette. Il souleva le couvercle du sucrier et le trouva vide… « ±@£¢¤#!! … Pas capable … remplir … foutu sucrier… » grommela-t-il, hautement agacé. La bouilloire siffla. « Ne vous y trompez pas, je suis très en colère! » fit-il du fond de la cuisine. « Et vous n’en aurez pas la moindre goûte! » fit-il dans l’encadrement de la porte, une petite cuillère à la main.

Si le sucrier est vide, Paul n'a qu'à regarder dans le miroirou plutot une photo de sa nièce pour trouver le responsable. L'assassin n'a rien touché d'autre que ce qui était nécessaire. C'est à dire l'échiquier. Et le fauteuil.

Une étrange mélodie, entonnée par un choeur indéfini, se fait brièvement entendre par les vieilles oreilles de Paul.

Les voix se fondent en deux, puis en une seule, rauque d'avoir jadis trop hurlé. l'acier est brumeux, l'expression satisfaite d'un matou qui a chipé une crevette. Serein, Halewyn ferme les yeux et ne répond rien.

Il n'y a rien à répondre.

Entêté? Il était un Daee doublé de l’homme qui était venu à bout de Samuelle Daee. Oui, un homme obstiné, une véritable tête de pioche… Le vieillard vaqua à ses activités habituelles puis alla se coucher. Le lendemain, trouvant l’assassin dans la même position, il devint inquiet. La bouilloire à la main, en sous-vêtement et en robe de chambre, il alla vers l’assassin, lui passant une main devant les yeux. « Halewyn, vous allez bien? »

Une poigne de fer lui attrappe le poignet. L'assassin n'a même pas besoin d,opuvrir les yeux. Il est totalement dans son monde.

Etrangement, Paul peut voir une certaine Equilibre. Loin des préceptes des druides. Un équilibre par le sang versé, par la violence. Un chaos ordonné, un pradoxe ambulant. Les forts survivent mais les faibles meurs. Il faut des gens pour ce faire...

Il peut ressentir les génocides passés. Des horreurs à grande échelle certe, mais que le monde serait devenu sans épuration régulière?

Il y a des gens nés pour tuer, pour réguler la populace... Il leur faut le sang, la violence... Il leur faut la destruction pour qu'ils s'accomplissent et qu'ils initient un nouveau cycle.

Il peut aussi se rendre compte que les morts chantent. Ils ne crient pas, ils ne supplient pas. Ils chantent...

Le chant entendus... Ils voit les chanteurs maintenant. Ceux qui poussent toujours plus... Avec horreur, il peut se rendre compte combien de gens Halewyn a tués pour son choeur personnel. Il peut se rendre compte aussi que l'assassin comprend sa réaction, mais qu'il ne regrette rien. D'ailleur, Lemony et Charles ne semblent pas mal se porter.

L'étau se desserre, Halewyn relaxe...

Un jour je chanterai avec eux.

Dit il simplement.

Le vieil homme posa une tasse devant lui, versa le thé et la poussa vers l’assassin. « Vous en avez plus besoin que moi… » Il s’en retourna ensuite dans sa cuisine, faire son déjeuné et s’assit à table le temps que son gruau cuise.

De longues minutes se passent. À regret, Hale quitte son monde pour reprendre pied dans le réel. Il ne s'est laissé aller là dedans que 3 fois dans sa vie. Et à chaque fois le retour est plus difficile.

Loué soit Phoenix...

S'brouant, il pose un oeil sur le thé. Un instant plus tard, il est bu. 3 minutes plus tard, il est en train d'évacuer aux toilettes. Le temps d'un lavage de mains, et il redescend, attiré par l'odeur de la curée. Il s'assied sur un tabouret de cuisine.

Je suis venu pour infos. Tu devais t'en douter.

Paul tourna la tête dans sa direction. « Ce n’était pas pour assassiner sauvagement 2 membres de ma famille? » releva-t-il finement. « Tu as interrompu une petite réunion de famille… C’est une des raisons pour laquelle nous t’avons interdit de venir ici sans Samuelle. Que ça ne se reproduise plus. » Le vieux ferma la cuisinière et prit un bol dans l’évier qu’il rinça sommairement. Des ecchymoses marbrait son visage. Il repêcha également deux cuillères et divisa le gruau en deux. Le chaudron fut posé devant Halewyn, le gruau agglutiné au fond. « Il n’y a pas de sucre… Et vous avez eut assez de sang… »

Ca se reproduira si besoin.

Rétorque Halewyn en le regardant repêcher le bol... Il a connu pire à Azkaban.

Et c'est le besoin... Du sang j'en aurai jamais assez au fait... Ils cherchent Samuelle pour l'enchaîner. Je dois comprendre, point barre.

Il sort de sa poche une pierre, pas plus grosse qu'un pouce.

Au lac...

Il se secoue la tête de côté, comme pour chasser un truc déplaisant.

Ma magie rencontre la vôtre... C'est bon mais pas bon... Ah Tu peux pas te la fermer deux es*** de minutes?

Bref, cette pierre là et ses soeurs réclament le sang. Tu sais ce que ca nous fais à l'humeur, mon coloc et moi? La destruction...

Pour ca que j,ai pris la peine de te montrer... Faut que je sache. Faut que je sache aussi ce que le feu (Jinx) veut à cette femme. Parce qu'il va découvrir assez vite qu'elle a triché.

Paul effleura la pierre du bout des doigts et grimaça. « Elle va être furax… » Puis il posa sa main entière sur la pierre, refermant le poing dessus. « Tu ne peux pas garder cette pierre… Cette pierre témoigne d’un événement. Un événement qui lui appartient. Tu comprends? Tu détiens là une petite part de son âme. Ça ne se fait pas, tu ne peux pas la garder. » Paul repoussa son gruau. « Je n’ai plus faim. » Il fixa son bol un instant. « Si elle te l’avait donné, ce serait différent. C’est Jinx qui t’a emmené là bas? Bien sur que c’est Jinx. » Un profond soupir. La tête du vieil homme roula sur sa poitrine, visiblement grandement affligé. « Elle le saura que tu as la pierre… Et bien que tu ignorais la porté de ton geste quand tu l’as prise, elle t’en voudra certainement. » Il fixa son interlocuteur. « Hormis l’humeur de ton collocataire, as-tu une bonne raison de t’intéresser à son sort, à ses chaînes? Pourquoi ne pas tout simplement gagner sa confiance et le lui demander à elle? Vous êtes si semblables… »

Semblables? Dis ca encore juste une fois qu'on rigole un peu.

Il ne rigole pas du tout, Halewyn est très sérieux. Phoenix a parlé et il ne s'en est même pas rendu compte.

C'est pas à elle que je le demande... Juste le fait de lui demander est assez pour s'essuyer un refus mémorable.

Commente l'assassin avec justesse.

Il pose ensuite ses questions.

La famille Daee ont quelles responsabilités, statut social?
En quoi consiste cette magie là?

Non, il ne demandera pas comment ca fonctionne... C'est hors de sa portée consciente et si Phoenix essaie d'harnacher ca... Halewyn sait instinctivement que ca ne marcherait pas. Mais son alter ego est d'un têtu quelquefois! Le contraire est aussi vrai. Le sang et les pierres... Ca peut se frotter, mais pas se lier.

Et pourquoi les pierres sont elles le vecteur?
Pourquoi avoir choisi les pierres?
Il y a eu un précédent de ca qui hurlait vengeance?
Jinx, il est quoi au juste?

Paul commença par la fin : « Jinx n’est pas tout à fait humain, contrairement à ses enfants, contrairement à nous tous. Jinx, ça le dit, non? Djin… George Jinx Daee est un Djin. Un alf noir se nourrissant d’âme et de sang. »

Paul se leva, rajustant sa robe de chambre. « Les Daee sont une vaste et très ancienne famille. Ils ne sont pas purs, au contraire, ils sont fortement métissés. Ils utilisent une vieille magie sauvage qui leur est propre… Les pierres en font partie, elle leur permettent de stocker de l’information, des chroniques… À leur façon, ces gens là sont un peu ce que sont les historiens moldus… Enfin, le secret de cette magie est transmit lors des rites de passages à l’âge adulte, et ce secret, c’est Samuelle qui le garde. Tout a mal tourné lorsque est venu un temps où pas mal de monde ont voulu mettre la main sur cette magie… Et ils ont sacrifié Samuelle pour mettre le secret en sécurité. »

Le vieil homme tournait en rond dans la petite cuisine, se grattant distraitement le menton, les poils drus de sa barbe naissante crissaient sous ses ongles. « Les pierres ont un devoir de mémoire. Elles sont inertes, minérales. Elle n’appèle aucun sang, aucune destructions, surtout pas la vengeance. Ça, c’est une autre magie… Ne mélange pas tout… Selon la description que tu m’en fais, il y avait quatre types de magie au bord du lac. La magie des pierres ambiantes, la tienne, celle de Jinx, et celle de Sam. » Paul darda ses yeux noirs sur Halewyn. Il ne pouvait parler du windigo… « J’ai jadis fait une chose terrible… Elle était toute jeune et je la leur ai enlevé… Elle n'est pas comme eux, elle ne l'a jamais été. » le reste de sa phrase se perdit dans un murmure.

« Les Daee ignorent qu’elle est vivante. Elle a de bonnes raisons de le leur cacher… Seulement sans Sam, il leur est impossible d’initier de nouveau membre de la famille à leur magie. Ils ont besoin d’elle morte ou vivante. Halewyn tu dois gagner sa confiance, et pas en le lui demandant… Les actes, les actes sont plus important que les promesses. »

Paul Daee... Tu m'en cache des bouts. Ca fait longtemps que j'avais pas croisé un djinn... Appétissant... J'avais raison alors. Si sa magie est là aussi, ca veut dire que Jinx a tué sa ou fait tuer sa fille... Ils l'ont faites gardienne d'un secret qu'il lui ont refusés . Ou qu'elle a refusé lors de vos rites. La magie sauvage est comme la mienne... ca cours dans les veines. Je présume que celle-ci doit être éveillée...

Ca l'a l'air peut être confus, Mais Halewyn suis un chemin de pensée fort précis. La voix devient plus enrouée, il ne parle pas souvent beaucoup.

Les chroniqueurs hein? Ils doivent avoir des cailloux sur moi certain... Fais pas ta grosse tête. Tu peux même pas concevoir le temps que je m'amuse sur cette planète pourrie.

Halewyn secoue la tête, grogne quelque chose et reporte son attention sur Paul.

La Destruction avec un grand D hante le lac... Nous sommes le Chaos avec un grand C. Ony a touché, on y sera irrémédiablement attirés un jours ou l'autre... Ca c'est pour ton info personnelle... Mais retournons à ce qui nous préoccupe.

Il ferme à demi les yeux, semble chercher quelque chose dans sa mémoire. Il ne répond pas à la notion de confiance

Halewyn faire confiance? Il n'a jamais passé à Azkaban lui ca parait­. Paul ne comprendrait pas. A ce souvenir, la mâchoire devient plus carrée, plus dure.

C'est sûr qu'elle n'est pas comme eux. Elle goûte le sang et al liberté. Eux goûte la poussière et le feu. Il y a quelques similitudes... Mais rien de significatif. Tu lui a fait quoi jadis?

« Non! Non! Pas du tout! » Paul revint s’asseoir. « Jinx n’a pas tué sa fille. Voyons! Il n’a pas non plus mit de tueur à ses trousses. La Chimèra l’a fait. » révéla-t-il en mettant ses mains bien à plat sur la table. « La faute de Jinx est de ne pas l’avoir protégé. La faute des Daee est d’en avoir fait la gardienne du secret et de l’avoir sacrifié en fermant les yeux lorsque la Chimèra a décidé de la tuer. Ils le savaient! Ils l’ont laissé se défendre seule! Ils l’ont abandonné! »
Le regard du vieil homme montrait bien ce qu’il pensait de ceux là. Une nuit, il avait ouvert sa boutique à des chimérien et un assassin, cet assassin là, parce qu’ils avaient besoin d’aide. Paul Daee ne pouvait refuser de l’aide à ceux qui en ont besoin.

« La destruction règne sur le lac comme elle règne autour d’elle. Dès son plus jeune âge, elle ne faisait que se bagarrer. Elle ressentait l’appel du vent qui mène à sa destruction au travers de celle de tout ce qui nous entoure. Elle l’a toujours ressentit sans jamais y répondre. Son âme s’y accordait si bien! » Paul avait le pouvoir d’empathie, sensibilité essentielle à ceux qui accordent les baguettes. « Elle seule déteint le pouvoir de révéler les secrets des Daee et elle va les détruire en le leur refusant une magie ancestrale qui leur est propres. »

« La magie sauvage se trouve partout et non seulement au bout d’une baguette. Les sorciers puissants savent la trouver et la modeler pour qu’elle serve leur but. Samuelle n’a pas eut besoin d’y être initiée d’aucune manière. Ce que je lui ai fait? Je lui ai offert sa liberté. Je l’ai tendu devant elle au bout d’une baguette et elle s’est arraché à la poigne de son frère pour se jeter dessus comme une affamée. Elle avait une telle soif de liberté. Elle n’a plus jamais été sous leur contrôle. »

Il y a milles facon de tuer quelqu'un sans se tacher les mains. Tu veux que je te les énumère? Le mari qui laisse sa maitresse mettre un contrat sur sa femme, en toute connaissance de cause, et qui ne protège pas cette dernière est il moins coupable que celui qui tiens l'arme? Et celui qui affranchit sans se soucier des conséquences est il moins coupable que l'assassin?

Encore une fois, l'esprit vif et acéré d'Halewyn transparait. En d'autres temps, avec un autre vécu, d'autres circonstances... Il aurait pu être un compagnon de discussion agréable et réfléchi. Mais la vie... et Phoenix Noir... L'ont faconné autrement. Du gâchis selon un certain point de vue. Il contemple le jeu d'échec...

La liberté c'est bien... A n'importe quel prix... Ils ont mal joués leur partis, en essayant de détourner les règles pour renforcir leur position, mais se sont trompée de pièce... Leur reine s'est tournée contre eux.. Ce qui met le roi échec. La seule facon serait de bouffer la reine.

Il lève la tête.

Nous devrions bouffer Samuelle avant que Jinx le fasse... Ca serait le plus sage pour elle. Phoenix dit que c'est pas nos oignons, et dans une certaine mesure, je partage son avis. Ils sont trop arrogants pour un tel savoir. Une lecon d,Humilité s'impose.

Grogne t'il. L'assassin éternue, s'essuie distraitement le nez du revers de la mancheé

« Sam protège aujourd’hui d’avantage que les secrets des Daee. » Laissa-t-il tomber. Mine de rien, information essentielle. « Il y a quelques semaines, l’aîné des enfants de Jinx est venu se faire fabriquer une baguette. Je la lui ai faite. Je continu à les servir parce que je crois qu’ils ne sont pas individuellement pleinement responsable de ce qu’ils sont devenu. J’ai demandé à Pierre Daee comment il comptait s’amender du mal qu’il avait fait à Samuelle. » Le vieil homme se tue un instant, rassemblant ses idées pour expliquer la suite. « Indulgence coupable peut-être. Avant de dire à quelqu’un qu’il a du sang sur les mains, il faut être certain que les siennes sont propres. J’ai moi aussi contribué à faire de Samuelle ce qu’elle est devenue. Je lui ai donné sa liberté, je lui ai offert de grands pouvoirs : Le pouvoir de leur tenir tête. Si je n’étais pas intervenu, peut-être serait-elle rentrée dans le rang. Ainsi ils ne l’auraient pas choisi pour être sacrifiée. » Paul se leva pour se préparer du thé, il mit l’eau à chauffer. « Il y a une question que je n’ai jamais été capable de lui poser. Si un jour tu en as l’occasion, ne rate pas ta chance de lui demander si elle savait qu’ils la sacrifiaient lorsqu’elle a accepté d’être la gardienne de leur secret. » Paul fixait Halewyn. Il espérait qu’il comprenait ce qu’il insinuait, qu’il le croyait surtout.

« Ils étaient si nombreux à vouloir la tuer, la voir disparaître, à vouloir la détruire… Leur reine ne s’est pas tourné contre eux, elle n’a jamais été de leur côté. Ils le savaient, elle le savait. Je suis incapable de comprendre pourquoi elle a accepté. Peut-être parce qu’elle entend la voix du vent qui l’appelle. Puis ils l’ont assassiné. Elle n’est pas morte seule cette nuit là et c’est de là que vient toute sa colère. Selon bien des gens Samuelle n’a jamais rien fait de constructif… Mais j’ai toujours vu quelque chose de créateur dans tout ce qu’elle détruit. » Le vieil homme sourit en pensant à sa petite nièce. « Jinx ne mettra pas la main dessus si tu l’aides un peu… Demande lui si tu peux garder la pierre... » fit-il en déposant devant lui une tasse de thé

Ah? Elle n'est pas seule à être morte cette nuit là? Information primordiale...

Pourquoi je l'aiderait? Qu'est ce que ca va nous donner à part du trouble en vrac?

C'est sûr que si ca fout un bordel monstre, éparpillé sur plusieurs pays, il sera partant. Halewyn a toujours aimé le chaos semé sur ses pas. Ca nourrit Phoenix.

Tu sais Paul, si j'lui sauve la peau, que je laisse son sang dans ses veines et que je réclame le droit du sang, ca vie m'appartiendra. Est ce qu'elle en mesurera bien les conséquences, jcrois que si. Le voudra t'elle? Je crois qu'elle aimerait encore mieux crever. Mais...

Il finit par faire son mouvement sur l'échiquier, Phoenix lui dit quelque chose, il acquiesce, sombre... Il est en plein dialogue intérieur pendant un moment, semblant voir comment tourner la chose. L,assassin fini par jouer son tour, le fou va manger la tour et se place à côté de la reine rouge.

Une vie pour une vie, telle est la loi immuable. Quelle vie en échange de la sienne? Quel sang je devrai réclamer en échange? Qui ira chanter à sa place?