Brocante Daee, 1783 Old Bailey, Hull, Canada

Léandre tient un Morayeel chancelant dans ses bras. C’était… Pas vraiment à ça qu’elle s’attendait… Principe de Catch : Habituellement quand on se jette dans les bras de quelqu’un, le réflexe le plus banal de la personne sera de refermer ses bras sur soi… Chaud et réconfortant. Ça, c’était juste gauche et pas naturel…

Passablement gênée, elle le lâche et passe une main dans son cou, tâtant du bout des doigts le médaillon, tirant sur la chaîne pour apercevoir ce que c’est… « Qu’est-ce que c’est? »




Paul lui sourit. Un sourire de vieillard louche. Il lui fourgua une tasse dans les mains : « Pas de café… » Puis il s’appuya contre le comptoir de la cuisinette et faisant mine de réfléchir il annonça : « La seule explication possible à ce que je sois le seul à avoir remarqué votre maladresse, c’est que vous n’avez jamais rencontrer d’autres Vampsy… Vous êtes une véritable boulimique… »

- C'est parce que je ne peux pas rester ici longtemps. C'est parce que je ne veux pas te laisser seule. Je récupèrerai le mien bientôt. Il a une hésitation, puis prend les médaillons d'étain et en retire deux, ne laissant que celui délicatement ouvragé du serpent. Il glisse les autres dans sa poche. Tu ne seras pas seule. Je ne serai pas loin.




Sans s'émouvoir, elle pose la tasse près d'elle. Elle n'aime pas vraiment le thé.

- C'est bien possible, dit-elle d'un ton parfaitement indifférent. Je prend ce qui passe.

Elz est de ceux qui peuvent tout avoir et qui ne s'en privent pas. Elzykor Folayann n'a jamais eu de limites et elle en a encore moins maintenant.

- Alors, vous en êtes un aussi ? Intéressant.

« Il serait plus sage, quant à moi, de simplement me définir par "Oncle Paul"… » sussura le vieillard. Il n’allait certainement pas acquiescer à l’une de ses questions, pas sans promesse. Pression psychique maintenue; Elzykor est confinée à elle-même. « LÉANDRE? Descend en bas avec Morayeel… » Fit-il en haussant à peine le ton…




« Ça ne répond pas à ma question... » Les Daees font le trafic des faveurs et des pierres, ceci n’est pas dans leurs mœurs. Impression d’étrangeté… Pas particulièrement agréable. L’impression d’être liée, enchaînée par le médaillon. Ernest poussa un miaulement plaintif particulièrement poignant. Parce qu’il ne le lui a pas vraiment offert… Parce qu’il l’a seulement assujetti à son cou. Parce que son père ou sa sœur aurait pu le mettre en garde : un parfum de liberté… « Je… Merci? » fit-elle, mais c’était presque une question.

« LÉANDRE? Descend en bas avec Morayeel… »

La métisse lâche la chaine en sursautant et réagit instantanément. Pas le temps de s’expliquer… Elle pousse Mo vers la trappe et l’escalier, habituée à obéir au doigt et à l'oeil.



« Je n’aime pas trop savoir un Chimérien sans surveillance chez moi… Ils ont déjà sacrifié l'une de mes nièces après tout... » lui confia-t-il, visiblement pressé de les foutres à la porte.

- Oncle Paul, c'est noté, fait-elle, conciliante. D'ailleurs, elle-même préférait Elzykor Folayann à la Vamp psy.




Léandre possédait maintenant un médaillon maître. Darrin en avait un second, pour peu de temps. L'autre, celui de Xoramen, Morayeel ne l'avait pas trouvé. Peut-être que Xoramen le possédait encore. Probablement. Les médaillons Maitres n'interragissaient qu'entre eux, mais les médaillons seconds réagissaient avec les médaillons maitres. Bref, Léandre pourrait peut-être détecter les chimériens survivants, comme Halewyn ou Elthiriel, mais eux ne la détecteraient pas. Et Léandre ne ressentirait que la présence des Serpents. Et il n'y a pas de survivants du Serpent, sauf lui.

Oncle Paul les fait descendre et Morayeel suit docilement Léandre.




- Oh, vous savez, les chimériens n'existent plus. morayeel n'est plus qu'un souvenir des chimériens. Vous n'écoutez pas les infos ?

« Non pas les informations… D’ailleurs nous sommes au Canada ici… C’est de l’information internationale… Les Daee ont d’autres sources. » Il finasse… Il étrécit les yeux, croise les bras sur sa poitrine. « Vous faites de superbes nuances. » admira-t-il. « Les Chimériens n’ont pas survécus, mais la Chimère, elle? Ce n’est qu’une autre race tout aussi dangereuse. »

Les enfants déboulent au rez de chaussé et Paul s’interromps alors qu’il allait ajouter quelque chose. « Il n’est pas sage de vous attarder ici. Tu as vu Léandre, Morayeel? Tu as eu ce que tu voulais? Il est temps de partir… »

C'est alors que Léandre avisa Elzykor...

« Vous!?! Ici?!?»

- Tout ceux qui savent sont au courant que la Chimère n'existe pas, dit-elle, d'un ton neutre.

Les gamins arrivent, avant qu'elle puisse poursuivre. Mais de toute façon, elle n'avait rien d'autre à dire. Morayeel hoche la tête aux question de Paul. En effet, il est temps de partir. Il a des choses à faire. Beaucoup trop pour le peu de temps qu'il a.

- Vous!?! Ici?!?
- Qui l'aurait cru, réplique-t-elle, sans émotion apparente.

Morayeel change de sujet. Il attire l'attention de Léandre. Il lui tend une baguette. Celle de sa mère.

- Dis-lui que je devais sortir par moi-même... il a une hésitation, puis ajoute, et que je sais ce que je vais faire.

Il esquisse un sourire. Le sourire de celui qui savent que sa décision ne fera pas l'unanimité.

Ce n’est pas exactement la même… Une gamine perdue dans une vieille chemise, ébouriffée, les yeux fiévreux, mais c’est bien la petite fille à l’araignée… Samuelle était une superbe menteuse, une cachottière. Mais Elzykor n’était pas véritablement proche de la métisse. Peut-être aurait-elle du savoir mais c’est Miozan qui savait le mieux l’aborder.

Paul vint se glisser derrière sa petite nièce, protecteur, suivant la conversation en posant ses larges mains sur ses épaules. Du pouce, sous ses cheveux, il suit l’entrave de la chaînette. Une caresse, un geste imperceptible si ce n’est de l’angle durcit de la mâchoire du vieil homme.

Et comme si Elzykor avait besoin d’une confirmation, Léandre la lui offrit sur un plateau d’argent : « Maman! C’est la baguette de maman! » fit-elle en tendant la main vers le bois flotté gris argenté. Mais c’est la main du vieux qui la devance. Paul prit la baguette. « Tu n’aurais pas du prendre cette baguette. Elle n’est pas accordée à ton âme et celle-ci est particulièrement dangereuse. » l’informa-t-il en posant la baguette derrière lui.

« Je le lui dirai… » Elle esquissa un pas, retenue par Oncle Paul. « Qu’est-ce que tu vas faire? » Un geste pour le toucher, mais sa main retomba. Seul Elzykor pu le sentir : Une toute légère vampirisation, un effleurement, de quoi rendre un enfant raisonnable et conciliant. Il la manipulait par la vampirisation. Mille et un usage inconnus. « Laisse-les partir Léandre. Au revoir Morayeel. Sois certain que je lui ferai le message. »

- Maman! C’est la baguette de maman!

Morayeel hoche la tête, pour confirmer. Elz renifle. Mais son air reste impénétrable.

- Tu n’aurais pas du prendre cette baguette. Elle n’est pas accordée à ton âme et celle-ci est particulièrement dangereuse.
- C'est la seule à laquelle j'ai eu accès, explique-t-il.
- Je le lui dirai… Qu’est-ce que tu vas faire?

Et elle amorce un mouvement pour la toucher, mais elle change d'avis... encore... elle a peur de lui. Et Oncle Paul aussi. Il le sent. Comme tous les autres. Elz sent la vampirisation. Elle jette un oeil sur Paul, pour qu'il sache qu'elle l'a senti. Pour qu'il sache qu'elle sait. Elle ne laisse rien paraître aux autres.

- Laisse-les partir Léandre. Au revoir Morayeel. Sois certain que je lui ferai le message.
- Je reviendrai, Léandre. Bientôt. Il la détaille quelques secondes, puis hoche la tête et tourne les talons.

Elz adresse un signe de tête à Paul, puis le suit.

- Au plaisir de se revoir, Oncle Paul. Léandre également, dit-elle d,un ton chantant, mais sans joie.

« Bientôt... » répéta-t-elle en français...

Un éclair de colère vive passa dans les yeux noirs de la gamine, fixé sur Elzykor, aussitôt réprimé par Oncle Paul. Un frisson le long de ses muscles, comme si elle allait se jeter sur la jeune femme à bras raccourcit, une impulsion découragé par manque d’énergie.

Le vieil homme était contrarié lui aussi. Il n’aimait pas user de ses pouvoirs sur les siens. Surtout sur Léandre. Mais c’est la seule manière qui lui vient pour que la situation ne lui échappe pas. Il veut qu’ils partent. Il veut s’assurer que ce petit imbécile ne lui a pas fait de tord irréparable. Il a conscience qu’il n’aurait jamais du le laisser seul avec elle. Le dos rond d’Hemingway le dévoile parfaitement. « C'est ça, au revoir... » dit-il sèchement.

La dernière vision que Morayeel et Elzykor aperçurent avant de franchir la porte de la boutique, c’est Paul poussant délicatement Léandre vers l’escalier, Ernest Hemingway perché sur l’épaule de la fillette, dardant sur eux ses yeux verts.

La dernière...



« Morayeel!! » Pas le temps de se retourner, il est percuté par Léandre qui l'enlace à nouveau. Un gros calin comme en donnent les jeunes enfants. Oh elle ne le touche pas, elle fait très attention. Une petite demi seconde de chaleur et une menace bien sentie: « Et vous la morue, vous ne perdez rien pour attendre, je vous retrouverai... » fit elle en français avant de regagner la boutique en courrant.

- Qu'est-ce qu'elle a dit ? interroge Elz une fois la gamine repartie.
- Elle t'adore et elle aimerait bien que tu vienne à son anniversaire.
- Pfffff... t'es qu'un petit crétin. Bref silence, puis elle renifle, tandis qu'ils s'éloignent. Tu savais que l'oncle Paul est un vampire psy ?
- Non.
- Il garde son emprise sur la p'tite avec ça. Sinon, je crois qu'elle m'aurait sauté à la figure.
- Ah ? Il fronce les sourcils, pensif. Pour l'instant, ça va...

Il ne sait pas trop quoi en penser. Mais c'était mieux pour l'instant qu'elle reste avec lui.

- J'me demande s'il use de ça sur Sam aussi.
- M'en fiche, ment-il.
- T'as l'air de mauvaise humeur.
- J'suis pressé...
- Ça paraissait pas.

CRAC

Quelques semaines plus tard... Un printemps hâtif, un début d'été dans le vieux Hull...

Une jeune fille est assise sur le trottoir face au seuil de la boutique. Une métisse. Un gros chat jaune plein de rayure pend de ses genoux… En guise de médaille, il porte un caillou percé en son centre autour du cou. La gamine le caresse distraitement tout en observant les gens passer. Elle mâchonne une petite chainette attachée à son cou… C’est un printemps magnifique !



un sorcier transplane à l’autre bout de la rue. En plein jour, en public… Les Daees se permettent d’agir comme la plupart ne l’osent plus. Pierre Daee descendit la rue sans se presser. Le chat feula en se redressant quand l’homme fut parvenu à leur hauteur.

« Bonjour Hemingway… » Il s’accroupit devant la gamine pour se mettre à sa hauteur. « Tu étais au party de noël des Rocstones, n’est-ce pas ma mignonne ? » Léandre hocha la tête une fois, incertaine de l’attitude à avoir. L’homme tendit une main et lui ébouriffa familièrement les cheveux, un doux sourire flottant sur ses lèvres. De la plume, noire et légère. « Et je paris que ta maman t’a apprit à compter, je me trompe ? » « J’ai 11ans ! Tout le monde sait compter à mon âge ! » répliqua-t-elle vertement.

Le sorcier ne commenta pas. Il se releva et passa la porte de la boutique alors que Léandre essayait d’échapper à une dernière caresse, des doigts s’hasardant sur sa joue…

- Oh je suis pas mal certain qu’il a deviné… Léandre m’a rapporté ce qu’il a dit, son attitude envers elle… Il sait…
- Il était menaçant ?
- Non, il avait même l’air affectueux. Il ne lui fera pas de mal directement. Mais tu connais Pierre…
- Jinx l’apprendra.
- Oui et Léandre est un puissant levier. Elle ne peut pas rester ici, s’ils viennent le jour, je ne pourrai rien faire…
- Je pourrais l’envoyer chez les Rocstones pour les vacances d’été… Perpétuer la tradition… Ils ne peuvent enfreindre les lois de Walt, pas sur son domaine.
- Et pour son petit frère ?
- Je devrai compter sur moi-même…

Le vieil homme et sa nièce échangèrent un regard. Ça ne pouvait pas plus mal tomber. La magie sauvage vient de soi, de la force d’âme d’une personne.

- Tu devras utiliser uniquement de la magie civilisée… Le bébé serait affecté si tu devais puiser dans ta magie…
- Sans magie sauvage, je ne ferai pas le poids… pas contre un djin.

Cul de sac. L’impuissance… Paul ne pouvait rien pour elle. Il ne pouvait la protéger maintenant, pas plus qu’il n’avait pu empêcher son meurtre.

- Et si tu lui demandais de l’aide ? Si tu lui parlais de nous ?

Une suggestion tellement incongrue que Samuelle mit un moment à comprendre à qui son oncle faisait allusion.

- Non. NON ! C’est une affaire de famille ! Il va le prendre pour une trahison s’il réalise tout ce que je lui ai caché. Il n’est pas de notre monde ! Et je ne suis pas en état de subir l’une de ses colères.
- Tu lui as donné la faveur, tu dois la respecter. C’est une trahison… Il aurait raison d’être en colère. N’est-il pas un peu de la famille ?
- Tu rigoles, j’espère ? fit Samuelle, outrée.
- Il fallait y penser avant de l’emmener chez moi… J’ai soigné cet homme, il me doit la vie. Une vie c’est spécial, on reste toujours débiteur, ça ne se rachète pas. Explique-lui la situation, demande-lui de te protéger.
- Paul ! C’est un assassin !!!
- C’est plus qu’un assassin et tu le sais.

Samuelle s’apprêta à faire une réponse véhémente mais se ravisa.

- D’accord, c’est plus qu’un assassin…
- Tu n’as besoin que de quelques mois…

! -!!!

Deux sorciers transplannent au bout de la rue. Un petit homme, âgé, les cheveux gris, tout habillé de noir avec une cane à pommeau d’argent sous le bras. Léandre ne l’a jamais rencontré, mais elle sait qui c’est… Celui qui l’accompagne est un métisse tout vêtu de noir comme un oiseau de mauvais augure.

Léandre posa le chat sur le trottoir et se relevant vivement, couru dans la ruelle. Elle se rua dans les bras de Pierre Daee. Celui-ci récupéra avec douceur la gamine et l’animal. « Oh mais où allez-vous comme ça ? Ne soit pas si pressée… » fit le métisse d’un ton suave. Léandre se plia sur son bras en se débattant furieusement. « LÂCHEZ-MOI IMMÉDIATEMENT !!! » Pierre ricana. « Tu tiens vraiment de ta mère, toi… Viens, j’ai quelqu’un à te présenter… Ton grand-père… » « ARGL!!!! »

!

Le déluge… Il pleuvait des cordes… Un soir d’orage violent comme il en frappe parfois le Canada lors des chaudes journées d’été. Il y a 6 pouces d’eau dans les rues et les égouts pluviaux ne fournissent pas. Samuelle se dégage avec une force surprenante.

Plus loin dans la rue la vitrine de la boutique jette une lueur jaune sur le trottoir. La boutique est ouverte à cette heure? Il y a des clients à l’intérieur et Samuelle pousse la porte sur l’horreur exacte qu’elle avait appréhendé… Elle balaye la pièce du regard, s’immobilisant sur le seuil, gardant Halewyn sur ses arrières.

À quelques pas du seuil, Pierre Daee, l’air troublé, une main possessivement posée sur l’épaule de Léandre. Une Léandre en larme. Jinx en arrière plan, Philippe à ses côtés, et entre ces deux là, Paul, à genoux sur les dures lattes de pin jaune du planché. Ils étudient ce qui semble être un amoncellement de cartes posées par terre, deux pierres reposant de tout leur poids contre le parchemin, il les déplace délicatement du bout de sa canne. « Quand on parle du loup… » fit Jinx nullement surpris d’un ton amusé. Paul le cou recourbé par le chagrin redresse la tête pour dévisager les nouveaux venus. Son regard se fixe dans celui de sa nièce favorite. Des sillons de larmes lui rayent les joues alors qu’il presse contre sa poitrine le cadavre de son chat.

Samuelle ferma lentement les yeux, retenant ses larmes. Ernest Hemingway avait été le compagnon de son oncle, le sien et maintenant celui de sa fille. Un démon protecteur qu’ils avaient toujours aimé avec la plus pure affection. Elle avait cru qu’il lui restait quelques mois. Elle ignorait qu’ils savaient pour le chat… Ils avaient tout précipité et ne lui laissait qu’un choix : se laisser prendre ou user de sa magie et en payer le prix.

Payer le prix... Il n'allait pas aimer ça... C'est Léandre qui décida de tout.

« Maman! » Léandre échappa facilement à la poigne de son oncle et se jeta dans les bras de sa mère. Samuelle saisit sa fille sous les bras et la souleva de terre pour littéralement la jeter dans les bras d’Halewyn. Le poids de la fillette le fit reculer de quelques pas. Par réflexe, Léandre lui passa les bras autours du cou et crocha ses genoux autour de ses hanches. « Protège-la! » fit Samuelle avant de lui claquer la porte au nez. VLAM!

Elle devait avoir confiance en lui. Elle devait pouvoir lui faire confiance.



« Maman? » Léandre décolla son visage de celui d’Halewyn, dévisageant l’étranger de beaucoup trop près. D’immenses yeux noirs frangés de longs cils le dévisageaient. Noir comme la peur dans le noir. « Euh? » Un parfum de poussière, de sang, de sciure et de liberté se dégageait d’elle. Une odeur qui flottait parfois sur Samuelle, chez oncle Paul. Quelque chose de familier.

FLASH C’est la petite fille… Celle du party de noël. Celle qui l’a embrassé et pour qui Morayeel a fait une telle crise de jalousie. La mort le fixait de ses yeux noirs. Elle avait appelé Samuelle par Maman. C’était la fille de Samuelle. Elle avait 11ans se rappela-t-il.

Samuelle était une magnifique menteuse.

Il n’a pas le temps de se remettre du choc qu’il est ébloui par une série de flash lumineux d’intensité inégale. -- Une lueur blanche, flamboyante, aussi intense que le soleil projeta soudainement des ombres contre la porte. Une puissante déflagration de magie les balaie. La vitre de la porte se bombe et vole en milles éclats, le tonnerre de l’explosion gronda autour d’eux, projection de débris, l’onde de choc arrachant la porte quelle venait de claquer, le bouscule, le fait vaciller. VABROUM! L’assassin tient encore sur ses jambes, curieusement… Le corps de Léandre chaud et tendre, plaqué contre lui, comme si l’onde de choc de l’explosion avait soufflé à droite à gauche, tout autour de lui sans l’atteindre. « MAMAN!! »

Oh, part tout les démons des neufs cercles de l'enfer. L'assassin recoit le coli avec la vivacité de l'habitude. Un coli petit, qui sera grand un jour, tout en angles et en pointes.

Protège-la!

Hein quoi? Interrogent les prunelles d'acier tandis qu'il est complètement pris d'assaut par une pieuvre à quatres membres. Un claquement de manteau... Puis un petit visage de lutin qui le dévisage de ses yeux tout noirs. Noir reflété par l'acier.

Maman?... Euh?

Heu,... Salut... Tasse ta tête à gauche, j'vois rien...

Dit il, dégainant sa baguette, parce que se battre avec une dague avec un morveux au corp, c'est pas l'idéal. Les flashs lumineux le font soudainement faire faire un 180 pour protéger la fillette, tandis qu'un protego est informulé. La magie est un privilège, aps un droit acquis. L'assassin s'en sert toujours judicieusement.

Si l'onde de choc l'épargne, le bruit de l'explosion malmène ses tympans sensibles. Etourdit, il tient Léandre contre lui.

MAMAN!!

Ca va, hurle pas...

La gamine porta immédiatement sa tête à gauche nichant sa figure dans son cou. C’est sa mère qui l’a mit dans ces bras là…

« Oncle Paul! » Léandre relâche son étreinte et se laisse glisser le long de l’assassin pour se précipiter vers la porte de la brocante. À l’intérieur, il ne reste plus que du petit bois et une poussière épaisse, opaque… Seul les murs de pierre de la maison ont tenu le coup, intact. On voit que la déflagration est radiale à la position qu’avait occupé Samuelle. Et au milieu des décombres, un vieillard patauge dans les débris pour émerger dans une grêle de coup de poing désordonné. Il avait l’air sonné… Visiblement le soulagement de voir son oncle vivant cède le pas à la colère. Une colère de petite fille.

« Vous m’avez menti! Vous avez tous menti!! » accuse Léandre en pleurant tout à la fois. Paul la maîtrisa facilement, lui croisant les bras sur les hanches, la vampirisant juste un peu... « On ne ment pas. Enfin, un " on " du genre de maman, si, mais pas les " on " de notre genre. » Elle s’affaissa momentanément contre lui, à bout de force.

Paul en profita pour attirer sa petite nièce dans ses bras, posant le menton au sommet de sa tête, son souffle d’asthmatique soulevant ses cheveux fins. « Ta maman est cruelle, comme tu peux être cruelle… » Il resserra son éteinte. « Elle est dure, elle ment et elle triche. Mais souviens-toi que la seule chose qui est plus injuste que la mort, c’est la vie… Elle n’a pas eu le choix. » « MAIS ELLE ÉTAIT MORTE!!! » Paul ne la lâchait pas. C’est une chose terrible que d’apprendre que sa maman est morte. Il glissa sa joue contre la sienne et trouva son oreille pour y chuchoter : « Et maintenant, elle est vivante. »

Les vivants sont bien plus terrifiant que les morts. Au fond d’elle-même, Léandre avait toujours su que sa mère faisait peur. Les mamans des autres parlaient parfois d’elle à voix basse pour terrifier les plus jeunes. Oncle Paul répétait qu’il n’y avait rien à craindre, que c’était maman… Léandre réalisait qu’elle était sa fille. Elle réalisait qu’elle était la fille de Samuelle Daee. Elle entrevoyait pour la première fois de sa vie ce que le D de son nom signifiait. Daee. Elle avait mit un long moment à comprendre et la réalité la frappait maintenant en pleine figure. Elle était effrayée parce que ses peurs ambiantes prenaient subitement forme en un terrible cauchemar. Ça avait toujours été là, à portée de main, pas loin de la réalité. « ALORS ON EST DES MÉCHANTS? » « On n’est pas des méchants. Enfin, des " on " du genre des Daee, si, mais pas des " on " de notre genre. » « Et maman? » « Oh, parfois, pour se protéger il faut se montrer plus méchant que les méchants eux-même… » « ELLE est pire qu’EUX? » Paul s’abstient de répondre, son opinion n’avait pas vraiment d’importance. Bien pire… Un acte de foi. « Ce n’est pas un beau rôle mais fais-lui confiance, ta maman sait compter… »

C’est seulement alors que le vieillard sembla s’aviser de la présence d’Halewyn : « Pierre s’est jeté sur elle en transplannant, il a emporté une partie de la puissance libérée. » Puis il porta un regard approbateur sur Halewyn, sourit : « Le sang de Samuelle vous a protégé… » Il lui tendit la main pour avoir de l’aide et se relever.

Ok pour Léandre, elle était sa fille… Mais lui… Léandre qui connaissait bien la magie sauvage et la magie du sang fronça les sourcils. Elle leva les yeux pour dévisager l’assassin, l'évalua de haut en bas. « Lui? » Incrédule elle répéta : « LUI? » Paul se releva péniblement. « C’est une longue histoire ma chérie… » Puis il s’adressa à l’assassin. « Ils ont deux de ses pierres… La mienne que Pierre détenait et celle d’Hemingway… J’ignorais qu’ils savaient pour Hemingway… » C’était certainement confus… « Léandre, explique-lui… » fit-il avant de se frayer un passage vers l’arrière boutique.

« Un Daee connaît toujours la position de ses pierres personnelles… » répondit-elle, hésitante, consciente de révéler un secret de famille. « Parce qu’il y est lié. Avec 2 pierres, si on sait les lires, on peut trianguler la position de son créateur. C’est plus précis avec 3, mais 2 sont suffisantes. Ils peuvent la retrouver… » La gamine eut l’air soudainement accablée de chagrin. « Ils ont renvoyé Hemingway en enfer pour prendre la pierre… Ce n’était même pas une bonne pierre! La première est toujours imprécise! »

Paul revint une peau pliée à la main qu’il s’efforçait de coincer dans la ceinture de son pantalon. « Ils étaient aux aboies ma chérie… Ils sont en train de perdre. » Il prit la main de sa petite nièce et la mit dans celle de l’assassin : « Le hangar à bateau… J’aurai besoin de vous… Faites-la transplanner... Vous vous souvenez où c’est? »

Oncle Paul!

Halewyn la laisse redescendre avant d elui emboiter le pas, Meurtrière trouvant sa place dans sa main droite, baguette toujours dans la gauche. En fait, il est aussi curieux que Léandre. La poussière le fait éternuer, avant que d'un informuléé, il ne l'envoie valser dans quelque autre dimension. L'air aussi expressif qu'un mur de pierre, il contemple le carnage. Lève le nez à la recherche d'odeur de sang, avec un carnage pareil, espérons qu'elle en a buté un ou deux.

Et au milieu des décombres, un vieillard patauge dans les débris pour émerger dans une grêle de coup de poing désordonné. Il avait l’air sonné… Il ne s'occupe apparamment pas de Léandre. En fait, il a l'air de ne pas s'en occuper, mais son attention est tournée vers elle. La petite ne sait pas quel genre d'ange gardien sa mère vient de lui foutre.

Il laisse le vieux expliquer à la morveuse, pendant que lui arpente les débrits, à la recherche de corp ou de sang... En même temps, les 6 autres sont là, derrière ses yeux. Ils s'activent comme de beaux diables. Ils savent où la brocante est. Ils y seront dans 5 minutes... Elthiriel veille sur Xoramen.

En fait, ca ne l'étonne pas que Muelle ait donné la vie à La Mort. C'est ca qu'il a senti en elle. Daee n'aurait jamais dû concevoir c'est encore deux autres de ses tricheries qu'elle a fait au syndicat des fantômes.

Se tournant vers Paul, il a les sourcils froncés, désapprobateurs. Il n'aime pas le vampirisme. Et il ne manque rien de l'échange.

« ALORS ON EST DES MÉCHANTS? » « On n’est pas des méchants. Enfin, des " on " du genre des Daee, si, mais pas des " on " de notre genre. » « Et maman? » « Oh, parfois, pour se protéger il faut se montrer plus méchant que les méchants eux-même… » « ELLE est pire qu’EUX? »

Paul s’abstient de répondre, son opinion n’avait pas vraiment d’importance. Hale, lui ne se gêne pas pour donner son opinion
Ce n’est pas un beau rôle mais fais-lui confiance, ta maman sait compter… »
Monstres nous sommes pour ne pas devenir monstrueux. Si t'a à blâmer quelqu'un, blame le vieux crouton... Jinx.


Pour le moment, ca va aller. Mais l'assassin ne se fait pas d'illusions. Ils vont revenir.
C’est seulement alors que le vieillard sembla s’aviser de la présence d’Halewyn : « Pierre s’est jeté sur elle en transplannant, il a emporté une partie de la puissance libérée. » Puis il porta un regard approbateur sur Halewyn, sourit : « Le sang de Samuelle vous a protégé… » Il lui tendit la main pour avoir de l’aide et se relever. Hale la lui donne , mais ne se gêne pas pour tancer vertement le vieux

Vous avez joué en sans dessins. Vous auriez dû bouger à la secondes où ils se sont pointés chez vous la première fois. Tout est une affaire de sang. Je l'ai senti quand vous me l'avez refilée.Cette magie est la mienne... Pensais que je ne m'en apercevrais pas?

Il parle de la baguette of course. Hale n'est pas con. Mais il y a d'autres choses à régler. Et la gamine l'interromp...

« Lui? » Incrédule elle répéta : « LUI? » Paul se releva péniblement. « C’est une longue histoire ma chérie… » Puis il s’adressa à l’assassin. « Ils ont deux de ses pierres… La mienne que Pierre détenait et celle d’Hemingway… J’ignorais qu’ils savaient pour Hemingway… » C’était certainement confus… « Léandre, explique-lui… » fit-il avant de se frayer un passage vers l’arrière boutique.

« Un Daee connaît toujours la position de ses pierres personnelles… » répondit-elle, hésitante, consciente de révéler un secret de famille. « Parce qu’il y est lié. Avec 2 pierres, si on sait les lires, on peut trianguler la position de son créateur. C’est plus précis avec 3, mais 2 sont suffisantes. Ils peuvent la retrouver… » La gamine eut l’air soudainement accablée de chagrin. « Ils ont renvoyé Hemingway en enfer pour prendre la pierre… Ce n’était même pas une bonne pierre! La première est toujours imprécise! »

Hale roule des yeux. Putain, comment ont ils pu agir si aveuglément? Il s'accroupit face à la gamine.

Ok, je comprends... D'après moi, ils vont vouloir renvoyer ta maman d'où elle vient. Elle m'a demandé de te protéger... Donne moi ta main. On discutera des facettes de ta mère, mais quand ca sera fini. Pour le moment, il y a plus urgent...

Il sort Meurtrière et pique sa propre chair, du sang qui perle, il remonte la manche de Léandre. Commence des dessins compliqués sur la chair caramel tout en fredonnant un truc indéfini. Il y a une brève lueur rouge, puis un pentacle fort stylisé apparait sur la peau.

Pour les 24 prochaines heures, personnes ne pourra te retenir contre ta volonté. Ils tomberont k.o. Mais il s'abstient bien de lui révéler le pouvoir du dessin. Ce n,est pas le moment, elle risque de devenir imprudente.

Il rabat la mache juste au moment où Paul revient, une peau pliée à la main qu’il s’efforce de coincer dans la ceinture de son pantalon. « Ils étaient aux aboies ma chérie… Ils sont en train de perdre. » Il prit la main de sa petite nièce et la mit dans celle de l’assassin : « Le hangar à bateau… J’aurai besoin de vous… Faites-la transplanner... Vous vous souvenez où c’est? »

CRAC CRAC CRAC!

trois hautes silhouettes masculines et deux Silhouettes féminines, dont une flanquée de deux chiens apparaissent sur le porche de la brocante. Léandre peut remarquer qu'ils sont pas mal miueux préparés quela première fois qu'elle les a vus.

Voilà les renforts, nous sommes prêts. Tu viens La Mort? On devrait se dépêcher avant qu'ils rappliquent. Ils ont laissé gros derrière eux.

Dit il, en tendant la main vers la gamine, l'image du lieu apparait alors dans l'esprit des Phoenixs Noirs.

Jinx n’était pour rien dans ce qu’était devenue Samuelle… Seulement Halewyn avait une vision encore trop fragmentaire de la situation pour comprendre. Les propos de l’assassin semblent bouleverser le vieillard qui pince les lèvres mais il n’en dit rien. Pas devant Léandre…

« Je ne vous ai rien caché en vous offrant la baguette. Souvenez-vous… »

Léandre se laisse faire docilement. Pas qu’elle apprécie de se faire barbouiller de sang, mais c’est la nounou désignée par sa mère et Léandre sait obéir. Elle a l’air ouvertement réprobatrice en voyant la cavalerie arriver: « EUX? » Juste un éclair de pure contrariété se reflétant dans ses yeux noirs. Puis elle glissa sa main dans celle de l’assassin. « Je m’appèle Léandre. »

« Non Halewyn… Ces gens n’ont rien à voir dans les événements de cette nuit. » Paul se rapprocha dans une tentative de n’être entendu que de l’assassin : « Vous ne devez tuer aucun d'entre eux et ils ne peuvent venir là bas, pas au manoir. C’est tabou, c’est sacré… Seul Jinx pourrait nous y rejoindre et c’est après Samuelle qu’il en a. Pas après elle. Je me chargerai de toute menace… »

Je ne vous ai rien caché en vous offrant la baguette. Souvenez-vous…

Tu l'as pas dit non plus ....

Répond Halewyn d'un ton neutre

EUX?

Oui, eux...

Juste un éclair de pure contrariété se reflétant dans ses prunelles grises. On ne connait personne de plus fidèles et de plus dévouées que ces 6 là. Oui je sais, le 6e n'est pas en vue...

Je m’appèle Léandre.

Il ne répond pas, Halewyn a t'il vraiment besoin d'être présenté?

Non Halewyn… Ces gens n’ont rien à voir dans les événements de cette nuit. Vous ne devez tuer aucun d'entre eux et ils ne peuvent venir là bas, pas au manoir. C’est tabou, c’est sacré… Seul Jinx pourrait nous y rejoindre et c’est après Samuelle qu’il en a. Pas après elle. Je me chargerai de toute menace…

La réponse qui suit est pragmatique, franche et aussi directe qu'un coup de poing entre les deux yeux.

T'a pas besoin de moi. Pourquoi tu m'emmènes alors?

Les 5 s'engouffrent dans la brocante, s'éparpillent sur les étages. Sécurisant les lieux.

« Je n’ai pas besoin de vous, Léandre oui. Je suis son oncle, je n’ai jamais été un protecteur. C’est vous que Samuelle a désigné comme tel. Comprenez-moi, Halewyn, cette enfant est ce que j’ai de plus précieux mais je suis un vieil homme avec ses faiblesses. » Le vieil homme eut une hésitation, une caresse pour l'enfant. « Je peux la protéger des Daee, mais là où nous allons je ne peux pas la protéger de sa mère. Vous le pouvez »

Si c'est tuer Daee s'il le faut pour la préserver , n'ai aucune inquiétude. Mais en quoi ammener La Mort est nécessaire. Elle serait plus en sécurité en mon domaine.

Demande Halewyn, il n'y a que ces deux points qui sont cruciaux pour lui. Et non, il ne ment pas à Léandre, ne lui dore même pas la pilule. La gamine peut sentir une franchise Brutale, sans fioriture. Le sait elle qu'Elthiriel est sa fille? De profil, comme ca, les mêmes prunelles, le même nez, le même regard.

Et La Mort, une fois les embûches du début, n'avait pas trouvé meilleure alliée que La Phoenix.

Paul dévisagea longuement l’assassin et parla à contrecoeur : « Parce que Samuelle aussi a besoin d’être sauvée… » Léandre fit volte-face. « Maman? » Paul mit vivement ses mains sur les oreilles de la gamine et parla très vite, à mi-voix : « Seul Jinx peut braver le tabou du Manoir, il ira, il n’a pas le choix… Et elle est l’appât dont j’ai besoin pour l’y retenir quand il verra que Samuelle n’y est pas. »

Elle est où Daee alors?

A envie de demander Hale. Mais plutôt, il hoche la tête. Il connait ca ces histoires d'appât.

Plutôt, il revient à Léandre... Lui tend la main à quatres doigts.

Tu viens?

Puis, ! direction le hangar.

Épilogue

La mince vitrine est placardée avec une feuille de contreplaqué. Celle de la porte, celle qui portait jadis les lettres d’or Daee, l’est également. Les éclats de verre ont été balayés. La porte est close et verrouillée. Une feuille de papier,glissée dans un Ziploc grand format, y est agrafée. Elle annonce la fermeture temporaire de la brocante. Un retour prochain. Pourtant le sac de plastique semble déjà fatiguer. Si on interroge le voisinage il sera question de vandalisme…

À l’intérieur la poussière finie de se déposer sur les débris de marchandise amoncelée. On devine des traces de pas dans la poussière. Quelqu’un a déplacé une chaise de la cuisine pour venir la poser au centre de l’espace dégagé. Une feuille a été posée sur le siège c’est écrit : CÉSAR.

Fini.

Enfin.

Les longues heures de torture. Terminées les fourchettes collées à la main et les choc électriques. C'est un Cesar droit comme un I qui apparaît dans les flammes vertes, les ailes duveteuses se tachant de suie dans la cheminée poussiéreuse. Il est parti de chez les Rocstone, parce qu'il y a toujours trouvé un refuge accueillant, il s'y était installé le temps de finir cette interminable réhabilitation. Il était prêt. Attelé à la tâche, prêt à plonger les mains dans les couches et à faire de lui Le Papa, il fait un pas dans la Brocante pour tomber sur quelque chose de tout autre...

Il ne s'attendait pas à une pareille désolation... Poussiéreux, oui, il savait que ce le serait, il n'en est pas à son premier passage ici. Mais tout y est couvert de poudre de bois, ça sent l'abandon, le vieux bois, il fait sombre, tout est placardé et la marchandise est empilée partout. S'avançant, il regarde partout autour, mais pas le plancher. C'est bien la dernière chose qu'il regarde d'ailleurs. Que s'est-il passé ici...? Où était Paul ?...Et Léandre ?...Cette sale bête d'Hemingway ?...Ses lunettes dans les cheveux, il s'arrête alors qu'il remarque un espace particulièrement dégagé...Pour finalement voir la chaise au milieu, les traces de pas autour, des marques des pattes de la chaise traîné sur le sol.

Descendant ses lunettes sur son nez, il se penche et attrape la feuille où son nom est écrit... La retournant de tous les côtés, il ne voit rien de particulier sinon son nom. Examinant la feuille de plus près, il regarde le plafond, le plancher, se retourne pour observer les amoncellements de meubles et de bois, puis avec un soupir, il s'appuie au dossier de la chaise...

Son estomac se soulève et sa main se serre sur le bois de la chaise alors qu'il se sent quitter le sol... Un porte au loin.

Argl.