Le nid du Phoenix Noir: Forêt d'Ostrelande

Il l'entend parfaitement... Mais il y a un long moment de silence.

Elle voit rien, mais elle peut soudainement sentir la douleur et le flot de sang se tarir. Elle ne voit rien, mais elle peut soudainement sentir de la chaleur se profiler derrière elle. Une main invisible se poser sur sa blessure tandis qu'il y a un léger tressautement tout ce qu'il y a de plus silencieux.

Une chaleur réconfortante, du style qu'elle a rien à craindre sauf de lui... Des pans de manteaux invisibles la couvre et la réchauffe tandis qu'avec un murmure dans une langue inconnu, il refout le sang perdu en elle. Elle sent une grande chaleur et ce qui était humide devient bientôt sec, le rouge refluant surement vers sa blessure et de là dans ses veines.

Il ne veut pas qu'elle le voit dans cet état. Non, Daee a aucune idée de ce qu'elle lui a fait.

Et la brûlure à sa main est le cadet de ses soucis.

Un instant avant qu’il ne la touche, Samuelle ressemblait trait pour trait à sa fille. Parce que la seule chose qui distingue la mère et la fille, c’est le mensonge et la perfidie. Mais la métisse pensait véritablement se trouver seule, tel que sa réaction le prouva : « YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGL!!! »

S’il ne l’avait pas recouverte de son manteau, il n’aurait certainement pas eu les coudées franches suffisamment longtemps pour opérer sa magie… Son manteau et une attirance instinctive pour la chaleur humaine lui octroyèrent un mince délai avant que Samuelle réalise dans quel péril elle se trouvait. Elle ne s’était pas fait surprendre, vulnérable par quelqu’un qu’elle pouvait rapidement oublietter, mais par Halewyn.

Samuelle se débat en hurlant à la mort, effrayée mais surtout mortellement atteinte dans son orgueil. Rapidement sur pied avant même d’avoir conscience de ce qu’il a fait, elle accomplit une vrille rapide sous son nez. Pas de Clac, évidemment. Une inspiration paniquée et Samuelle fit deux pas en arrière. Elle avait de bonnes raisons d’avoir peur de lui. « Qu’est-ce que tu fais là?!? » bredouilla-t-elle.

Toujours invisible, elle peut sentir la pression d'un doigt là où il a tranché dans le ard. La blessure est fraîche suinte encore un peu, mais la coagulation a bien fait son travail.

Il y a une bourrasque de vent tandis qu'il passe derrière elle pour la reprendre soudainement brusquement contre lui, l'emprisonnant proprement dans son manteau ce coup ci. Une facon de s'excuser en lui donnant l'accès à sa chaleur, un peu plus haute que celle d'un humain ordinaire.

Un truc humide tombe sur la joue de la métisse, juste avant qu'il ne la relâche brusquement, dans le froid sec de la planque.

Samuelle Daee retrouvera l'homme visible devant le feu. Taciturne, silencieux, il pourrait être aussi bien une statue de roc. Mais il réfléchit ferme.

La métisse porta la main à sa joue et examina le bout de ses doigts…

Elle préfèrerait mourir que d’aller le rejoindre, le salaud…

Une des raisons pour laquelle elle a horreur qu’il la touche, même depuis qu’il s’est débarassé du Phoenix, c’est qu’elle a peur de révéler que comme tous les descendants de Georges Jinx Daee, elle est une junkie de chaleur humaine. Mais Samuelle n’admettrait jamais une chose pareille. C’est au moment où le désespoir ne l’a pas tout à fait quitté et que la colère ne l’a pas encore gagné qu’il en profite, le salaud!!!

Il avait gardé Léandre pendant 5ans. Il devait avoir deviné qu’à cet instant précis elle ne pourrait pas lui résister… ARGL!

Parce que ce n’est pas la chaleur qui attire la métisse. Autant s’assoir sur un radiateur. Ce qui la fascine à ce moment précis, c’est sa chaleur à lui. Elle s’était laissée faire… AAARGL!!

Il savait qu’elle se laisserait faire le salaud!!! AAAAAAAARGL!!!!!

Et au moment où elle succombait, il l’a rejeté!!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGL!

Ce qui lui restait d’orgueil après s’être fait surprendre à s’apitoyer sur son sort? Fini, foutu? Naaaa : « Tu pleures? Non tu peux pas pleurer!!! Les assassins ne pleurent pas! » Allez, redevient le salaud que je déteste tant… « Sors-moi d’ici! J’en ai assez de tes jeux! Je ne serai pas ta victime! » Oui, comment pouvait-on interpréter le geste du maniaque au couteau qui vous poignarde avant de vous soigner… Consciente qu'il serait plus sain de se taire? Tout à fait...

Elle lui donne un ordre. Et elle sait parfaitement que els ordres, ya rien de tel pour lui faire faire le contraire. Et non il ne pleure plus, Quelqu'un l'a vu pleurer? Devant le feu magique, ses yeux sont secs sous els lunettes. Comme tout le reste, son ton en particulier. Il réfléchit et garde ses réflexions pour lui, mais son ton est plus sec qu'un biscuit soda

J'en ai rien à cirer de tes ordres Daee, fourre toi les dans le cul.

Il se tourne un peu vers le feu, profitant de sa chaleur. Il y a un léger éclair noir tandis qu'il remet Meurtrière au fourreau. Samuelle peut se considérer chanceuses en un sens. Meurtrière est 100 fois plus vicieuse que Silencieuse. Et la métisse sait très bien qu'elle n'a jamais rien extirpé de lui à renforts d'ordres.

Peut-être bien que les ordres ne sont pas populaires chez l’assassin mais Samuelle n’est pas le type de femme à le cajoler pour obtenir ce qu’elle souhaite. Samuelle sait compter, négocier, manipuler… Elle est la seule qui ait gagné aux échec avec Oncle Paul. Oui, elle pourrait négocier. C’est alors qu’elle voit miroiter meurtrière… Hors de question qu’elle approche de ce fou dangereux.

« hmmpft »

Samuelle s’assit par terre, le menton sur ses genoux, ses bras ceinturant ses longues jambes. Elle reste dans l’ombre alors que lui se découpe contre la lumière. Ses yeux jaunes luisent comme de l’or en fusion. Elle reste immobile comme un chat qui guette, attendant sa bonne volonté. Un chat ou un démon…

Les duels de volonté, Samuelle est très forte à ce jeu.

Délicatement elle se palpe les côtes…

: lwyn:

t'a peur.

Statue t'il avec un sourire satisfait en apoparence, sans bouger d'un cheveu

Provocation…

Salaud…

Il la connait tellement bien…

Il avait réussi à lui faire enlever ses vêtements de cette manière quelques heures plus tôt. Elle étrécit les yeux dans le noir, les réduisant à deux minces fentes incandescente. Consciente de l’amuser à son corps défendant, elle reste où elle est. « Depuis quand n’ai-je pas eu peur? » fit-elle avec un reniflement méprisant. Samuelle Daee n’est pas femme à se laisser arrêter par la peur…

Hale penche soudainement la tête vers la gauche, dressant une oreille en l'air, comme quand Phoenix Noir lui parlait.

On a le temps.

Dit il à personne en particulier. A personne de présent en tout cas.

La question c'est pas depuis, mais pourquoi t'a peur. T'en a pas marre toi du rôle que tu t'impose à chaque putain de minute?

Parce que lui, des fois, ca lui arrive.

Des ombres, la métisse scrutait la lumière, surveillant chacun de ses gestes. Un long frisson lui remonta le long de la colonne vertébrale. Non? Non, pas ça, c’est pas possible… pensa-t-elle en reconnaissant son attitude. Phoenix avait toujours adoré Samuelle, désiré son pouvoir, alors qu’Halewyn l’en avait plus ou moins protégé. Samuelle serra ses genoux contre sa poitrine, trop consciente d’être seule avec lui dans une caverne dont elle ne pouvait s’échapper.

« Dans l’immédiat, tu m’as poignardé. » lui rappela-t-elle-même si elle avait bien plus peur de ce qu’il avait fait ensuite que de silencieuse… « Et sinon j’ai été assassinée. Je ne viens pas du même univers que toi, je n’ai pas aimé l’expérience. » Un mensonge facile qui apaisait habituellement tous les questionnements. Il lui était venu à la bouche juste un peu trop rapidement, facilement pour que ce soit la vrai raison. Non, Samuelle ne répondait jamais de si bonne grâce.

La vrai réponse brillait dans ses yeux surnaturels.

Samuelle incarnait la peur comme sa fille incarnait la mort. Et Samuelle faisait vraiment peur à ceux qui sont capable de ressentir la peur. « Nous défendons tous agressivement le rôle que nous jouons. On n’a pas le temps. C’est l’anniversaire de ma fille… » Elle avait dit "On", inclusif. Mais elle avait dit "Ma", possessif.

Ben TA fille, occupe t'en comme il faut.

Pense t'il, comme s'il avait une quelquonque lecon à donner à Daee.

Soudainement, Le Prince comme Daee l'appelle, se sent infiniement plus vieux que son demi siècle. Comme si il y avait un truc de distendu, de fatigué en lui.

C'est alors qu'il se rend compte d'une chose... La potion de Shaw fait effet, il voit une infime lueur du feu magique. Encourageant.

T'a pas répondu à ma question Daee. T'esquive et c'est pas des faux fuyants que je veux entendre. Répond franchement et t'aura ton sauf conduit hors d'ici.

« Et de quel droit exiges-tu des réponses, maintenant? Ce n’Est pas que je veuille me montrer impolie ou désagréable, mais tu es certaine que tu souhaites me garder captive ici en échange de réponse? » Le plus sur moyen de ne rien obtenir, était de demander. Exiger, c’était encore plus maladroit. « C’est vraiment l’attitude que tu veux adopter avec moi? » La menace était explicite.

« Tu sais très bien ce que je suis. Paul t’as tout expliqué… » C’est à son tour de se taire. Samuelle se ménagea un long silence. « J’ai peur d’être utilisé. J’ai peur d’être convoité. J’ai peur d’être enchainée pour ce que je suis. » Samuelle avait un parfum de liberté. « Tu te souviens du Phoenix? J’ai peur de ce qu’il a vu en moi. »

Et de quel droit exiges-tu des réponses, maintenant? Ce n’Est pas que je veuille me montrer impolie ou désagréable, mais tu es certaine que tu souhaites me garder captive ici en échange de réponse?

Il ne répond pas tout de suite.
C’est vraiment l’attitude que tu veux adopter avec moi?

Pas le choix, sinon tu te pousse.

Tu sais très bien ce que je suis. Paul t’as tout expliqué…

Wais, mais encore...

J’ai peur d’être utilisé. J’ai peur d’être convoité. J’ai peur d’être enchainée pour ce que je suis. Tu te souviens du Phoenix? J’ai peur de ce qu’il a vu en moi.

Pour ca faudrait que tu pose la question à la Sanguine. Mais tu réponds pas à ma question. T'en a pas marre de te limiter au rôle imposé? La peur a rien a voir là dedans... a part que c'est elle qui t'enchaine.

Bien sur qu’elle se serait poussée… Salaud… « Je sais ce qu’il a vu en moi. Toutes les fois où il t’a suggéré de me tuer… » souligna-t-elle d’une voix pleine de rancœur. « Il a vu la même chose que les membres de ma famille, que les asservis, que la chimera. Un pouvoir qui ne pouvait être laissé libre entre des mains telle que les miennes. » Pour se calmer, Samuelle se rongea un ongle, incapable de ne pas calculer sa réponse. « Personne ne m’a jamais fait confiance. » Pas même toi, est implicitement sous-entendu. « Le rôle que je joue, c’est moi, Halewyn… J’ai seulement fait croire que ce n’était pas moi. Je suis une menteuse et une tricheuse. »

Je sais ce qu’il a vu en moi. Toutes les fois où il t’a suggéré de me tuer…

La rancoeur dans le ton est à couper au couteau. Il hausse imperceptiblement un sourcil, intéressé.

Il a vu la même chose que les membres de ma famille, que les asservis, que la chimera. Un pouvoir qui ne pouvait être laissé libre entre des mains telle que les miennes.

L'assassin a un air infiniement vieux. A la lueur des flammes, il a l'air plus vieux que Jali. Pourtant il a toujours son air de matamore de 36 ans. Mais pourtant...

Il a juste vu le même truc que ton Jinx, un surplus de pouvoir à s'approprier pour lui. Point final. Et il était trop occupé à essayer de s'approprier Xoramen pour se mettre sur toncas, parce que sinon tu serais pu là, windigo ou pas. J'aurais rien pu faire.

Rien pu ou rien voulu? Cest en suspend dans l'air. Pour Xoramen, il a trouvé le moyen de pouvoir. En fait, pas avoir eu Xoramen dans la peau et dans le sang, il aurait trouvé Samuelle pas mal moins dégueulasse au goût.

Et ca change rien au fait de ô combien il aime la faire chier. Sa brûlure à la main se fait sentir. Et Halewyn ne comrpends pas pourquoi. Toutes ses pensées étant bien enfouies dans le 45millième compartiment secret de sa tête déjà bordélique.

Personne ne m’a jamais fait confiance. Le rôle que je joue, c’est moi, Halewyn… J’ai seulement fait croire que ce n’était pas moi. Je suis une menteuse et une tricheuse.

Pour que quelqu'un te fasse confiance, faut lui donner matière à avoir confiance. J'ai autant confiance en toi que toi en moi.

C'est à dire nulle selon les preuves que tu en a donné plus tôt dans la journée. Termine t,Il intérieurement. L'assassin se lève et s'étire comme un fauve, l'impression de vieillesse s'estompe et disparait comme par magie.

Allez vient t'en, faut j'arrête me choper un steak en passant, le miel de fées c'est de la pure cochonnerie.

En cela, il se trompe.

Elle est restée alors que c’était un assassin.
Elle est restée malgré l’intérêt de Phoenix.
Elle est restée bien qu'il soit de mèche avec les Chimériens.
Elle lui a confié sa fille, son trésor.

« Tu ne l’aurais pas laissé faire. » Samuelle a lu les pierres. Elle veut croire en lui. Elle reste assise par terre là où elle était, le laissant se guider sur sa voix. « Paul le croit et moi aussi. » Pur aveu de confiance.

Tu ne l’aurais pas laissé faire... Paul le croit et moi aussi.

Rejoignant les ombres auxquelles il appartient, il se pose réellement la question.

L'aurait il laissé faire? Xoramen tuer Daee, la laisserait il faire? En 17 ans, il a pluis cotoyé la métisse que Xoramen. Elle était le seul lien entre lui et ses gosses, même si elle ne lui a rien dit.

Mais lui a t'elle dit à propos du brainswashing sur Morayeel?

A la pensée de Morayeel, la mâchoire se contracte infinitésimalement. Le loupiot s'est désigné lui même comme cible. Elthiriel a voulu le tuer, mais elle ne le peut pas. Et néammoins, Halewyn garde espoir que le ptit comprenne que si il les laisse tranquille il n'aura rien à craindre.

Une autre déferlantes d'émotions en vrac submerge l'assassin. Il s'arrête une seconde, ses bottes juste devant celles de Samuelle. C'est effrayant la facon dont il se déplace. Même s'il ne voit rien, il est majoritairement en contrôle de son environnement, et non l'inverse.

Ce que vous croyez, j'men contrebranle. Tu t'amène ou faut que je te traine par la crinière?

Mais s'en fiche t'il vraiment?

Avec très peu de geste, Samuelle se dresse devant lui. Le menton pointé haut, mais ça il ne peut pas le voir. Elle n'esquisse pas un geste.

Il la prend contre lui, tourne la tête vers le cou de Samuelle et inspire par réflexe.

Puis