Chez Tante Erin et les Jumelles

Une jeep inquisitoriale qui cahote sur le chemin, Halewyn arrive à la mode moldue. Le fait est que quand il a besoin de temps pour réfléchir, il adore conduire. Il aurait aimé aussi que Daee soit là, avec sa présence insupportable. Au moins, ca fait quelqu'un à faire chier.

Mais toute bonne chose a une fin, voilà la jeep qui s'arrête au portail.

Nous passerons, cher lecteur, les demandes à la valetaille et l'introduction dans la maison. Mais le voilà, arpentant le salon aux couleurs délavées et passées, attendant que l'actrice se pointe.

Il jure terriblement dans ce décor, tache de ténèbres et de sang.

Évidement les star savent se faire attendre...se laisser désirer...Ou être tout simplement absentes. Pour l'instant, Dery n'est pas à la maison, mais elle devrait rentrer bientôt...Et c'est en compagnie des Rotweiller que Coeurd'acier passe de longues minutes à se faire dévisager.

- Vous êtes Inquisiteur ?
- Dery n'a rien fait d'mal vous savez.
- Vous lui voulez quoi ?
- Pas l'enfermer quand même ?
- De toute façon où est-ce que vous allez la mettre hein ?
- Vos bureaux ont sauté...

Des claquements de talons sur le plancher ciré...Madame Archelune dépose sur la lourde table du salon un plateau où sont éparpillés dans un désordre calculé des biscuits maison de toutes les sortes et trois tasses de thé, une théière et tout un attirail pour une séance de thé bien anglaise.

- Vous prendrez bien une tasse n'est-ce pas Monsieur Coeurd'acier ?

Lui demande la dame, lui souriant, et c'est un sourire un peu, beaucoup, trop familier. Elle a exactement tous les traits de son fils, le même sourire un peu confus, le regard vert mousse, élancée, elle lui ressemble énormément, c'en est troublant, la même gestuelle, le langage du corps est identique...

- Servez-vous dans les gâteaux je vous en prie, Dery ne devrait pas tarder. Elle avait un interview et une séance photo pour Vanity Fair...

Lui explique t-elle calmement...À l'entendre, on dirait qu'elle n'est pas toute là. Les jumelles restent silencieuses, assises chacune d'un côté et de l'autre de leur mère.

En effet, il sait exactement où elle est en cet instant précis. Mais faire monter la pression, c'est un savoir consommé. La preuve, les deux garces sur le divan.

- Vous êtes Inquisiteur ?
- Dery n'a rien fait d'mal vous savez.
- Vous lui voulez quoi ?
- Pas l'enfermer quand même ?
- De toute façon où est-ce que vous allez la mettre hein ?


Il ne répond pas, les laissent le mater, se contentant de leur retourner un regard de mauvais augure pour la tronche de Dery.

- Vos bureaux ont sauté...

Silencieuse sort brièvement de son fourreau huilé, sans un son. Avertissement explicite. Vos gueules...

Vous prendrez bien une tasse n'est-ce pas Monsieur Coeurd'acier ?

Ah non, pas encore ca? Des biscuits.... Personne ne pense a lui offrir de la viande crue... Mais non, des fu**** biscuits! Il a l'air de quoi, du père Noël? Bien beau avoir une vague ressemblance de couleurs, mais non... Vraiment pas. Et du thé... Du Thé avec un T majuscule! Putain de boisson imbuvable... Et on peut mettre n'importe quoi dans un thé...

L'acier se durcit sensiblement. Il ne lui rend pas son sourire. Elle l'agace celle là. En totu cas, on sait d'où viens les gènes tarés de Césart (veuillez noter que l'avis de Hale ne concerne que lui et lui seul, merci )

- Servez-vous dans les gâteaux je vous en prie, Dery ne devrait pas tarder. Elle avait un interview et une séance photo pour Vanity Fair...

J'suis au courant... J'aurais pu aller la chercher là si je l'avais voulu.

Et v'lan, dans les dents... La voix rauque continue, neutre, glaciale, ignorant et les gâteaux, et le thé. Deux trucs qu'il déteste. Xoramen devait se battre avec pour qu'il en ingurgite...

J'ai un mandat d'interrogation sur Dery O'Connor et son entourage... Je veux pas avoir à le changer en mandat de perquisition. Ca serait une perte de temps pour tout le monde. Elle ne veut sûrement pas de mauvaise publicité, et moi je voudrais pas être obligé de lui en faire...

Vous avez compris le sous entendu?

- J'suis au courant... J'aurais pu aller la chercher là si je l'avais voulu.
- Alors pourquoi vous être donné la peine de venir jusqu'ici ? Demande la dame en versant, l'air absent, le liquide bouillant dans la tasse, rapidement secondée par Stella qui ne tiens pas à ce que sa mère se mette à en répande partout.
- J'ai un mandat d'interrogation sur Dery O'Connor et son entourage... Je veux pas avoir à le changer en mandat de perquisition. Ça serait une perte de temps pour tout le monde. Elle ne veut sûrement pas de mauvaise publicité, et moi je voudrais pas être obligé de lui en faire...
- Vous insinuez quoi ? Lance la rouquine qui restait sagement assise à la gauche de sa mère pendant que sa soeur l'aidait.
- Auriez vous l'intention de nous faire du mal ?
- Nous ne sommes pas sorcières. Vous n'avez aucun droit sur nous.
- Les filles, s'il-vous-plaît.
- Oui maman, répondent-elles d'une même voix...

Un silence plane. Très long...Désagréable au maximum. Un malaise flotte sur ce même silence. Une épaisse couche d'animosité, les deux jeunes femmes lui lancent, de leur regard vert tendre charbonneux, une hostilité ouverte. De vrais Rotweiller ces deux là. Puis au bout d'un moment d'échanges, les grandes portes de l'entrée s'ouvrent sur une beauté scintillante. Qu'on le veuille ou non, elle dégage la belle Dery. Qu'elle soit son genre ou pas, elle est d'une beauté naturelle, sans artifices. Accrochant à la porte un manteau de feutre gris et un foulard rouge, elle s'avance vers le salon, faisant claquer ses ballerine rouges sur le parquet ciré.



- ...Y a t-il un problème...?

Murmure t-elle, hésitante, elle s'arrête, figeant en apercevant la tignasse blanche de Coeurd'acier. Elle ne le connait pas personnellement, mais elle en a entendu parler...souvent...et jamais de bons mots. Erin se lève alors, suivie de ses chiens de garde.

- Appelle nous ma chérie si jamais tu as besoin de nous, on passe au séjour. Le thé est là, sert toi.
- Merci Tante Erin..., lui réponds la belle rousse en les regardant s'en aller, traversant le hall pour passer à la pièce d'à côté. Puis elle s'avance, la peau blanche, comme une poupée de porcelaine constellée de tache de rousseur. Portant une jupe noire et une blouse blanche ornée de boutons rouges, des gants blancs, elle semble sortir, de par sa coiffure, tout droit des années 50...les lèvres rouges ne sourient pas. Et Dery sourit, habituellement, toujours. Elle s'approche, le front lisse, plissé d'une légère ride d'inquiétude. Que me vaut la visite de l'Inquisition ? Demande t-elle en s'approchant, puis s'asseyant, elle l'invite à faire de même si ce n'est déjà fait.

...Dès que Dery s'est présentée dans la pièce, c'est comme si le jour venait de se lever malgré toute l'inquiétude lue sur son visage. Comme si elle avait emmené le soleil avec elle, un vent de fraicheur, un regain d'énergie. Toute la pièce semble plus vivante tout à coup...Sinon Coeurd'acier et son aura sombre qui font très tache dans le décor...

Vous insinuez quoi ?

Un haussement léger, infime, de sourcils. Tu crois que j'insinue quoi, connasse? L'acier affronte le vert tendre sans ciller. Ce genre de femelles, il connait. - Auriez vous l'intention de nous faire du mal ?
- Nous ne sommes pas sorcières. Vous n'avez aucun droit sur nous.
- Les filles, s'il-vous-plaît.
- Oui maman, répondent-elles d'une même voix...

Oh, oui, j'ai un droit sur vous. J'ai le droit de vous égorger. Je pourrais même toutes vous exterminer en ce moment même si je voulais. Pourquoi je ne le fais pas? Vous n'êtes pas ma cible, mais faites pas chier.

Pense t'il, aussi expressif qu'un mur de brique. S'appuyant nonchalamment contre le mur, il commence à jouer avec Meurtrière, la faisant passer et repasser entre ses doigts agiles. En soit, ca n'a rien d'impressionnant, les bums font ca. Mais atteindre une telle vitesse avec une dague de cette taille, c'est exceptionnel.

Dery arrive, amenant avec elle son insupportable luminosité. Contraste parfait avec Hale qui est toujours détendu, en pleine possession de ses moyens. Il dédaigne l'invitation à s'asseoir.

Que me vaut la visite de l'Inquisition ?

Un dossier est extirpé de sous le manteau, contenant le mandat et des dizaines de photos. Toutes de elle et Miozan.

Vos fréquentations.

Dit il laconiquement, la laissant regarder le dossier. Puis, quand elle le referme.

Je cherche Les Folayann... Et vous avez des relations intimes avec l'un deux.

- Vos fréquentations.
- Qu'est-ce qu'elles ont mes fréquentations ?

Réponds la jeune femme, en arquant un sourcil.

- Je cherche Les Folayann... Et vous avez des relations intimes avec l'un deux.
- Ah vraiment ? Et vous savez ça vous ? J'ignorais que les Inquisiteurs lisaient les magasines à potins.

Ricane t-elle en levant le menton, un sourire serpentesque aux lèvres.

- Qu'est-ce qui vous fait croire que j'en sais plus long que vous à leur sujet ? Après tout, c'est lui qui viens me voir à chaque fois, moi je ne peux pas me rendre à lui seule.

Explique t-elle en s'emparant d'une tasse de thé, délicatement, comme le ferait une poupée de porcelaine si elle pouvait bouger.

( H.J - Désolé...j'ai pas mis les couleurs...cause portable. J'manque de contrôle et ce s'rait vachement long.)

Ricane la belle... Ricane... Tu vas la trouver moins drôle tout à l'heure.

Qu'est-ce qui vous fait croire que j'en sais plus long que vous à leur sujet ?

Tu couche avec... Donc t'en sais plus long que moi sur le sujet.

Dit il, avec son humour vaseux.

Après tout, c'est lui qui viens me voir à chaque fois, moi je ne peux pas me rendre à lui seule.

Ah si? Le mince sourire de Hale est de mauvais augure...

C'est intéressant. Et il habite où ton Jules et sa fratrie?

- C'est intéressant. Et il habite où ton Jules et sa fratrie ?
- C'est justement ce qui est drôle. J'en ai pas la moindre idée ! Quand j'y vais, j'en sors pas, donc je n'en sait strictement rien !

S'exclame t-elle en haussant les épaules, très persuasive dans les faits, elle prends une petite gorgée du liquide puis penche la tête.

- Autre chose Monsieur...Coeurd'acier, c'est bien ça ?

Souffle t-elle de sa voix toute cristalline. Elle est insupportablement adorable...c'en est presque écœurant pour une personne de la trempe de Halewyn.

Tu mens...

Il y a un geste sec. La théière, les tasses et tout ce qui s'apparente de près ou de loin va se fracasser contre le mur.

L'assassin se penche vers elle, lui arrachant des mains la tasse derrière laquelle elle se cache. Le délicat poignet se retrouve dans une étreinte de fer. D'un geste expert, il la propulse en bas du divan. Ca va faire mal.

Répond... Tout les détails que je veux.

- Tu mens...
- Pardon ?

Tinte t-elle en penchant la tête...Puis c'est un fracas monstre qui attire l'attention de toute la maisonnée, les jumelles dévalent dans le salon, Erin les suivant, tenant son grand châle autour de ses épaules, elle observe la scène, les yeux ronds comme des assiettes.

- Répond... Tout les détails que je veux.
- Mais vous m'faites MAL !

Hurle t-elle, tirant sur son bras pour récupérer son poignet. Stella et Estelle se dressent alors, ombres menaçantes derrière leur cousine.

- Lâchez-là !
- Brutalité Policière !
- C'est injustifié !
- Elle ne vous a pas attaqué !
- On a tout vu !!

Crient-elles comme s'il s'agissait d'une chanson, de paroles récitées, d'un texte appris par cœur, enregistré, un montage parfait, une seule personne aurait tout dit que ça n'aurait pas été aussi fluide...Et tout comme leur grand frère, visiblement elles avaient tendance à se mêler des affaires des autres avec un peu trop d'implication.

- Monsieur Coeurd'acier ! Je vous en prie ! Il s'agit d'une frêle jeune femme ! Pas d'une dangereuse criminelle endurcie ! En voilà des manières !

Tente de raisonner Erin tandis que sa nièce se débat comme une furie pour se déprendre, dégageant une chaleur, bien que faible, plus elle se débat, plus elle laisse échapper de chaque orifice de sa personne une légère fumée...comme si elle débordait. Mais c'est flou. Irréel.

Halewyn n'est pas vampire... Loin s'en faut. Pour lui cet état de fait est causé par le sang qui s'agite en elle. Il la relève facilement sans même qu'elle ne touche le sol.

Dery O Connor, je vous arrête pour complot contre l'inquisition, 15 chef de complicité de meurtre au 1er, 2e et 3e degré et entrave à la justice. Vous serez jugé à la même enseigne que votre amant. Vous, les doberman, coucouche!

D'un geste sûr, il lui passe les menottes.

Vous avez le droit de garder le silence tout ce que vous direx pourra être retenu contre vous. Vous avez le droit à un avocat et vous connaissez le reste. Enweille...

Une main de fer, une main à 4 doigts, s'abat sur la nuque de la star, la poussant en avant.

Monsieur Coeurd'acier ! Je vous en prie ! Il s'agit d'une frêle jeune femme ! Pas d'une dangereuse criminelle endurcie ! En voilà des manières !

Si elle est vraiment ce que vous dite, vous la reverrez sous peu. Si elle est vraiment ce que vous dite, blâmez son mec.

Sans rien dire de plus, il l'amène dehors, à sa jeep.

- Si elle est vraiment ce que vous dite, vous la reverrez sous peu. Si elle est vraiment ce que vous dites, blâmez son mec .
- Tante Erin !

S'exclame la rouquine en tendant un bras désespéré vers la dame qui s'avance d'un pas rapide, mais vite retenue par ses filles, qui refusent de la laisser passer la porte. La starlette lance à Coeurd'acier un regard noir, il a beau ne pas être un vampire, c'est comme si elle suintait de l'énergie pure. Elle dégage une chaleur de plus en plus intense...Un peu comme Elthiriel en état de fièvre...Comme cet après-midi là ou elle avait noirci les draps du lit de Théodore...Sauf qu'elle semble en pleine forme.

- Vous êtes horrible. Je n'ai strictement rien fait à personne et je n'ai rien à vous dire.

Crache t-elle sèchement.

- Je ne vois pas ce qui porte à mon arrestation ! Je proteste !

Continue t-elle en évitant vainement de croiser le regard des quelques photographes avides qui collent aux grandes grilles du Manoir. Puis elle marmonne, tout de même assez fort pour Coeurd'acier.

- Et même si je savais quoi que ce soit...Je n'vous dirais rien.

Susurre t-elle, venimeuse, entre ses lèvres écarlates, elle serre les dents, les poings agrippant le tissus noir de sa jupe.

Les quelques photograpes du manoir deviennent soudainement raides. Parmis eux évoluent deux silhouettes sombres de haute taille, au visage caché par un large feutre, baguette à la main.

Pas de mauvaise publicité.

Des films gâchés et des photo numériques effacées. Puis, un paquet d'oubliettes plus tard. Le temps que Hale passe avec la jeep et se perde dans les dédales de la ville. Deux rues plus loin en fait, il tourne dans l'entrée d'une maison à vendre. Les vitres de la jeep empêchent les passants de voir clairement Dery.

Une autre silhouette arrive. Un autre homme au visage caché par un feutre placé bas sur le visage.

Tout le long, Coeurd'Acier n,a pas dit un mot.

Pourtant elle ne s'est pas tût...Elle déballe, parle très rapidement et dégage une chaleur fulgurante, se défend du mieux qu'elle peut à coup d'avocats coûteux, de menaces de poursuites... Elle déborde visiblement. Puis quand la Jeep s'arrête, elle deviens alors nerveuse...

- ...Qu'est-ce qu'on fait là ? C'est ici que vous avez l'intention d'me torturer, c'est ça ?

Lance t-elle, mordante, suivant des yeux l'autre homme qui s'amène.

- J'ai rien à vous dire !

S'exclame t-elle, les dents serrées.

La seule chose qui pourrait m'être utile c'est ta langue, pas tes paroles.

L'homme lève la main et la pique au bras. Bonne nuit Dery. La portant à l'intérieur, ils préparent la donzelle. La dévêtent rapidement et lui enfilent d'autres vêtements. Simples mais solide.

Lame revêt les vêtement de la star. deux cheveux de Dery plus tard, elle attend un peu.

Black Jack transplane avec l'inconsciente. Dery O Connor revient et prend place a côté de Hale sur la banquette du jeep.

Officiellement, Dery a été amené aux bureaux de provinces irlandaises , a été dûement interrogée avant d'être relâchée. Elle a pris un taxi pour sa demeure, mais ne s'y est jamais rendue.

Aucune photo de paparazzis n'est disponible. Il y a des rumeurs, mais pas de preuves. Une rumeur cours cependant plus vite que le reste. Dery est cloîtrée chez elle, souffrant d'une mononucléose.

La nouvelle fut rapidement éventée. Aucune photo certes, mais les ragots filent plus rapidement que les photos. Mononucléose ? Impossible. Miozan l'a vu la veille. Et même si, il s'en balance.

- S'ils l'ont décoiffé, Mio, j'te jure qu'ils vont s'en prendre plein la gueule, annonce d'emblée Elz tandis qu'ils remontent tous trois, à grandes enjambées, l'allée qui mène au manoir. Enfin, Elz et Mio avancent à grande enjambées, Kill trottine derrière.

Elz est contrariée. Très contrariée.

Mio est inquiet. Très inquiet.

Kill passe en revue tous les sortilèges offensif et défensif qu'elle connaît.

Ils montent les marches, puis Elz frappe à la porte comme une déchaînée.

- Zen, Elz, respire.

Miozan prend la place devant, laissant derrière lui ses soeurs. Elz s'appuie contre le mur et réfléchit. La porte s'ouvre.

Mio sourit.

- Bonjour, Stella... ou Estelle ? Dery est là ?
- On a su pour sa mononucléose, alors on lui apporte des fleurs et des fruits, lance joyeusement Akilah en dévoilant un superbe panier, qu'elle n'avait pas quelques secondes plus tôt, et un magnifique sourire.

On frappe...Ça ne prends pas bien longtemps avant que la porte s'ouvre sur une jeune femme, sa jumelle, pas très loin derrière. Le regard noir, elle dévisage Miozan un moment. Elle sait...Elle sait que c'est à cause d'eux qu'on est venu arrêter sa chère cousine quelques jours plus tôt et qu'elle est revenue dans un état assez pitoyable pour s'enfermer dans sa chambre et n'en plus sortir...malgré les rendez-vous prévus. Ce n'est pas son genre...

- Bonjour, Stella... ou Estelle ? Dery est là ?
- Stella, répond t-elle, levant le menton...Elles étaient pourtant toujours relativement gentilles avec Mio habituellement.
- On a su pour sa mononucléose, alors on lui apporte des fleurs et des fruits.
- Comme c'est mignon..., susurre Estelle, derrière, les bras croisés, dévisageant outrageusement Akilah.

Puis c'est la tante qui fait son entrée. Toute en grâce et en douceur, elle semble flotter sur l'air. Elle est belle Madame O'connor. Un peu trop maigre, mais très belle.

- Miozan ! Tu as fait vite ! C'est gentil de venir faire un tour.

Lui lance t-elle avec une bonne humeur un peu artificielle.

- Mais Dery est très souffrante tu sais. Je préfèrerais qu'on la laisse tranquille, ça s'attrape par la salive ce genre de chose, tu sais ça, n'est-ce pas ?

Lui explique t-elle sur un ton qui sonne très maman inquiète...Souriant aux deux filles derrière, les invitant à entrer et à refermer la porte derrière eux.

- Je vais vous faire du thé !

Dit-elle d'une petite voix mais elle est vite arrêtée par Estelle qui lui sourit calmement.

- Laisse maman. Je vais y aller. Emmène les au salon...
- Merci ma chérie. Stella ? Va aider ta soeur tu veux ?
- Oui maman..., souffle celle qui tenait toujours la porte, s'éloignant alors, cessant de les dévisager avec autant d'acharnement...

- Miozan ! Tu as fait vite ! C'est gentil de venir faire un tour.

Le sourire que lui adresse Miozan n'a rien d'artificiel. Celui de Kill est professionnel, tandis qu'Elz n'en a pas du tout.

- Mais Dery est très souffrante tu sais. Je préfèrerais qu'on la laisse tranquille, ça s'attrape par la salive ce genre de chose, tu sais ça, n'est-ce pas ?
- Oh, on est passablement immunisé, on l'a chopé tous les trois y a deux ans, informe Akilah avec un naturel déconcertant.

Miozan esquisse un sourire, non sans avoir jeté un regard à Akilah. Mais le tout passe dans le genre "t'étais obligé de donner ce détail gênant ?" Miozan entre, suivi de ses soeurs. Kill gambade, candide, aussi adorable qu'à son apparente habitude, tandis que méfiante et sur ses gardes, Elz ferme la marche, les mains dans les poches de son blouson de cuir.

- Je vais vous faire du thé !
- Oh, oui, du thé, avec joie, madame O'Connor ! s'enthousiasme Akilah.
- Laisse maman. Je vais y aller. Emmène les au salon...
- C'est très gentil, merci.
- Merci ma chérie. Stella ? Va aider ta soeur tu veux ?
- J'en suis ravie, marmonne Elz, sans cesser de regarder autour.
- Oui maman...
- Alors, madame O'Connor j'ai su que vous aviez été visité par l'Inquisition ? Ça doit être terrible... qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu,ils avaient contre Dery ? Rien je suppose, hein ? Sinon, ils l'auraient pas relâché si rapidement. Ils font ça parfois, dit-elle, l'air grave, en prenant place sur un des divans. Ils arrêtent quelqu'un, juste pour leur faire dire n'importe quoi, pour stresser les autres sorciers. C'est parfaitement i-nna-ccep-ta-ble !
- Je peux aller voir Dery quelques minutes ? Je ne la fatiguerai pas promis. Je prendrai le thé ensuite, promis.

Sourire sincère. Si tout va bien, il tiendra sa promesse.

Une fois au salon, Erin s'installe, lentement mais sûrement. Après tout, on la dit malade...n'est-ce pas ? Peut-être est-ce une façade de jouer la dame fragile ? Va savoir. Pour l'instant, elle n'a pas l'air bien forte sur ses jambes. À la taille qu'elle, on a l'impression que lui souffler dessus pourrait la tuer...

- Alors, madame O'Connor j'ai su que vous aviez été visité par l'Inquisition ?
- Effectivement. Un goujat, vous ne pouvez imaginer le manque de tact de cet homme !
- Ça doit être terrible... qu'est-ce qui s'est passé ?
- Absolument ! Ma pauvre nièce...Je n'ai rien pu faire...
- Rien je suppose, hein ? Sinon, ils l'auraient pas relâché si rapidement. Ils font ça parfois. Ils arrêtent quelqu'un, juste pour leur faire dire n'importe quoi, pour stresser les autres sorciers. C'est parfaitement i-nna-ccep-ta-ble !
- Il clame l'avoir arrêté pour divers motifs, je crois qu'il a même parlé de complicité pour meurtre au premier, second et troisième degré ! Vous imaginez ? Croire que Dery pourrait faire une chose pareille !! Lance la dame l'air contrariée comme c'est pas possible...
- Je peux aller voir Dery quelques minutes ? Je ne la fatiguerai pas promis. Je prendrai le thé ensuite, promis.

...Attirer l'attention de Madame O'connor n'a pas été bien compliqué, outrée comme elle est de pouvoir enfin en parler à des sorciers...Elle lève la tête un moment vers le blond...hésitante.

- Je n'sais pas Miozan...elle doit dormir à l'heure qu'il est...

...Puis un vague souvenir de César, un été alors qu'il n'avait que 13 ans, aux prises avec une très...très violente Mononucléose, qui l'avait atterré pendant toutes les vacances, il s'était alors nourri uniquement de thé, ou presque. Il avait perdu du poids mais s'en était remis avant la rentrée grâce à ça...Enfin, Erin en avait déduit que le thé semblait miraculeux... (... C'est n'importe quoi. Je sais.)

- Oh apporte lui une tasse de thé, veux-tu ?...Si elle accepte de t'ouvrir bien sûr.

Et sur ces mots, Stella entre dans la pièce, un grand plateau d'argent avec un ensemble de thé de porcelaine absolument magnifique, victorien, comme le décor, un peu gothique sans être sombre. Elle le pose sur la table basse du salon, Estelle tend une petite soucoupe sur laquelle repose une petite tasse de thé noir à senteur de bergamote...

- Je n'sais pas Miozan...elle doit dormir à l'heure qu'il est...
- Je promets de ne pas la réveiller si elle dort.
- Oh apporte lui une tasse de thé, veux-tu ?...Si elle accepte de t'ouvrir bien sûr.
- Oh, oui, bien sûr, madame O'Connor, avec plaisir.
- Oh, complicité de meurtre ? Oh, mais quel gâchis. Mais le meurtre de qui ? Impossible, vraiment, poursuit Akilah, l'air outré.

Miozan en profite pour s'éclipser, avec la tasse destinée à Dery à la main. Mononucléose mon oeil, pense-t-il. Il l'a vu la veille. Il l'aurait remarqué. Mais c'est une explication facile pour expliquer une absence prolongée de la place publique... et s'ils lui avaient tapé dessus ? Ce p'tit salaud de Lucas, il allait lui péter la gueule solide. Arrivé devant la chambre de Dery, il tape doucement.

- Dery ? Et il entre.

En bas, elle arpente le salon et fait une inspection visuelle, probablement en vain, mais y a toujours une utilité à tout.

- Si vous permettez, j'irais aux toilettes, avant de prendre le thé.

Kill jette un regard de ravissement surpris. Elle n'a pas été désagréable et en plus, elle a été polie ! Waw !

La chambre de Dery est vide, excepté un parchemin sur le lit impeccablement fait. Au moment ou Miozan l'effleure, il s'ouvre de lui même.

Tu la veux en combien de morceaux?

Il n'y a pas de signature, seulement une carte inquisitoriale avec le numéro de cellulaire d'Halewyn.

Elz entrouvre la porte de la chambre de Dery au moment où la tasse destinée à Dery traverse la chambre et se fracasse sur le mur.

- J'me disais aussi qu'elle pouvait pas être si malade au point où je ne la sente pas.
- S'il a osé la toucher, Elz...
- Il l'a déjà fait. Il veut jouer, nous on a l'habitude de changer les règles. Mio lui tend le parchemin, la carte et le numéro. De mieux en mieux. Dery est vivante. Sinon, on l'aurait déjà retrouvé, et il n'aurait pas laissé de traces.

Ils quittent la chambre et dévalent l'escalier, puis traversent le couloir, passant devant le salon ou Akilah épilogue sur le non professionnalisme et de la brutalité de l'Inquisition.

- Akilah.
- Et comment va Dery ?
- Elle est pas là.
- Oh merde, fait Akilah en posant sa tasse et en se levant d'un bond.
- Je vais la ramener, Madame O'Connor et je viendrai prendre le thé.

Et il pose le parchemin sur la table à l'entrée, puis ils sortent tous les trois, dévalent le chemin, puis transplannent sitôt qu'ils ont franchit le portail.

CRAC CRAC CRAC

Aussitôt posé, le parchemin se désagrège, tombe en cendres.

Évidement, Erin ne laisse pas les choses en plan comme ça. Sa nièce a visiblement été enlevée...Puisqu'elle n'est pas rentrée comme elle l'avait cru...Où est-elle passée ? Elle ne sait pas trop, mais les Folayann viennent de repartir, les jumelles sont en état de panique, inquiètes, nerveuses. Madame O'connor, elle, reste plutôt calme, tentant de remettre les faits en place dans sa tête...S'accusant du même coup d'avoir été si aveugle.

Une main sur le téléphone, très vieil appareil, noir, à cornet, elle appelle les autorités. Comme elle aurait du le faire bien avant, longtemps auparavant, le jour même où Halewyn s'était pointé avec son soi-disant mandat d'arrêt.

Le téléphone sonne au Poste, à Scottland Yard plus précisément. Elle explique ce qui s'est passé, la raison pourquoi l'appel n'a pas été lancé plus tôt et qu'un Inquisiteur est passé chez eux, depuis, sa nièce n'est jamais rentrée après vérification.

Le nom de l'Inquisiteur ? ...Halewyn Coeurd'acier. C'est un visage que tout le monde connait. Une légende inquisitoriale. Il n'a pas dit son nom, mais elle l'a reconnu...Elle énumère les chefs d'accusation portés à son endroit, le manque de preuves présentées et qu'aucun avocat de Dery n'a été contacté à cette suite...Qu'elle semble avoir complètement disparu.