Dehors dans le camp...

Deux claquement successif à peu d'intervalle...

Et une Samuelle Daee portant en tout et pour tout un t-shirt, passablement ébouriffée, qui se balade dans le camp, nue pied. Elle rôde un instant près de la roulotte de Xoramen, violant leur intimité en regardant par les fenêtres, cherchant Morayeel. Elle le trouve dans la chambre de sa soeur et lui fait discrètement signe de venir la rejoindre.

« Où est cette saleté de perroquet? » fit-elle en guise d'introduction...

Morayeel a bien vu les signes que lui a fait Samuelle par la fenêtre. Y'aurait fallu être aveugle ou dos à la fenêtre pour ne pas la voir.

- J'reviens, dit-il à Elthiriel.

Il quitte la roulotte et sort, puis trouve rapidement la trace de Samuelle, et il la rejoint.

- Où est cette saleté de perroquet?
- Hiep ? En-dedans, pourquoi ?

Ce qu’il y a de bien avec Samuelle, c’est que la lueur dorée de ses yeux surnaturels brille de façon trahissant son humeur. Ainsi, Morayeel peut déduire dès le premier coup d’oeil que sa marraine est soit très gênée par ce ridicule tshirt qu’elle retient sur ses cuisses à deux mains, ou alors qu’elle est très inquiète avec une pointe de colère.

« Si je m’adresse à toi, c’est de ton perroquet dont il est question, Morayeel. Je parle de Cora. Et n’essais pas de me faire croire que tu ignores ce qu’elle trafique, je ne te croirai pas. »

Il fronce les sourcils et dévisage Samuelle.

- Ilka ? C'est Hiep, normalement, la saleté de perroquet, dit-il, sans pouvoir s'empêcher de sourire en voyant Samuelle qui tire sur son t-shirt. J'sais pas trop, je crois que Zo l'a envoyé glaner des infos sur la Faucheuse. On a eu des détails sur les types que Halewyn et Dario ont buté quand Dario s'est fait arrêter.

« Méfie-toi aussi des tiens… »

Dans sa bouche à elle, ces mots avaient une valeur et une portée toute particulière. Samuelle était sa marraine, lien qu’il avait établit lui-même, lien qu’elle n’avait jamais trahi. Parce que Samuelle respecte toujours ses promesses, aussi improbables soit-elles. Et elle ne croyait pas un mot de son apparente ignorance.

« Garde-toi, garde-toi vraiment Morayeel. Ces gens qui se font appeler la faucheuse ne feront aucune différence parce que tu es un enfant. Ne fait rien que tu pourrais regretter… Méfie-toi de toi-même si tu le peux… »

- Tu veux dire, genre ne pas lancer à la cantonade que Poudlard est opérationnel et que Xoramen nous y a caché ? Il a presque l'air innocent. C'est fou Poudlard, quand on a été habitué au régime strict du camp. Les gamins sont étranges, y'a la p'tite canadienne, elle a un adorable accent, elle mâche pas ses mots et elle a de graaaands yeux noirs ! clame Morayeel, sachant qu'il vise juste.

« Ah ouais ? »

Les reflets de ses yeux jaunes se ternirent. Elle en oublia presque de voiler pudiquement ses longues jambes musclée. Samuelle maman ? Xoramen avait toujours déclaré la chose impossible. C'était cruel...

- Ah ouais, assure Morayeel avec un sourire limite pervers. Le regard de glace détaille Samuelle. Et puis, c'est elle qui a commencé. Un autre sourire, il hoche la tête. Toi aussi tu te sers de Rocstone pour garder tes secrets ? chuchote-t-il.

« J’ai toujours gardé mes secrets pour moi-même… » Fit-elle en étrécissant les yeux. À partir du moment où on partageait un secret, il devenait une confidence… Le coup porta. Ô mon cœur étourdit. Samuelle vacilla légèrement « Qui a commencé quoi ? »

- Maintenant, y'a moi qui on connaît un.

Le regard de glace semble hésiter un moment. Alors c'était ça se retrouver sur une pente glissante. Mais il avait dit à Léandre qu'il en parlerait à sa mère.

- C'est Léandre qui m'a touché. Ce fut terrible... j'ai mis du temps à comprendre... je connais sa mère.

« Elle est encore jeune, elle est trop jeune pour faire face à la vérité. » Elle mentait. Ce n’était pas vrai. Il aurait été plus juste de dire qu’elle ne serait jamais assez vieille pour faire face à la vérité. Et ça, elle le savait. Et ça, il le savait aussi. « Morayeel… » Très lentement, elle ferma les yeux, transformant son nom en une prière.

Il n’était pas vraiment nécessaire d’argumenter.

Samuelle avait commit les crimes les plus purs, l’innommable et l’inconcevable, elle était allée si loin. How far can too far go? Plus loin encore? Elle avait mit au monde une petite fille sur laquelle elle avait déversé tout son amour, tout ce qui était bien et beau en elle, chose dont elle était parfaitement capable. Léandre avait été choyée et ça paraissait. L’existence de cette enfant était une claque magistrale à la figure de quiconque s’était frotté au caractère difficile de Samuelle. On y voyait la perfection de son mensonge, l’odieux abyssal de ses crimes. On y voyait sa vrai nature derrière sa petite âme noire. On la découvrait généreuse et aimante. Toute chose dont Morayeel avait connaissance…

Samuelle était imprévisible. On pouvait, à force de dénombrer ses coups, d’en admirer l’habileté, soupçonner son intelligence. Léandre montrait qu’elle était vraiment capable de tout. Et montrait également la perfidie de sa personnalité. How far can too far go? Plus loin, beaucoup plus loin. Mais le pire et le meilleur était que sa fille ignorait tout ce que les autres savaient d’elle. Ce qu’elle avait fait à sa fille était pire que tout ce qu’elle avait déjà fait. « Morayeel, ne lui dis pas qui je suis… » laissa-t-elle en suspend.

- Je sais comment elle va mourir. Je l'ai touché, murmure-t-il.

« Comment? » souffla-t-elle en proie à une grande angoisse...

Il dévisage Samuelle.

- Faut pas jouer avec ça, Samuelle, dit-il, Mais sauve-moi la vie.

Samuelle et Morayeel restaient seul au centre du cercle, vraisemblablement aussi dévasté l’un que l’autre.

Samuelle glissa sur les genoux dans l’herbe. Une brise légère souffla, comme venue de nul part, sensible à sa détresse. « Tu as raison je suppose. » Samuelle vivait un cauchemar. « Et pourtant tu me demandes de te sauver? » Elle redressa la tête pour le fixer de ses yeux d’or. « Ce n’était pas nécessaire… Ça n’a jamais été nécessaire… »

On ne pouvait pas s’attendre à ça de Samuelle. Même en la sachant imprévisible.

« Elle va souffrir? »

Il n'aimait pas toucher à Samuelle. Il ne voyait que du noir. Du noir liquide et froid. Mais parfois, c'était plus rassurant que de voir la mort. Il avait choisit lui-même sa marraine. Lentement et avec précaution, la glace glisse sur Samuelle, puis se fige. sans vraiment de raisons précises, il glisse ses doigts dans les cheveux sombres et les regarde couler entre ses doigts.

- Comme tout le monde, Samuelle, murmure-t-il, le regard rivé sur ce qu'il tient entre ses doigts, puis il semble se réanimer. Il hoche la tête. Elle est forte. Et je serai là.

Fin comme de la soie, léger comme de la plume… Léandre avait les mêmes… Samuelle étreignit son filleul, affectueusement, comme elle l’avait toujours fait, même en sachant de qui il était le fils. « Ça ne me rassure pas du tout tu sais? » Elle se releva. « C’est ma fille, mais c’est une petite fille. Protège-la. Ne le dis à personne… » Elle lui ébouriffa les cheveux. « Ne lui parle pas de moi. »

CLAC

CRAC!

Le commando chimérien est parti à Stonehenge... En même temps qu'apparait Halewyn et ses deux gosses. Il relâche Morayeel. Mais Elthiriel, elle, ne lâche pas sa fratrie. Les prunelles incandescentes se posent partout sur le campement, pendant qu'elle se souvient, mais qu'elle ne ressent rien.

Aors c'est ca être Phoenix? Condamné à rien ressentir? La gamine voit sa faiblesse... Phoenix Noir est devenu fou quand il a commencé à ressentir quelque chose. Il a focussé sur la mauvaise émotion.

Il faut remédier à cela... Mais comment?

Se demande t'elle en fixant le profil de glace de son frère et celui, sauvage et noble de son père. elle se demande s'il sait qu'elle connait sa vie autant que si elle l'avait vécue? Bizarrement, loin de la faire frémir, ca l'indiffère totalement. Elle devrait en être effrayée, mais non... Ce n'est que du vide...

Elle se sent engourdie, à côté de ses pompes.

Halewyn, lui, attend le comité d'acceuil, lance enveloppée à l'épaule et sourire baveux aux lèvres.

Halewyn, Elthiriel et Morayeel apparaissent au centre du camp. Un silence plane sur le camp. Un hibou hulule au loin.

Les chimériens sont rassemblée autour de la roulotte de Belen et ils essaie de voir à travers les fenêtres.




Il voit tout de suite le rassemblement de chimériens. Il attrape la main d'Elthiriel et la traîne vers chez Belen. Mais il s'arrête quelques secondes plus tard, en se dégageant le cou et en sortant de ses vêtements son médaillon. Il est incandescent et brillant.

Il joue des coudes sans ménagement pour pousser les chimériens sur son passage et atteint rapidement la roulotte de Belen. Il s'y engouffre et joue encore des coudes à l'intérieur, jusqu'à ce qu'il trouve Zorehira et Belen qui s'activent autour d'un lit sur lequel trônent, côte à côte, Cesar et Xoramen.

Zorehira les remarque.

- Bordel, Morayeel, qu'est-ce qui vous a retardé ?
- Halewyn, affirme Morayeel avant de traîner Elthiriel avec lui vers chez Belen.


:dario:

CRAC etc, etc

Un groupe de 9 chimériens apparaît au centre du camp, tout autour d'Halewyn, en fait. Le temps de constater où ils sont, ils se questionnent deux secondes avant de remarquer Halewyn. Le soupir de soulagement de Dario est contagieux et détend les autres.

- Ah, alors tout va bien, les gars, Halewyn est là, conclue Dario en rangeant une machette donc la lame est aussi large que le bras d'Halewyn. Il ne semble pas plus inquiet.

Ils rangent leurs baguettes et autres armes, sans poser de questions. Zorehira a dit que Halewyn était avec les gamins. Si Halewyn est ici, les gamins sont ici aussi... ou du moins en sécurité.

Ils sont visiblement couverts de brindilles et l'un d'entre eux a une traînée sanglante sur la jambe. Des traces de brûlures magiques et de la poussière de pierre.

Avec un zen surprenant provenant de la femme, Elthiriel se dégage de Morayeel et fait face à la foule qui se masse dans le cadrage de porte. Avec son habillement hétéroclite faite en parti d'une aarmure de plate dont le savoir a été perdu à l'aube des temps, de la cape vermeil richement brodée, du gantelet à griffes, sans compter ces yeux incandescents dans ce pâle visage. Indubitablement femme, indubitablement Elthiriel aussi. Et, bizarrement, elle n'a pas pris un pouce malgré sa transformation.

Son médaillon chimérien bien en vue sur son armure permet de l'identifier sans aucun doute, pour ceux qui n'en croiraient pas leur yeux.

La voix qui s'élève dans l'espace exigü est légèrement plus basse, plus rauque et plus animale que sa voix de fausset d'adolescente. Une voix détachée, sans émotions.

Dehors je vous prie. Vous pompez l'air aux patients et le mien par la même occasion.



Oh, il a bien noté l'attroupement autour de chez Belen. A 99% de chances à ce que Xoramen y soit. Pour l'O Connor, il s'en branle. La lance à lépaule, il ferme et reouvre sa main bandée. D'abord soigner ca...

Halewyn vient pour faire un pivot pour rentrer à la roulotte quand Dario apparait.

Ah, alors tout va bien, les gars, Halewyn est là

Sacré Dario, il est toujours le seul le moindrement content de voir la sale gueule de Hale, et il s'en rend même pas compte. Levant le nez, humant l'air et l'odeur de brûlé des chimériens, il note leur air. Les prunelles d'acier se posent dans le noir du chimérien. Il est irrité.

Vous avez décidé de faire du taillage de pierre ou de l'hébertisme? Ca deviens lassant... Avec moi les gosses risquent rien. Jamais. Tu fera le message à la momie. Plus moyen d'avoir de sorties familiales tranquille. Non mais.

Se libérant un chemin, passant proche d'en assommer un avec la lame emballée de la lance, Hale s'en va à la roulotte. Se soigner.

Quand t'aura une chance Dario, viens pour le thé.

:dario:

Il hausse un sourcils et dévisage Halewyn.

- Bah pour le bien des gamins, mieux vaut pas rester sur place quand la Faucheuse s'amène, dit-il, tout sourire, en collant une claque amicale dans le dos d'Halewyn. Une claque amicale à faire décoller les bronches.
- C'est bizarre, elle a eu l'air surprise la Faucheuse de nous voir rappliquer, commente le chimérien blessé T,as vu le sursaut ? Un sort lancé sans vraiment viser. Juste défensif.
- Ouais... ta jambe, ça va ?
- Ouais, ça va, une égratignure. J'irai vois Belen quand Xoramen ira mieux.
- Ouais, demande à Maria qu'elle te désinfecte ça.
- Bonne idée. Et il boitille jusqu'à une roulotte.

Dario, lui, ramasse quelques trucs et s'époussette.

- J'accepte le thé que de Daee, maintenant. Elle met du sucre, elle. Mais si tu veux te faire décaper l'estomac, là j'suis partant. D'un autre côté, si tu veux te conter d'eau chaude, j'ai rien contre, se moque gentiment Dario, un rien provocateur.


:zoreh:

- Effectivement, c'est une excellente idée ça. Tout ceux qui n,ont rien à foutre ici, dehors ! Les mains pleine de sang, celui de Cesar, probablement, puisque Xo n'est pas vraiment blessée physiquement, elle pointe la sortie, puis attrape Morayeel par un bras et Elthiriel de l'autre et les met dehors aussi.

La porte de la roulotte de Belen claque, après avoir expulsé tout le monde. Mais aucun chimérien ne s'éloigne.




Après avoir été sorti de la roulotte de Belen et après avoir protesté bien sûr, il se contente de s'assoir sur la plus basse marche de la roulotte, puis à la pointe de la dague de cristal, il trace des dessins sur le sol.

Elle se laisse faire. Non pas par intérêt ou par fierté, mais tout simplement parce que c'est Morayeel qui l'a trainée là. Elle n'a aucun intérêt`à la situation.

La porte claque, Inko viens se poser sur la cape vermeille... Lui murmure un truc auquel elle répond avant de le laisser s'envoler. Dante, lui, fait un tour fort bruyant du campement.

Une fois son messager renvoyé, Elthiriel regarde la lune un court moment, d'un air satisfait, avant de fendre la foule pour s'éclipser.



Les informations qui filtrent lui font dresser l'oreille.

J'accepte le thé que de Daee, maintenant. Elle met du sucre, elle. Mais si tu veux te faire décaper l'estomac, là j'suis partant. D'un autre côté, si tu veux te conter d'eau chaude, j'ai rien contre.

Humour à la Halewyn...

Putain Dario t'es con quand tu t'y met. Tu m'a déja vu boire du thé toi? J'ai de ton tord boyau en réserve. Ca désinfecte du diable... J't'en donnerai un verre.

Entrant dans la roulotte, laissant la lance sur la table, il tire la grose cruche de l'alcool de Dario et un verre pour le colosse... Puis, il disparait chercher sa trousse... Quand il revient, il va directement au lavabo, imbiber son pansement collé de sang séché. Pour le moment, il laisse le gitan s'installer avant de parler. Enveloppée, la lance gît sur le travers de la table.

:dario:

Il suit Hale jusque dans la roulotte de Xoramen. Aussitôt qu'il est en possession du verre, il s'en verse un et l'avale d'une traite.

- Alors c'est ça la lance d'Elemiah ? À ce qui parait, la Chimère a fait un boulot pas mal salaud avec l'ange, dit-il en usant volontairement de la caste la plus basse de la hiérarchie céleste.

Machinalement, et parce que un truc de cette envergure, ça pousse à la curiosité, il soulève un coin du tissus, sans évidement toucher à la lance.

Tout a été pas mal salaud... J'ai un sac de plumes aussi, si tu veux te faire un oreiller.

Dit Halewyn, la main sous le robinet.

Alors, la Fauxchieuse était là? Raconte moi tout.

Demande t'il de but en blanc, allant droit au fait. La mâchoire crispée, il se met en frais de débander la main. Selon ses calculs, il va certainement y avoir du cuir pris la dedans. Sale connard. Puisse t'il bien faire mumuse avec Lucifer, tout en bas.

:dario:

- Beurk, pas question... la Chimère veut les éliminer tous les deux depuis des siècles, j'vais pas en faire une relique... on raconte qu'elle s'est créer avec les résidus du passage d'Elemiah et des Forces de ce monde-ci. Ces trois-là ce sont confrontés depuis tout ce temps, raconte-t-il sur le ton de la conversation, aussi innocemment qu'une simple légende pour divertir les gamins.

Il inspecte le fond de son verre, avant de poursuivre pour répondre à la question d'Halewyn.

- Bah, on a fait attention, mais c'est bizarre, s'attendait pas du tout à nous voir arriver. C'bizarre quand même, si en plus elle se doutait que Morayeel et Elthiriel sont restés derrière... j'comprend pas pourquoi elle savait pas... si elle vous avait déjà cerné... elle a fait un saut et a balancé un truc sur Carlos. M'enfin, quand j'ai vu que Morayeel était pas là, on lui en a balancé quelques un, pis j'ai appelé le médaillon de Mo et on a remonté la piste. Et bon, vous étiez déjà ici. Il hausse les épaules et prend une autre rasade. T'iras voir Belen, qu'elle t'arrange ça, dit Dario. Ça ressemble étrangement plus à un ordre qu'à un conseil.