Manoir Ancestral Daee, Le hangar à bateau...

Paysage quaternaire. Tout était plongé dans le noir, c'est la nuit, bientôt le petit matin. Il fait froid, de l’herbe mouillée leur montait jusqu’aux genoux. À gauche, la surface miroitante d’un lac ceinturé par les montagnes plongée dans leur ombre. À droite, un manoir isolé également plongé dans le noir, aveugle, toute fenêtre placardée. Sur la rive, le hangar à bateau à la peinture blanche et bleu fatiguée.

CLAC

Le petit aristocrate resta immobile un long moment, les yeux fixé sur le lac. C’est une chose d’assumer ses responsabilités. George Jinx Daee avait donné son accord. Sans avertissement, sa canne à la main, il se dirigea vers le hangar. Un coup de baguette, un Alohomora et il laissa Halewyn passer devant… « LUMOS! »

Un bric à brac indescriptible régnait là. Pire encore que le grenier de la brocante… Des embarcations de toute sorte achèvent de se dessécher sur leur support. Des cordages, des pagaie, des vestes de flottaisons… Un hamac plein de couverture de plage.. Un coffre remplis de cailloux, du sable partout. Des baguettes magiques brisées en grand nombre gisent sur la table parmi les feuilles de calcul. Sous l’humidité ambiante, tout est imprégné de son odeur à elle, parfaitement reconnaissable. Poussière, sapinage, sang et liberté.

Si Jinx reste un long moment immobile, Halewyn, le nez au vent, examine attentivement les lieux. S'imprègne de l'athmosphère. Il fixe un moment le manoir aux fenêtres placardées, se posant des questions.

Questions cartées et rangées dasn son esprit en ordre d'importance et par sujet. Dans un claquement de manteau, il suit le vieil homme, sans hésitation. Passe devant, les yeux accoutumés aux ténèbres.

LUMOS!

Il ferme les prunelles juste à temps, laisse le temps à ses rétines de s'habituer.

C'était pas nécessaire, mais pas grave...

L'homme reste un long moment, les yeux clos, les bras légèrement écartés du corp. Des volûtes d'ombres semblent émaner de lui, tâter l'intimité de sa coéquipière pendant que leur propriétaire hume profondément cette odeur...

Muelle sent le sang... le sang, la forêt et la liberté. Halewyn sent l'odeur d'une bête sauvage, une odeur propre et musquée tandis que Phoenix lui, si les ténèbres ont une odeur, il l'a, en même temps qu'une odeur de cendres. Jinx, lui, sent le feu... Un feu profond... pur...

Puis, subitement, Halewyn sort sa baguette d'os et allume une lampe. Première destination, le nid de la femme... Il tasse les serviettes, tâte, farfouille, puis remet en place exactement comme c'était. .

Etonnant comment une fille peut sentir l'opposé de son père... Vous êtes sûrs qu'elle est votre progéniture?

Il se dirige ensuite vers la table remplie de baguettes cassées et de feuilles de calcul.

Un génie impatient?

Accroché au crochet du hamac, une cape de plume noire, irisée…

« Samuelle n’a jamais été la bienvenue nul part; elle avait le chic pour se montrer difficile… Elle s’est toujours tenue en marge de notre famille. Elle n’a jamais passé les rites de passage à l’âge adulte. » répondit l’aristocrate lorsque l’inquisiteur émit des doutes sur sa paternité. « Mais elle était ma fille. »

Georges Jinx Daee avait dirigé sa famille d’une main ferme et assuré tout au long de cette génération. Sa fille cadette avait toujours été le grain de sable dans l’engrenage. Encore aujourd’hui elle était imprévisible et impossible à contrôler. Une petite ombre sur son règne… Il aurait tant voulu savoir comment enchaîner Samuelle.

« C’est une remarquable analyse. » fit-il tout en raflant une baguette brisée. « Elle était douée mais brutale. Elle n’était pas généreuse, elle ne donnait rien d’elle-même, gardant tout pour elle sans jamais s’engager ou s’exposer. C’était une enfant avide et cruelle qui prenait ce qu’elle désirait. Elle était incontrôlable; nous y sommes tous cassés les dents. »

Le père examinait les moindres gestes de l’inquisiteur. « Vous avez ce qu’il vous faut? »

Accroché au crochet du hamac, une cape de plume noire, irisée… qui lui attire l'oeil. Aussi brillant et sombre que le corp d'une mouche... Délaissant les calculs qui sont, de toute facon, de trop haut niveaux pour lui, il va tâter le costume... Ca sent le combat, la violence...

Une bagarreuse? Une justicière masquée? Une lutteuse? Une duelliste?

Etrangement, seul deux options paraissent plausible. Et ce n'est pas Jinx qui va pouvoir lui répondre. Il met la cape sur son bras, le voilà le truc... Instinctivement, il sent que c'est important.


« Samuelle n’a jamais été la bienvenue nul part; elle avait le chic pour se montrer difficile… Elle s’est toujours tenue en marge de notre famille. Elle n’a jamais passé les rites de passage à l’âge adulte. Mais elle était ma fille. »


J'me demande qui était le plus malchanceux des deux.

Lui susurre Phoenix à l'esprit, ce qui le fait marrer. En effet. La nature de Samuelle s'éclaire d'un nouveau jours quand on rencontre le Patriarche. Allant vers les canots, il continue de renifler et de regarder partout. Passant entre les embarcations, Halewyn passe une main sur les côté des embarcations.

Elle était douée mais brutale. Elle n’était pas généreuse, elle ne donnait rien d’elle-même, gardant tout pour elle sans jamais s’engager ou s’exposer. C’était une enfant avide et cruelle qui prenait ce qu’elle désirait. Elle était incontrôlable; nous y sommes tous cassés les dents.

Monstres nous sommes afin de ne pas devenir monstrueux. Nous sommes ce que l'on a fait de nous.... J'me rappelle pu de qui c'est.

Elle adorait l'eau. L'eau était son élément à voir le nombres de trucs et le maillot informe, cousus selons d'étranges critères, qui achève de se dessécher, plaqué contre la paroies d'un kayak.

Il y a milles manières de tuer quelqu'un... tout en le laissant vivant.

Vous avez ce qu’il vous faut?

On veut voir où on a trouvé son corp.

« Pas vraiment… » répondit le père d’un ton amer. « Je vous l’ai dit, elle s’est noyée dans le lac… » rappela-t-il. « Dans CE lac… » Le vieil homme ne faisait pas mine de bouger. « Son fantôme est allé chercher l’assistance d’un de ses oncles. Puis elle lui a indiqué où se trouvait son corps afin qu’il puisse la repêcher. » Même morte elle n'avait fait confiance qu'à lui. Halewyn pouvait facilement déduire de quel oncle il s'agissait. Djinx fixait son interlocuteur droit dans les yeux. « Aucun Daee n’a jamais approché du lac après l’incident. » Manière de dire que cette nuit ne changerait rien à la situation. Il ressentait de façon bien trop aiguë la mémoire des pierres témoins…

L'oeil gris se pose dans le noir du Daee.

Je chasse pas les fantômes d'habitude... Mais une chasse est une chasse... Et même froide, une piste est une piste.

Manière de dire que non, ca ne change rien à la situation, mais que s'il pense lui dire comment faire son boulot, il peut se foutre le doigt dans L'oeil et jusqu'au coude.

En coup de vent, il sort du bâtiment et parcoure les berges. Il enlève son manteau, malgré le froid mordant et l'accroche à une branche, avec la cape de plumes. Le chandail suit le même chemin.

A cette distance, Jinx peut voir le tatouage luire par l'absorption complète de lumière... Le tatouage qui semble le regarder.

Tue le.

Il s'immobilise, torse nu, interrogatif, mais Jinx ne peut pas le voir.

Penses au pouvoir qu'il pourra nous apporter.

Hésitation.

Non, nous sera plus utile vivant... pour le moment.

Débat intésieur qui dure quelques secondes, mais Phoenix se rends aux arguments d'Halewyn. Qui sait ce qu'ils se sont dit...

Un bond, même pas un plouf pour indiquer ou il a plongé. Dans l,eau glaciale, serrant les dents contre le froid, Halewyn nage et plonge à répétition, semblant prendre le temps de s'avcclimater à l'eau, avant de partir comme une flèche, avec la grâce digne d'une patineuse, vers le milieu du lac et de revenir.

En revenant vers la berge, il déporte à droite, là o;u la pente est plus douce et prend le temps de sortir de l'eau.

Ce faisant, il prend un petit caillou, à peine plus gros qu'un pouce.

De grands arbres matures délimitent la berge. Un vent soudain s’y engouffra. On les épiait, même s’ils parlaient tout bas, même s’ils ne faisaient pas de bruit. Un message urgent se propagea dans le bruissement des feuilles, dans les vibrations du sol, aussi rapide qu’un battement de cœur.

« Nous n’oublions rien. Rien » murmura l’appel du vent, glacial, Rien vibrèrent les pierres autours d’eux, érodée par une longue haine… Elle est morte. Elle n’aurait pas du mourir. Un appel à l’abîme, à la destruction, à la sauvagerie, une odeur de vieux sang séché, l’odeur de cette veste de cuir qu’elle traînait partout et dont les manches étaient tachées de son sang à lui.

George Jinx Daee, loin de la rive, eut un rire sardonique, amer, il riait bientôt à gorge déployée.

La magie des pierres rejoint le sang à cet endroit précis. Ce que le sang a répandu comme pouvoir, les pierres les ont gravées. Et quand je parle de sang, c'est imagé, Samuelle s'est noyée.

Il lui faudrait le sang de Samuelle pour avoir plein accès en ces lieux. Mais ce qui le submerge ici est bien assez. Les pierres pour ler moment lui parlent bien assez

Une ombre se mêle au vent. Sauvagerie, destruction... Les volûtes de ténèbres tournent follement autour d'Halewyn, se déposent sur son épiderme.

Haine... sauvagerie, destruction...

Se nourrissant du lieu du malheur de Samuelle Daee, se nourissant de cet appel à la destruction, Phoenix gagne temporairement le dessus sur Halewyn, le chroniqueur peut avoir un bref apercu d'un immense volatile noir sur fond noir. Tandis que deux yeux rougeoyants se posent sur lui. Même à cette distance, il peut sentir l'appel à la destruction canalisée vers lui.

Mais peut être est-ce un rêve. Un flash de ténèbres absolu, puis voilà l'assassin qui s'en revient, sombre, ayant remis son manteau, mais le chandail et la cape en mains.

Il s'arrête, se tourne vers le lac une dernière fois. Grave cette image dans sa mémoire pour des buts personnels. Arrivant à la hauteur de Jinx, il plonge des prunelles d'acier chauffées à blanc sur le chroniqueur.

Cet endroit est maudit... On enverra des hiboux pour tenir au courant de ma progression. Autre chose?

George Jinx Daee s’abstint de répondre un instant, son rire sans joie s’éteignant graduellement dans sa gorge. Il savait manifestement ce qui venait de se passer, mais aucun chroniqueur n’en parlerait jamais. « Trouvez-la…Sachez la contraindre et ramenez-la-moi. C’est elle qui a maudit ces lieux. Le lac est irrécupérable… le manoir aussi… » Il se retourna et il transplanna. Ses gestes empreint de raideur de cette ferveur qu’on les hommes inflexibles, ardents et décidés.

Contraindre?

Halewyn se retient de pas lui rire en pleine face, le vieux trouverait ca vexant.

Une fois le Daee parti, il retourne au lac et se replonge dans cet abîme de destruction.

C'est vivifiant, pas mal plus que sa source à lui. Il ne repart que pas mal plus tard, en fin d'après-midi.

!

Il fait noir comme dans le cul d’un ours là dedans. Il fait si noir qu’on voit luire faiblement les yeux d’or de Samuelle. L’odeur de poussière est étouffante. Le transplannage en a remobilisé pas mal… « On est dans la salle de Bal… LUMOS ! » Un halo de lumière illumina les vieilles boiseries dont sont recouverts les murs. Samuelle se tortilla pour échapper à l’étreinte des deux adolescents et se retourna pour leur faire face. « Vous connaissez le sortilège du récurvite j’espère ? Parce qu’il va vous être utile, il y a 23 pièces… » Elle braqua le faisceau de lumière autour d’elle. « Personne n’est venu ici depuis mon meurtre… Personne ne viendra… Les fenêtres et les portes sont condamnées de l’extérieur avec des panneaux de bois… Tout est en bois ici alors fais attention Titi… » Elle interrogea Darrin. « Vous savez transplanner ? Vous saurez retrouver votre chemin ? Il n’y a rien près d’ici… Il n'y a plus rien... » Ça sous-entend presque qu'il y a déjà eut quelque chose...

!

Bordel, il ne voit rien. Par réflexe, il pose la main sur le couteau de chasse de son père.

- On est dans la salle de Bal… LUMOS !

Salle de bal ? Ça existait encore ces conneries ? Pas dans son coin en tout cas.

- Vous connaissez le sortilège du récurvite j’espère ? Parce qu’il va vous être utile, il y a 23 pièces…
- Euh ?
- Personne n’est venu ici depuis mon meurtre… Personne ne viendra… Les fenêtres et les portes sont condamnées de l’extérieur avec des panneaux de bois… Tout est en bois ici alors fais attention Titi…

il ricane. Bah ouais, c'était le genre de meuf qui s'enflamme. Marrant. Et pis bon, que ce soit condamné de l'extérieur... à voir... avec une baguette, c'est un gros nul, mais il apprend mais il se débrouille comme un chef à la moldue.

- Vous savez transplanner ? Vous saurez retrouver votre chemin ? Il n’y a rien près d’ici… Il n'y a plus rien...
- Non. J'suis pas sorcier.

Si, mais il n'avait qu,un minimum utile... et le sortilège récurevite et le transplannage, ça faisait pas parti de l'utile.

- On est dans la salle de Bal… LUMOS !

Levant la tête, elle admire la dentelle que font les ombres et les lumières sur le plafond. Inspirant profondément malgré la poussière, elle inspire les odeurs qui planent en ces lieux. Tâte l'athmosphère.

- Vous connaissez le sortilège du récurvite j’espère ? Parce qu’il va vous être utile, il y a 23 pièces…
- Euh ?
-Mmmh? Pas besoin de récurvite. C,est sombre et poussiéreux... J'adore l'ambiance. C'est génial!

S'exclame Elthiriel avec emphase. Un enthousiasme non feint. Comme si elle serait sur une plage paradisiaque.

- Personne n’est venu ici depuis mon meurtre… Personne ne viendra… Les fenêtres et les portes sont condamnées de l’extérieur avec des panneaux de bois… Tout est en bois ici alors fais attention Titi…

Un immense sourire ravi éclaire soudainement les traits de la jeune femme, Tranfigurant ces traits fins et fiers, les rendant sauvages. Inquiétants à la lueur du Lumos. Elle tourne lentement sur elle même, des volûtes de ténèbres liquides s'étalant à ses pieds.

- Vous savez transplanner ? Vous saurez retrouver votre chemin ? Il n’y a rien près d’ici… Il n'y a plus rien...
- Non. J'suis pas sorcier.

La question la ramène à des préoccupations plus immédiates. Style sa survie.

Tu pourrais nous faire un portoloin d'urgence non? P'pa veut le faire.

La métisse ouvrit largement ses yeux d’or, l’effet fut stupéfiant alors que son bras retombait, la baguette pointant le sol. « T’es pas sorcier ? » Ahurie. C’est de ça qu’elle a l’air. Samuelle considère manifestement que Titi est sous la garde de son sauveur. Sauf que le sauveur semble avoir un sérieux handicap. On est dans la magie là, dans la magie jusqu'aux oreilles!

- T’es pas sorcier ?

Eh oh, elle lui veut quoi celle-là ?

- Non, dit-il sur un ton dur.

Elle va quand même pas lui reposer la question, hein ? Il la fixe, d'un regard noir, l'intimant d'oser passer un quelconque commentaire. Un air mauvais, menaçant. Menaçant surtout parce qu'il est inconnu.

C’est Samuelle quoi… Le genre de jeune femme qu’on ne croise pas souvent. De celle qui ne paie pas de mine mais qui a ce genre d’aura que savent reconnaître les truands… Vaut mieux se compter parmi ses amis que ses ennemis.

Elle agita les mains, insistante : « T’es pas sorcier? Même pas la magie civilisée? » Elle fait fit de son attitude, il ne lui fait pas peur bien qu’elle lui passe largement sous le bras. Elle pointe Elthiriel, lui braquant un jet de lumière dans les yeux. « C’est un phoenix, t’es au courant? » Merde. À quoi pensait Halewyn? « Même pas un petit peu? » insiste-t-elle, suppliante…

- T’es pas sorcier? Oh la salope ! Elle osait ! Même pas la magie civilisée? Darrin serre les poings. Elle était terriblement désagréable et Darrin avait la patience d'un crocodile, mais il avait en plus très mauvais caractère. C’est un phoenix, t’es au courant? Elle ferait mieux de se taire. Son trench de cuir craque légèrement. Même pas un petit peu?

Bon, ça suffit.

Il avance d'un pas. Un seul, mais c'est assez pour attraper la main qui tient la baguette, d'une poigne digne de la mâchoire d'un crocodile. Il l'approche de lui sans le moindre effort et la saisit par la gorge. Il adorait saisir par la gorge, ça paralysait tout le reste.

- Ça m'a pas empêché de survivre. Sorcier ou pas, j'te jure que si tu t'amuses à me faire chier comme ça tu sentiras pu jamais tes os, c'est compris ?

Et il la repousse tout aussi brusquement qu'il l'a approché, sans la quitter des yeux.

Non, il est pas vraiment un sorcier. Il n'a jamais eu la base normale d'un sorcier. Mais il connaît quelques tours de passe passe, apprit sur le tas, avec de rares cours d'un colosse qui se disait son oncle.

Oh, elle avait l’habitude… Halewyn lui entaillait la gorge en prime habituellement… Sauf qu’Halewyn c’était différent… De bonne guerre ? « PETRIFICUS TOTALUS! » De plein fouet. « Ce n'est pas ta survie qui m'intéresse mais la sienne. Alors je vais t’expliquer pourquoi c’est important que tu ne sois pas sorcier. » Samuelle se ramassa les cheveux en un chignon sommaire et planta sa baguette allumée dans ses cheveux, s’apprêtant à lui faire la leçon tout en lui tournant autour d’un pas docte. « Laisse Titi, c’est pour son bien… »

« Alors il y a la magie civilisée… C’est celle que la plupart de la population sorcière utilise, la magie la plus courante. C’est celle avec laquelle je viens d’avoir raison de toi. Elle fonctionne avec une baguette… » Elle s’immobilisa face à lui, près, très près, tentatrice… « Puis il y a l’autre sorte de magie dont seul un très petit nombre de sorcier se souvient. La magie sauvage. Cette magie sauvage est celle qui fait en sorte que personne ne viendra ici… Celle qui te protège de tout le monde sauf des gens comme moi. » Et pour illustrer son propos, elle lui enfonça un index dans le mou du ventre.

Samuelle fit six pas en arrière et récupéra sa baguette dans ses cheveux. « Si je n'étais pas quelqu'un de biens elle serait déjà morte et toi avec. Mais quoi qu’il en soit, ce n’est pas pour ça que tu devrais me craindre et que je te déconseille de me toucher à nouveau… ENERVATUM ! C’est parce que je n’ai pas besoin de magie pour te péter la gueule. Je suis une tricheuse, une vrai. »

Elle a envie de se foutre de la gueule de Darrin un peu, c'est vrai. Mais ca ne vaut pas la peine... Pas vraiment... Il y a plus intéressant que sa sale gueule. Ici c'est super noir, poussiéreux. Cool...

Se tordant le cou, elle inspire doucement, ressent le meurtre qui a été perpétré dans les environs avec délectation. Tout hurle... Non pas les pierres, mais autre chose... C'est dans l'air. Elle peut le sentir, en a le goût sur le bout de la langue... Ici, c'est subtil, mais dehors, ca doit être quelque chose... Elle ira, ca c'est certain. Et ne pas aller au bord du lac? Aussi bien demander à un Kender de ne pas peser sur un gros bouton rouge.

Laissant ceux là à leur cours improvisé, la jeune femme disparait dans les pièces. Plus loin, elle trouve une immense cheminée abandonnée. S'y glissant comme un serpent, elle grimpe sans effort jusqu'en haut, sur le toit, pour avoir une vue d'ensemble de son territoire provisoire.

Quand elle revient, ils n'ont pas terminé.

J'ai faim.

Dit elle simplement aux deux personnes qui sont devant elle.

Les menaces de Daee ? Rien à foutre. Elle n'a qu'à le tuer, elle vient de le dire, non ?

Quiconque connaît un minimum Darrin sait d'emblée que si on arrive à le coincer... ben faut le mettre KO ou surtout ne pas être là quand il est en état de faire quoique ce soit. Le hic, c'est que personne ici, connaît Darrin.

Aussitôt qu'il reprend possession de son corps, il se met en marche. 6 pas de Samuelle en arrière, ça en fait que 4 en avant pour Darrin. Lui aussi il peut lui péter la gueule sans magie. Et il va le lui montrer avec un plaisir sadique.

- J'ai faim.
- Rien à foutre.

Et il décoche une puissante droite en direction de Samuelle.

Elle, elle n'aurait pas fait comme ca. Mais lui il est grand, il est une brute. Et il est intéressant de voir comment Muelle va se battre.

Haussant les épaules, la jeune femme sort de la pièce, son but état de rester dans le cadrage de porte pour regarder, juste regarder, mais un bruit insolite l'attire ailleur.

Se faire péter la gueule prendra pas 3 minutes c'est certain. Pis, en plus, elle a faim.

Par reflexe Samuelle opposa ses mains entre eux, les coudes fléchit, les mains grandes ouvertes. Victime parfaite. Au même moment où son poing s’écrasait sur l’extérieur de sa pomette, lui frottant l’oreille et se perdant dans la plume de ses cheveux, il sentit la chaleur de ses mains glisser sur son abdomen. La lumière s’éteignit, un bruit de chute, un son mat dans la poussière, quelque chose de petit qui rebondit… La métisse lui passa sous le bras et se retrouva dans son dos. Elle l’avait évité là ? Presque ! réalisa-t-il avec des cheveux entre les doigts.

« Comment ça rien à foutre ? C’est pas des manières de parler dans le manoir de mes ancêtres ! » tança-t-elle avec insolence et son accent à couper au couteau.

Le style le plus distinctif du style de combat de Muelle avait toujours été sa façon effarante d’y survivre. À l’ICMAC, on lui proposait régulièrement des défis… Juste assez pour se souvenir pourquoi on préférait ne pas la voir dans l’arène.

Ouais… Balèze l’adolescent… C’est à peu près à ce moment là qu’elle se souvint qu’elle ne pouvait pas se permettre d’encaisser des coups : elle attendait Laurence… « Attend ! » Elle recula précipitamment. « Tu ne peux pas me frapper !!! » Mais le bougre était trop près, trop rapide pour qu’elle arrive à vraiment mettre de la distance entre eux. Soudainement elle lui tourna le dos et lui transplanna entre les doigts. - avant de réapparaître au-dessus de sa tête dans un paquet de grincement de mauvaise augure.

« @£¢¤#*±%$ !!! » un paquet de juron typiquement canadien confirma sa position. Il y avait un lustre se souvint-il… Un gros machin en bois massif, sculpté, accroché par une lourde chaîne. Pour transplanner, faut pouvoir se retourner… « Eh meeeeerde! »

Il ne ratait jamais sa cible. Mais bon, tout est relatif. Il ne l'avait pas raté, puisqu'il avait des cheveux entre les doigts, il ne l'avait juste pas toute eue. Et

- Comment ça rien à foutre ? C’est pas des manières de parler dans le manoir de mes ancêtres !
- R-I-E-N-À-F-O-U-T-R-E !! grogne-t-il en marchant vers elle et en essayant de l'attraper.

Elthiriel connaissait Dario. elle connaissait sa manière de se battre, une avancée de glacier, implacable et des coups envoyés au bon moment. Mais le glacier Darrin n'était pas tout à fait mature. Et il avançait beaucoup plus rapidement, plus fluide.

- Attend ! C'est ça, n'importe quoi ? C'est quoi, une volée de castor ? À d'autres ! Tu ne peux pas me frapper !!!
- Pourquoi ? T'es une fille ? Ha ha ! Ça marche pas avec moi, dit-il en la frôlant du poing.

Puis elle panique. Du moins du point de vue de Darrin. Elle lui tourne le dos et en essayant de l'attraper, il n'arrive qu'à lui arracher encore quelque cheveux.

-

Darrin fréquente les moldus beaucoup plus que les sorciers. Il ne reste que très peu de sorciers à New-York. Les des sorciers n'annonce jamais rien de bon. Il fait son dernier pas et se fige. Puis il entend le grincement. Il lève les yeux.

- @£¢¤#*±%$ !!! Il voit juste le dessous de ses pieds. Et pis c'est pas mal haut. Eh meeeeerde!

Darrin sourit. Soit elle feint à merveille, soit elle est dans le pétrin. Étrangement, Darrin n'est plus furieux. Il ne reste jamais furieux longtemps. Il a toujours eu de la chance. Un jour, un voyant lui a dit qu'il possédait la bonne fortune, de ne pas la perdre pour des raisons futiles. Il avait répondu qu'il s'y efforcerait, avant de lui tirer une balle. Et ça n'avait pas changé grand chose par la suite, il n'avait rien perdu. Darrin avait la shape pour provoquer la panique. Et bien souvent, ça lui servait. Cet exemple était parfait, n'est-ce pas ?

- C'est c'qui arrive aux gens qui me prenne pour une imbécile, tu vois ? Allez, descend de là et termine c'que tu voulais commencer. Me péter la gueule sans magie ? Allez, viens, j't'attends !

Elle n'était pas très rapide, dis donc. Fallait peut-être l'aider, non ? Il fouille dans sa poche et tire une toute petite baguette. Le genre qui dépasse à peine de sa main. Et il lève la main et murmure.

Les massives bougies s'allument les unes après les autres, dans un pff plus que respectable, sauf la dernière, qui pff avant de s'éteindre lamentablement et de se rallumer très lentement, après un grognement contrarié du pas-sorcier en bas.

- Allez, t'attends quoi au juste ? Que j'me fatigue ? J'peux te faire descendre aussi, hein ?

Un autre mouvement de la main et le lustre est secoué.

« Pffff » Elle souffle sur les chandelles à mesure qu’elles s’allument. « Je ne peux pas me battre, im-bé-ci-le ! » Il ne venait pas de lui interdire précisément de… « Pfff ! Ni utiliser ma magie ! » Elle en mouche encore une autre du bout des doigts, noyant la mèche dans la cire.

« HEY ! » Proteste-t-elle soudainement quand il la secoue, réalisant ce qu’il fait. Une de ses jambes glisse dramatiquement à portée de main. « TRICHEUR !!!! T’es pas sorcier que t’as dit ? » Y'avait qu'elle qui avait le droit de tricher. Elle se retient aux chaînes, un peu de plâtre s’égraine, tombant sur le sol dans la poussière. « Écoute… tu sais le jeu moldu, scrabble ? Ben moi je suis une petite case qui compte double : je ne peux pas me battre, vu ? » Elle se brûle la main sur la dernière bougie allumée… « ±@£¢¤# /$% ?&* !! » Ça grince pas mal en haut… Elle n’est pas légère la Daee… Puis elle compte double, elle vient de le dire. « Écoute, je suis désolée… Si t’étais pas si susceptible je ne me serais pas énervée… » Il avait quand même été brutal… Et elle devait compter avec Laurence... Samuelle savait compter. « Et puis merde pourquoi tu dis que t’es pas sorcier si tu l’es ? »