Au sommet du GEB [maintenant deux coin de rue plus loin]

Il dévisage Samuelle et Cesar. Il trouve que leur couple est parfaitement... assorti... aussi étrange que ça puisse paraître.

- J'avais le choix, Samuelle. Oui, ou non, j'ai pas réfléchit. J'ai fait ce que je devais faire. C'était relativement vrai. Il n'y avait presque pas réfléchit avant de la voir tomber. C'était pas comme ça qu'il savait les choses. Inconsciemment, une malédiction ne favorise jamais les vivants. De toute façon, si j'ai des comptes à rendre, ce sera à elle, à personne d'autre.

Il sent son médaillon contre sa peau, sous le cuir blanc.

- Elle ne va pas mal. J'le saurais, sin...

Un grondement sourd se fait entendre, loin, mais pas tant que ça. Le bâtiment tremble. Morayeel se fige et écoute.

- César ! La seule chose qui différencie Halewyn de Morayeel ou de moi, surtout de moi, c’est que tu sais quels crimes Halewyn a commit.
- Y'en a une autre tu sais...

L'informe t-il en tournant vers elle un regard lourd de reproches silencieux... tellement silencieux qu'ils en sont terriblement douloureux... Trop forts de silence.

- Halewyn je ne l'aime pas comme un fou.

Dit-il dans une énième déclaration de son amour inébranlable pour elle en presque 50 ans avant que Morayeel reprenne.

- J'avais le choix, Samuelle. Oui, ou non, j'ai pas réfléchit. J'ai fait ce que je devais faire. De toute façon, si j'ai des comptes à rendre, ce sera à elle, à personne d'autre. Elle ne va pas mal. J'le saurais, sin...

L'ex-journaliste ouvre de grands yeux ronds comme des balles de golf...

- Qu'est-ce que c'est ça ? C'est normal ?

Demande t-il en supposant que les tremblements de terre sont normaux chez les morts... Après tout, ça bougeait pas mal pour eux dans ce coin là... Tournant les yeux vers Morayeel qui reste figé, attentif, César lui, reste sur ses gardes quant à toute réaction de la part du jeune Nécromant...

- C'est l'heure du lunch et les Morts arrivent tous en même temps ?

Demande naïvement Le Papa avec un sourire presque implorant de lui dire que c'est rien que ça.

« T’auras encore des comptes à me rendre concernant ma fille pour les deux prochaines années, mon grand…. Léandre n’est pas majeur, contrairement à toi… » Samuelle savait compter… « Et de toute manière, grave bien ceci dans ton esprit : tu auras toujours des comptes à me rendre à propos de ma fille. »

Ouais, c'est ça. Comme si Morayeel rendait des comptes à qui que ce soit. Il n'en rendait à quelqu'un que si ça le concernait. Samuelle avait confié Léandre à Hale. Il n'allait pas rendre de compte à Halewyn. Il ne l'avait jamais fait ou presque, d'ailleurs. Il n'allait pas plus en rendre à Samuelle quand c'est Hale qui avait Léandre. Mais pour l'instant, y a plus inquiétant. Il répond aux deux questions de César en une seule réponse.

- Non.

Il met du temps à répondre à la question de Samuelle. Parce qu'il n'en sait rien.

- J'vais voir. Vous restez ici ou vous retourner dans la pièce d'à côté.

CRAC

Nul doute qu’il se fiche d’elle comme d’une guigne…

« Le ptit salaud! »

Samuelle se retourne et fait face à César… « On est dans de sale drap… Il ne va en faire qu’à sa tête et il veut Léandre pour lui seul… J’ignore juste une chose… Si c’est pour le pouvoir ou pour une raison plus triviale… » Triviale… Ce genre de choses triviales que César lui avait encore une fois assénées…

PAF! Elle lui colla une gifle retentissante. Pas le genre de gifle qui fait mal, l’autre… Celle qui fait du bruit et heurte l’orgueil…

« Pourquoi t’as fait ça! » trépigna la jeune femme. « Est-ce que c’était vraiment nécessaire d’aller déclarer ça devant lui? »

La réponse à sa question est rapidement prodiguée...

- Non. J'vais voir. Vous restez ici ou vous retourner dans la pièce d'à côté.

CRAC

César lève les yeux vers Samuelle...

- Le p'tit salaud !

Il la regarde sagement sans rien dire...

- On est dans de sales draps… Il ne va en faire qu’à sa tête et il veut Léandre pour lui seul… J’ignore juste une chose… Si c’est pour le pouvoir ou pour une raison plus triviale…
- Ce sont des ados.

Déclare t-il en haussant vaguement les épaules...

PAF !!

Un peu sonné, il essaie de rattraper les bribes de pensées qui s'échappent alors qu'il est lentement en train de réaliser qu'il s'est encore une fois fait secouer les esprits par la paume de caramel dur de sa si charmante métisse... Elle était moins douloureuse que d'habitude celle-là... Plus bruyante... Fronçant les sourcils, demandant silencieusement la raison de l'attaque, il bat des paupières pour que sa vision cesse d'être dédoublée...

- Pourquoi t’as fait ça !
- ...Je te retourne la question ?

Demande t-il, honnêtement perdu...

- Est-ce que c’était vraiment nécessaire d’aller déclarer ça devant lui ?
- ...Tu lui as dit que j'étais le père de tes enfants. Tout le monde sait que je t'aime alors pour c'que ça change... C'est la réciprocité de la chose que personne ne sait.

Dit-il en haussant les épaules une nouvelle fois, l'air détaché...

« ARGL!!! » explosa-t-elle avant de brusquement revenir au calme. Un calme inquiétant. Mais qu’est-ce qu’il peut être con! « César, laisse moi t’expliquer un truc sur les choses de la vie… Ce n’est pas nécessaire d’aimer quelqu’un pour faire des bébés! » Vérité stricte… Et le pire est que c’est effectivement bien son genre… Samuelle est une tricheuse perfide. « Et ce n’est pas tout-le-monde qui connaît ta folie! » Elle s’énerve, il l’énerve…

Sous ses yeux, il y a Samuelle Daee. Sa muelle… Celle qui l’a embrassé dans le parc des Rocstones sous un déluge. Elle n’a presque pas changé… Vive et belle, ses yeux jaunes brillant comme une pièce d’or dansant sur du vif argent…

« … et t’as pensé à moi? Comment veux-tu que je garde ma contenance si tu me balances comme ça que tu m’aimes comme un fou!!! Je ne suis pas faite de glace comme ce gamin, moi! » fit-elle en désignant l’endroit où se trouvait Morayeel un instant plus tôt. « Tu me rends les choses difficiles! Et tu le fais exprès! » s’agite-elle juste sous son long nez.

Un ARGL bien senti... Puis elle se calme... Lui qui s'attendait presque à un autre coup de poing sur la gueule, il en est autrement que rassuré. Il en était venu à prendre les baffes comme un câlin... Un déclaration, un bisou...

- César, laisse moi t’expliquer un truc sur les choses de la vie… Ce n’est pas nécessaire d’aimer quelqu’un pour faire des bébés !

...Il le savait ça... Mais c'était pas une raison pour le lui rappeler. Une vague de chagrin trop sincère passe sur les traits vieillis de César. Un noeud dans la gorge, il se sent bizarre... Il a une drôle d'impression. Il paraît qu'on sent le malheur quand il arrive... Qu'on sait quand il va se passer quelque chose d'anormal... Un frisson le parcours. Un mélange d'excitation, d'anticipation et de terreur pure...

- Et ce n’est pas tout-le-monde qui connaît ta folie !
- Je fais ce que je peux pour la garder sous verrou cette folie...

Soupire t-il, se tenant droit... Pour une fois... Il en impose quand il se tient comme ça, bien que la carrure reste négligeable... Elle est toujours aussi magnifique... Il a l'impression de la regarder pour la dernière fois... Une lueur dans le regard, quelque chose de triste... Une étincelle étrange... Il n'a pas changé lui non plus. Seulement il a vieilli... Il a énormément vieilli. L'acné à fait place aux rides qui se creusent lentement. Celle de l'inquiétude dans son front et celles des sourires silencieux, discrets aux coin des lèvres. Il est fatigué... Rapiécé. Mais il a si peu changé... Même ces vieilles ailes défraichies, usées, n'ont pas altéré César O'connor, ce roseau malléable, marionnette amoureuse, doux dingue...

- … et t’as pensé à moi ? Toujours, ajoute t-il pour lui-même en silence... Constamment. Comment veux-tu que je garde ma contenance si tu me balances comme ça que tu m’aimes comme un fou !!! Je ne suis pas faite de glace comme ce gamin, moi !
- Tu l'as toujours fait Sam...
- Tu me rends les choses difficiles ! Et tu le fais exprès !

...Il ferme les yeux un instant derrière les verres de ses lunettes. Le coeur lui bat lentement. Il est calme... Étrangement calme. Il a peur, il ne sait pas pourquoi, ni de quoi exactement... Il jette discrètement un coup d'oeil autour de lui, très rapide, subtil...Et les longs bras comme des boas de César s'enroulent autour de la métisse, de sa taille, lui emprisonnant les bras le long du corps dans la manoeuvre, il pose ses lèvres sur les siennes dans un baiser passionné. Un baiser comme si c'était le dernier. Amoureux fou, sauvage et tellement lourd de peine, d'émotions refoulées et balancées, le tout en même temps dans un même baiser... Et il la retiens avec la force du désespoir... Aussi longtemps qu'il le peut...

« Ça c’est totalement faux! » martela-t-elle avant qu’il l’empêche de continuer sur sa lancée en l’embrassant. Samuelle se laisse faire avec délice, profitant du baiser, de l’étreinte, aussi longtemps qu’elle l’ose…

Elle fléchit soudainement les genoux et se dégage facilement.

« Non! » Elle oppose une main entre eux. « C’est hors de question! J’ai déjà 3 enfants, pas question d’en faire un autre! » prévint-elle en reculant prudemment.

Parce qu'il arrive que trop de phénomènes se retrouvent à proximité.

Une tornade se forme lorsqu'un vent chaud et humide en basse altitude et ascendant rencontre un vent froid en haute altitude et descendant. Ils tourbillonnent et détruisent tout.

Quand la destruction et la malédiction se retrouvent près d'une porte vers le monde des morts et que des liches nécromanciennes s'amusent avec les verrous, on peut s'attendre à des débordements.

Un craquement, comme une crépitement électrique, mais à faire résonner les tympans se fait entendre, le premier réflexe est surement de chercher d'où ça vient.

Un grondement sourd, partant de très loin sous les pieds de Samuelle et Cesar se fait entendre et sentir, mais l'ascension de ce qui approche est trop rapide pour pouvoir réagir. Et en plus, ça ne brise rien.

Comme si un geyser venait de jaillir sous les pieds de Cesar, il disparait dans une explosion de bleu, de toutes les nuances, puis tous semble s'infiltrer dans le plafond, puis plus rien.

Plus de bleu. Plus de bruit. Et plus de Cesar.

Y a le silence terrifiant qui suit les malheurs, juste avant de le constater.

Samuelle resta perplexe un instant, la main tendue…

Il y a quelque chose de beaucoup trop propre dans ce qui vient de se passer… La métisse rejoint la porte par laquelle elle est entrée et glisse la tête dans l’embrasure, regardant de l’autre côté… « Hum… » Elle jeta un second regard dans la pièce… « River, t’as remarqué quelque chose d’anormal? Il y a un gros… » C’était difficile à décrire… « Un truc bleu ascendant qui vient d’emporter O’Connor… C’était quoi ça? »

Elle parle au vide... Un instant perplexe, elle claque la porte derrière elle. « Ah les rats! » fit-elle en français. « Ils ont tous détallé et m'ont laissé en plan! » pesta-t-elle. « ARGL! »

Les minutes suivantes, elle les passa à appeler, puis ayant acquis la certitude qu'elle était seule, elle décida d'attendre... Il faut un publique pour faire une crise... Ses yeux d'or firent le tour de la pièce à la recherche d'un siège et elle en trouva effectivement un: celui de River.

Une jambe passée par dessus l'accoudoir, elle patiente en guettant leur retour.

« C’est ça, des canadiens de souche… Des vrais, traditionalistes et tout… T’as lu les livres d’histoire je paris? » Dans le domaine de l’édition… On ne jure que par eux en Amérique… Ils contrôlent l’histoire… Ils l’ont toujours fait… « Je fais parti du bureau des renseignements… Je viens sur place confirmer des données incertaines ou préciser des trucs et là, là là, on est sur une foutue bonne veine si tu veux mon avis! »

Curry ronronne comme tout un orage…

« Le ptit gars vivant et River, je ne les ai jamais vu d’aussi près! On a la chance de voir à l’intérieur de leur QG! » s’enthousiasme l’adolescent… « Tu vois, je suis un cadet alors je sers les intérêts de la famille… mais si je peux me vanter d’être aller au GEB, alors peut-être qu’ils me donneront un peu de crédit… »



« Toi aussi ils t’ont laissé en plan? » grogne la métisse avec mauvaise humeur mais aucune animosité. Elle se redresse un peu sur le siège de River, tapote la place près d’elle en une franche invitation. « Viens, j’te fais de la place… Vont bien revenir, ils se sont tirés avec Le Papa… Vont pas tarder à le ramener, je te l’assure… »

- C’est ça, des canadiens de souche… Des vrais, traditionalistes et tout… T’as lu les livres d’histoire je parie ?
- ...On peut dire ça comme ça, seulement si on peut considérer Paul Daee comme un livre d'histoire.
- Je fais partie du bureau des renseignements… Je viens sur place confirmer des données incertaines ou préciser des trucs et là, là là, on est sur une foutue bonne veine si tu veux mon avis !
- Ha vraiment ? Fait-il avec un faux intérêt, explorant plutôt la musculature féline qu'il ne connaît absolument pas... Serrant les pattes, sortant les griffes un peu, juste pour voir, agitant la queue... Au final, faire bouger une queue, c'est comme les ailes... Un appendice de plus quoi...

Un instant durant il a l'étrange impression d'être tout désorienté... Son souffle s'est coupé le temps d'une seconde à peine... Il voit à travers les yeux d'un matou... Et franchement, ça change question hauteur...

- Le p'tit gars vivant et River, je ne les ai jamais vu d’aussi près ! On a la chance de voir à l’intérieur de leur QG !
- Ha oui pour avoir d'la chance on en a, tu peux le dire..., fait-il en sautant des bras de River, se stabilisant sur le plancher, il examine les possibilités, tâtant du plancher du GEB avec une curiosité toute César... Puis les prunelles fendues d'un vert mousse se figent sur les silhouettes près du trône... Sam... C'est Sam ! Elle est toujours là !
- Tu vois, je suis un cadet alors je sers les intérêts de la famille… mais si je peux me vanter d’être allé au GEB, alors peut-être qu’ils me donneront un peu de crédit…
- Ah ouais alors là, j'avoue... Mais j'connais pas la situation de cadet, j'suis un aîné moi...

Dit-il sans avoir réellement pigé le sens de ce que l'inconnu venait de dire... Inconnu... A part que c'est un Daee...

- Comment tu t'appelles au fait ? Si on doit cohabiter dans un même corps, savoir nos noms serait peut-être un minimum utile.

Continue t-il de bonne foi, essayant de sonner sympathique. Il est légèrement désorienté... Il ne voit pas au dessus des tables et il a franchement du mal avec les quatre pattes...

« Gus… Tu peux m’appeler Gus… » Manifestement un diminutif… « Et évite d’essayer de deviner mon nom au complet parce qu’il va y avoir du sang! Toi c'est quoi?» promet-il agressivement. « Hey! Rends-moi ça! La queue, c’est à moi! La tête aussi… Toi tu contrôle les facultés motrices, moi je prends la tête et la queue… » et ce disant, Gus éjecte César de la tête…

Facile… Gus, lui, il a l’habitude de l’emprunt…

Le chat, lancé vers Samuelle, s’arrête abruptement. On entendrait presque ses coussinets glisser sur le carrelage… « Aw? »

« Où tu allais là? River et le ptit gars vivant, c’est eux qui sont important… Darrin, j’le connais lui, il était là il y a 5ans… Il est pas commode, une vrai brute je te jure… » nota le gamin, fin psychologue… Le chat regarda partout autour de lui, observateur. « Ok, c’est le temps de faire le chat… roule-nous par terre pour quêter des caresses… Même les mort ne résiste pas… »

Ils n'ont pas traînés, en effet. Sitôt de retour, à peine précédé par River, qui a eu la décence de ne pas faire entrer Cesar dans la salle au sommet. Du moins pas avant que Samuelle soit informée.

CRAC

Il jette un coup d'oeil circulaire dans la pièce et se fixe sur Samuelle. Il marche droit vers elle.

- Pourquoi Cesar n'est pas avec toi ?

C'était une question légitime, parce que personne, pas même les liches n'avaient assisté à l'enlèvement de Cesar.

Familièrement accoudée à Darrin, Samuelle regarde venir River et Morayeel… Le chat, qu’est-ce que ce chat fait là?

« J’attendais précisément que vous reveniez pour vous poser la même question. » fit la métisse d’un ton tranchant. « Quelques seconde après ton transplannage, il a été emporté par un genre de Geyser bleu qui sortait du plancher pour se perdre dans le plafond. » Elle haussa un de ses parfaits sourcils noirs. « Et toi? Comment tu sais qu’il n’est pas resté dans la pièce d’à côté? »

Samuelle tendit un long bras caramel vers le sol, claqua des doigts pour attirer l'attention du chat.

Il hoche la tête.

- On suivait le geyser, disons et on a trouvé Cesar quand il s'est dissipé. Il cherche comment expliquer la chose. Tu vois, c'est un amas de volonté pure qui a été éjecté de la porte et qui se cherche une parcelle de corps à incarner. Il a presque l'air détaché. Presque.

« Quoi? Encore?? » À Darrin sur un ton de connivence : « Ce gars là, il incarne tout ce qui passe… la dernière fois c’était un ange… Non mais tu m’imagines avec un ange? » c’était hautement improbable… « Alors où il est? »

- Gus… Tu peux m’appeler Gus…

Il aurait sourit et hoché la tête mais il se contente d'un « Enchanté. » discret.

- Et évite d’essayer de deviner mon nom au complet parce qu’il va y avoir du sang ! ...P'tit comique. Toi c'est quoi ?
- César.

Réponds le colocataire spirituel sur un ton absent... Il est concentré sur beaucoup de choses en même temps et il s'emmèle les pinceaux juste à temps pour se sentir malmené par l'autre esprit.

- Hey ! Rends-moi ça ! La queue, c’est à moi ! La tête aussi… Toi tu contrôle les facultés motrices, moi je prends la tête et la queue…

César est facilement renvoyé dans ses quartiers, mais une vague de contrariété prends d'assaut tout le corps du matou qui freine en chemin, grondant maladroitement, il a l'impression soudaine d'agir avec un bandeau sur les yeux en suivant des ordres... Ça l'énerve...

- Grrrouuu... Aw ?

- Où tu allais là ? River et le p'tit gars vivant, c’est eux qui sont important… Darrin, j’le connais lui, il était là il y a 5ans… Il est pas commode, une vrai brute je te jure…
- Ouais mais..., il s'interrompt pour, à travers les yeux du chat, malgré qu'il n'a aucun contrôle sur la volonté d'agir du félin, regarder Samuelle qui bavarde avec Morayeel... Il a envie d'aller la voir... Il veut lui dire que... que ça va... Qu'il... Il lui raconte quoi là son filleul...?
- Ok, c’est le temps de faire le chat… roule-nous par terre pour quêter des caresses… Même les mort ne résistent pas…

Les petites pattes blondes trottinent jusqu'aux pieds de Morayeel et tout le corps se ramolit pour se frotter sur ses chaussures dans un roucoulement contenté... La honte qu'il se tape là, c'est intense...

- Rrrraou...

Les yeux se fixent sur Samuelle un instant, perdant le contrôle de la tête qu'il avait empruntée à nouveau entre les mains de Gus... Un court soupir et le voilà qui obéit... Il déteste cette impression de robotique organique... Et c'est tellement gênant...

- Ah, c'était ça les ailes. Je pensais qu'il était juste fêlé. J'ai connu un mendiant en ville qui se baladait avec les vêtements à l'envers.




Il ignore le commentaire de Darrin. Connard.

- Bah... de corps, il est à côté... d'esprit... je suis pas certain... j'l'ai perdu de vue.

Il jette un coup d'oeil au chat qui se roule sur ses pieds, sans vouloir trop s'avancer dans son hypothèse.

Les yeux jaunes de Samuelle se fixèrent sur son filleul jusqu’à ce qu’elle croise son regard. Le corps… L’esprit…

Darrin pu la voir enfoncer ses ongles dans ses paumes, vérifiant si elle pouvait toujours percevoir la douleur… Il n’y a personne dans cette pièce qui ait la capacité émotive de l’aider… Un peu comme il est inutile de piquer une crise s’il n’y a pas de public… Il ne sert à rien de s’émouvoir devant un mort, un glaçon et une brute. Autant demander à un mur de vous consoler…

Samuelle tremble imperceptiblement, fébrile… Avec la grâce d’une danseuse, elle pose ses pieds sur le sol et se lève d’un seul mouvement. Elle marcha vers le nécromancien et rafla le chat à ses pieds. « Conduits-moi à lui… »

***

Elle savait la vérité avant même de le voir... À cause du grand vide dans sa poitrine... Elle s'immobilisa, attérée, au seuil de la pièce. « Je l'ai protégé de toi et surtout de lui-même... » La métisse examina la dépouille sommairement, de loin, sans s’approcher… « Je l’aimais… Et c’est une bien pauvre excuse pour tout ce que je lui ai fait… » fit-elle d’une voix blanche.

Samuelle laissa le chat glisser par terre. « Morayeel, prends moi dans tes bras et serre-moi très très fort, ok? » l'instruit-elle parce que c'est Morayeel. Après un moment, elle demanda: « Quelle part de responsabilité as-tu dans sa mort? »

***

« WAHOU!!! Oh mais t'as vu le beau poisson qu'on vient de se pêcher? Aie Aie Aie! Elle est canon cette fille... Je te l'avais dit que personne ne résiste à un chat qui roule... » se félicita Gus aux commandes. « Je paris qu'elle ne savait même pas qu'elle aimait les chats! » Curry se vautra dans les bras de Samuelle, glissant sa tête dans son cou, lui mordant les cheveux...

Quand Samuelle le fauche, il laisse Gus agir et suit en faisant bouger le corps selon les besoins...

- WAHOU!!! Oh mais t'as vu le beau poisson qu'on vient de se pêcher ? Aie Aie Aie ! Elle est canon cette fille... Je te l'avais dit que personne ne résiste à un chat qui roule...

César ne dit pas un mot, silencieux comme une tombe, il laisse aller Gus à son aise, après tout, lui aussi profite de Samuelle... Vautré contre elle, il finit par voir son propre corps... inerte, près d'eux. Un peu choqué par ce qu'il voit, il tente de rester concentré malgré tout... Impossible... Sam...

- Je paris qu'elle ne savait même pas qu'elle aimait les chats !
- Oh, si, elle le sait.

Souffle t-il, la voix tremblante... Se voir mort n'est pas une expérience agréable du tout... Il se sent dépaysé, dépassé par les évènements... Une fois glissé au sol, César tourne le dos à son cadavre qui gît devant eux et lève la tête vers Samuelle et Morayeel...

- Laisse moi faire un peu. J'en ai pas pour longtemps.

Dit-il doucement, s'introduisant dans la tête, envoyant Gus jouer ailleurs pour un moment sans violence mais avec une certaine sévérité et le genre de renvoyage indiscutable, il examine un peu la mécanique du cerveau et du corps ensemble et se lève sur ses pattes arrières, s'étirant pour toucher du bout d'une patte avant les hanches de Samuelle...

- Mrrrraw.

Fait-il alors qu'il tente de dire qu'il est là, qu'il va euh... "bien"...

Si Cesar avait été horriblement mal en point, mutilé ou beaucoup trop abîmé, il ne l'aurait pas laissé voir. Mais il n'avait aucune blessure apparente. Un peu échevelé certes, mais il avait juste l'air... figé. Les liches ont eu la décence de le poser sur une table.

Elle l'a protégé de lui ? Pourquoi ? Question stupide. Pourquoi s'étonne-t-il encore ? Il est ce qu'il est.

- Morayeel, prends moi dans tes bras et serre-moi très très fort, ok?

Elle est triste... il se doute que c'est bien au-delà de ça. Il n'aime pas toucher à Samuelle. L'eau noire le terrifie. Mais c'est pas la terreur qui l'empêche d'agir. Il obéit et la serre fort fort. Il a prit de la vigueur avec l'âge. Lui qui a toujours été délicat, il a prit de la force.

- Quelle part de responsabilité as-tu dans sa mort?

Il met une seconde avant de répondre. Il doit être prudent.

- Mon ignorance. Ne pas avoir su ce qui se trame quand je ne suis pas là.

On disait la bande de River, les morts de River, River et les zombies... jamais l'équivalent de Morayeel. Pourquoi ? Parce que c'est River qui donnait les ordres.

Samuelle est étrangement molle dans ses bras… Comme si la somme de nerf et de muscle qu’elle était habituellement était temporairement hors circuit… « Va falloir que je trouve Léandre… Les plus jeunes sont certainement déjà avec Paul… » fit-elle contre son épaule.

Elle s’écarta de lui pour s’essuyer maladroitement les joues avec ses paumes. « Il y a des tas de manière de tricher, de revenir de la mort… Mais je ne crois pas que ce soit ce que César aurait voulu… Et quant à moi, j’ai assez abusé de lui… » Reniflement. Elle prit le chat insistant dans ses bras…

« Hey! » protesta l’adolescent. « Non mais pour qui tu te prends! Je l’ai vu le premier! »

« Et s'il n'avait pas accepté sa mort avec plénitude, il trainerait encore dans le coin n'est-ce pas? » Elle déglutit péniblement, jettant un dernier regard à la dépouille. « Tu me le gardes au frais? J'enverrai Paul le chercher...» Une mise en garde: « Ne joues pas avec en mon absence...»


« Paul? PAUL!?! »

César se sentit bousculé par l'emprunteur.

« Pousse-toi, je dois absolument voir ses yeux!! De quelle couleur ils était?? »

Il retient aussitôt Samuelle.

- Euh... écoutes... tu sais... il traînait dans le coin... il flottait au-dessus de lui. Alors j'ai fait comme avec Léandre... mais euh...