Piccadilly Circus, West End

C'est le printemps sur Londre...

Trois hommes sur les marches de la fontaine, sous l’ombre d’Eros. Tous d’âge incertain : difficile de définir l’âge d’un métisse. Cependant l’un deux, celui qui se trouve debout face aux deux autres, est résolument plus jeune.

- Je suis également allé au Trafalgar’s. Elle y est connue mais la piste était froide depuis longtemps… À voir vos têtes Porc-qui-pique a été décevant ?
- Personne…
- Écoutez, fit-il avec cette hésitation qui caractérise celui qui s’adresse à ses supérieurs pour leur proposer une hypothèse particulièrement osée et farfelue. Samuelle a changé ses habitudes. On peut la suivre normalement… On ne la trouve pas parce qu’elle est partout, justement, parce que tout le monde la connais et vous assure qu’elle va passer dans 5 minutes. Là elle a disparu de la circulation. Elle est immobile quelque part…
- Et si ça se trouve, elle nous regarde tourner en rond…

Pierre porta son gobelet de café à ses lèvres, silencieux. Philippe se rejeta en arrière, visiblement découragé et Adam gratta de la semelle un instant les mains dans les poches.

- Où t’as trouvé ce café Pierre ?
- Trocadero…
- Hum…
- Il y a le manoir…

Un silence gênant les enveloppa tous les trois. Adam Daee dévisagea ses aînés tour à tour, cherchant chez Philippe un signe que Pierre faisant de l’humour…

- Non, j’vais pas là bas moi… Hors de question…
- Justement…
- Non ! Non je ne vais pas là bas ! C’est maudit, c’est tabou !
- Baisse le ton Adam… Personne n’ira là bas… On en crèverait tous…
- Alors il reste la brocante et Oncle Paul...

C'est au tour de Philippe de dévisager Pierre...

- Déranger le vieux... C'est encore plus dangereux que le manoir...

L'avons nous dit, l'assassin, malgré son physique peu conventionnel, sait passer inapercu. Ses cheveux en bruns ordinaires, ayant troqué son manteau rouge pour un coat de printemps aux couleurs vives, des jeans déchirés, des runnings éculés. Il est assis, lunettes de soleil d'un rouge pétant sur le nez, non loin du trio. Ouioui, des lunettes de soleil par temps gris. C'est éblouissant pour les yeux la réverbération de lumière sur tout ce gris.

Comment il a su et comment qu'il s'est rendu, l'histoire le dit pas. L'important à savoir c'est qu'il a les Daees à l'oeil. Faut bien aider double-portion.

Un lunch`à ses côté, il prend une mordée à intervalle régulier, tout en régalant les pigeons devant lui de miettes de pains et de chips. Il a tout du gars qui relaxe tranquillement dans un endroit public.

Mais il tend l'oreille à la conversation, non loin.

- Oncle Paul, malgré tout ce qu’il a fait, reste un Daee. Si on s’annonce il nous recevra.
- Je ne suis pas prêt à risquer ma vie sur de vieux serment…
- Tu n’es pas un adulte, Adam, tu feras ce qu’on te dit… Pierre, la dernière fois qu’on s’est pointé là bas, Charles et Lemony sont morts… Paul fréquente ce dingue d’assassin.
- Ce n’est pas Paul qui fréquente Halewyn, c’est Samuelle. Il s'est également lié aux Chimériens et aux Rocstones. Et la présence de l’assassin à la brocante montre assez bien que Samuelle se cache toujours chez Paul. Elle a fait une erreur. Pierre prit une nouvelle gorgée de son café, les yeux dans le vide, fixant les pigeons devant lui. Je ne crains pas Paul. Les vieux serments sont ceux qu’on hésite le plus à rompre. Il est de notre côté même s’il ne collabore pas.
- Quel prétexte du va utiliser?

Pierre Daee se lève et des replis de son manteau, sort une baguette magique. En publique, à Londre, sur une place publique, à une heure achalandée. D’un geste sec, il la rompit en deux.

- Le meilleur… Le seul pour lequel il ne peut pas me foutre à la porte.
!

Intéressant, très intéressant même. La dynamique familiale commence à se dessiner. Quelques indices glanés, ici là, qui lève légèrement le voile sur ce qui se passe.

Pourquoi il se fait chier avec tout ca? Connaitre l'ami et l'ennemi. Et le cas Daee est un immense point d'interrogation dans sa vie.

Variable qui lui plait moins, c'est le gars qui tire sa baguette en plein milieu de la place, en plein diner. Lancant une poignée de chips aux volatiles, L'assassin se détourne légèrement, faisant celui qui n'a rien vu.

!

Sursautant, jouant son rôle à la perfection, il jette des coups d'oeils nerveux, puis commence à ramasser les vestiges de son lunch.

Adam resta un instant debout face à Philippe, et comme ce dernier ne semblait pas se soucier de son cousin le moins du monde, Adam vint prendre la place de Pierre sur la marche de la fontaine.

- Il va vraiment aller voir le vieux?
- Ouais
- J’ferais pas ça, moi, pas à sa place…
- T’es pas à sa place…

Adam fit silence un instant, durement rabroué.

- Le Boiteux est au courant?
- Pas du tout…
- Et tu ne me diras pas à quoi on joue, n’est-ce pas?
- Exactement.
- Il va nous arracher le coeur pour ça...
- Probablement, oui.

De dépit, le plus jeune se laissa aller en arrière avec humeur. Il grommela en français des propos peu flatteur pour lequel son cousin resta de marbre.

C’est un endroit publique, très publique.

Samuelle se tenait en équilibre sur une marche de la fontaine, très visible, la brise soulevant ses cheveux fins, silhouette exotique accompagnée de la flamboyante actrice. Petite cuillère à la main, elle dévore une énorme coupe de crème glacée. Il fait un soleil rayonnant, rare sur Londre… « T’aurais du en prendre, je t’assure… Ça ne bat pas celle de l’île mais c’est la meilleure de Londre… » La métisse racle le fond… Bon dieu qu’elle avait faim!

Pas mal de monde les observes… Dery était parfaite… On ne remarquait presque pas Samuelle parmi la foule de curieux : La rousse attirait toute l’attention. Toute?

Adam Daee n’a de yeux que pour sa cousine, personnage volage et légendaire. Il ne l’a plus revu depuis l’enfance, mais il la reconnaît. Il contourne l’attroupement, se faufilant entre les passants, fixant son regard sur elle, n’osant décrocher son regard…

Samuelle soupira. « Toute bonne chose a une fin… » La belle métisse jeta un regard à la ronde du haut de son perchoir. « Bon, alors tu viens? »

- T’aurais du en prendre, je t’assure… Ça ne bat pas celle de l’île mais c’est la meilleure de Londre…

Qu'est-ce qu'elles fichaient là ? ...Samuelle avait faim...Et elle avait tenu à ce Dery vienne avec elle...La rouquine avait pris l'invitation comme une acceptation de ses excuses de la dernière fois... L'endroit avait-il été choisi par exprès ? Elle commençait à se le demander. Regardant autour d'elle, elle avait beau se cacher derrière des lunettes de soleil, elle était reconnue quand même...Regardant du coin de l'oeil la métisse enfourner sa glace à une vitesse surprenante, la jeune fille la regarde faire...

- Oh j'en ai déjà mangé mais j'me disais qu'on venait à peine de dîner...et pis j'ai pas très faim.

Explique t-elle alors qu'une petite fille minuscule s'approche d'elle, adorable avec ses petites couettes noires et ses grands yeux verts. Dery aurait fondu, elle qui adorait les petites filles...Elle rêvait d'en avoir une un jour...Lui faire les mêmes couettes...Un soupir charmé, la rouquine s'agenouille devant la fillette qui lui sourit timidement...Les questions d'usage: "Comment tu t'appelles ma belle ?", "Quel âge as-tu ?"...Voyez le genre ?

- Toute bonne chose a une fin… Bon, alors tu viens ?
- J'arrive, pars devant, je te rejoins.

Lui dit-elle alors que les parents de la petite fille s'approchent avec un large sourire...Une photo ? Pourquoi pas...Une photo alors...Mais Dery n'est pas sans remarquer que quelqu'un regarde avec beaucoup d'attention la métisse...D'ailleurs...il semble en être un aussi...elle l'observe un moment avant de ramener son attention sur la petite famille qui l'assaillit.

Elle avait son permit de sorcellerie, non? Pourquoi se priver… Puis tout le monde sait que Dery est une sorcière modèle… Et avec le bruit de la circulation tout autour, on ne remarquera rien…

Adam la vit se retourner… Une vrille gracieuse… Il s’élança entre les fans dans l’espoir de s’accrocher à sa belle cousine, frôlant l’actrice et ! « Merde! » fit le jeune homme en français qui déséquilibré, se retient un instant aux épaules de Dery. Il l’avait raté!

Bien peu respectueux des distances, il dévisage l’actrice. Sérieux à un degré incongru, un regard qui pose une question. Puis il s’écarte en changeant radicalement d’attitude. « Oh, excusez-moi! » fit-il à l’adresse des gens de l’attroupement. Il afficha un large sourire, l’air timide et surexcité : c’est la fête après tout, les autographes, les photos... « Je ne voulais pas vous bousculer… j’ai perdu l’équilibre… Ça va petite? »

Il fouille dans ses poches, sort un calepin avec un stylo glissé entre les pages, se mets sagement en rang, attendant son tour. Mais sitôt que l’attention générale se retourne sur Dery, le jeune homme relève la tête, ses traits ayant perdu toute gaieté, et il fixe son regard sur Dery O’connor… Il laisse tout le monde passer devant lui, bon joueur.

!

- Merde !

Ça attire l'attention de l'actrice ça...Levant les yeux de sa petite troupe de fans, en gros, une ou deux famille de touristes...En la voyant se pencher pour la fillette, les gens se sont attroupés en espérant eux aussi un hug, un bisou, un autographe, une photo...Mais en attendant Dery avait clairement compris qu'elle avait perdu son lift...Et ce qui attire encore plus son attention c'est le jeune homme qu'elle avait remarqué un peu plus tôt qui s'appuie sur ses épaules pour ne pas tomber après avoir perdu pied, cherchant à rattraper Samuelle...Elle passe tout près de s'étaler elle aussi avec l'inconnu alors qu'il se reprend...Bousculant involontairement tout le monde...ainsi que la fillette aux couettes.

- Oh, excusez-moi !

Il apparaît d'ailleurs sur quelques photos d'ailleurs avec des "tsk" exaspérés de quelques photographes et des "Roooh" provenant de diverses personnes dans la foule...

- Je ne voulais pas vous bousculer… j’ai perdu l’équilibre… Ça va petite ?
- Tout va bien, tout va bien. Personne ne s'est fait mal ?

Demande Dery en époussetant la fillette dont les parents se sont précipités pour la relever de sa petite chute. La gamine ne pleure même pas...et Dery n'est pas tombée...Tout le monde va très bien. La rouquine suit Adam du regard qui va se mettre derrière la file...Y'a quand même beaucoup de monde mais tout se passe bien après la petite commotion...Puis finalement il ne reste plus personne...Le regard posé sur elle l'intrigue. Elle est curieuse...Qu'est-ce qu'il fabriquais ? Une fois la foule dispersée, la jeune femme s'avance, comme si elle n'allait voir personne en particulier...D'un pas lent et nonchalant.

- Je suis désolée de vous avoir bloqué le chemin.

Dit Dery avec un petit sourire, tournant les yeux vers le métisse...

- Vous la connaissez ?

Demande t-elle avec innocence en s'approchant de lui , les mains dans les poches de sa veste sans manches noire...Elle porte un jeans cigarette, très serré lui moulant les cuisses, des bottes molles en suède brunes qui lui montent à la mi-mollet, un col roulé vert émeraude et deux tresses rousses lui pendent sur les épaules.

Ben mince! Elle lui parle! Pas besoin de l’harceler, de la suivre de la traquer, elle ne s’enfuit pas, elle marche vers lui. Adam la dévisage, les yeux ronds, la bouche entrouverte, surprit. Il bafouilla quelque chose d’incompréhensible et se reprit : « C’est ma cousine… »

Là, maintenant, c’est là quelle va comprendre qu’il est un Daee et se tirer ou se mettre à hurler. Non?

Il s’éclaircit la gorge. « Je suis Adam Daee… »

Ça, maintenant, là… c’est là quelle va avoir peur… Non?

Il est complètement prit à contre pied. Timidement il tendit la main vers elle, sur la tranche, poliment, comme s’il craignait d’effaroucher un bel oiseau sauvage. « Vous… Vous, vous ne la connaissez pas… »

- C’est ma cousine…
- Ah je vois !

S'exclame t-elle avec un sourire éclatant...Elle ne s'en va pas...ne se sauve pas...Pourquoi elle se sauverais ? Parce que c'est le cousin de Samuelle ? Et qu'est-ce que ça peut lui faire ? Tant qu'il n'apparait pas dans sa chambre pour venir se coucher dans son lit sans rien demander à personne, elle n'a pas de raison d'avoir peur.

- Je suis Adam Daee…
- Ravie de faire votre connaissance !

Claironne t-elle, tentant de prendre au positif le fait qu'elle ai perdu son transport...Elle allait devoir appeler Mio pour qu'il passe la chercher...Tant pis, ça lui avait fourni l'occasion de faire une nouvelle rencontre. Souriante, elle lui serre la main. C'est fou cette énergie qu'elle peut dégager...

- Vous… Vous, vous ne la connaissez pas…
- Samuelle ? Non, pas beaucoup. Je peux lui dire que vous la cherchez si vous voulez.

Dit-elle toujours avec un joli sourire tout blanc.

« oh euh je… » détresse et intimidation. « Je ne suis pas certain qu’elle… » Me reconnaîtrait? « Serait heureuse de me voir étant donné que ses frères ont réquisitionné ma présence à leur côté. » Un sourire franc, doux… « Ce serait une bonne idée, oui… Je veux dire une bonne idée de lui dire que je la cherche… » Il n’a toujours pas lâché sa main, il la sert tendrement, de haut en bas, presque rêveusement. S’il la lâche elle va se sauver. Puis il cesse de sourire, redevient grave et sérieux. « Vous accepteriez de lui transmettre un message pour moi? Une feuille de papier, un stylo, rien de magique, pas de cailloux… »

- oh euh je…

Elle lui sourit simplement...L'habitude avec les gens mal à l'aise. Elle a l'air compréhensive...Tellement gentille et patiente.

- Je ne suis pas certain qu’elle… Serait heureuse de me voir étant donné que ses frères ont réquisitionné ma présence à leur côté.
- ...Elle ne serait pas contente de vous voir parce que vous fréquentez ses frères ...?

Dit-il en fronçant les sourcils...Pas certaine d'avoir bien compris...Puis elle sourit en retour, un peu mélangée...

- Ce serait une bonne idée, oui… Je veux dire une bonne idée de lui dire que je la cherche…
- Je lui dirai alors !

Répond t-elle en réalisant alors qu'il lui tiens toujours la main...Elle n'en fait pas un plat, y'a toutes sortes de gens...Et puis qu'est-ce qu'il pourrait bien lui faire ? Ils sont en public. Elle n'a pas peur. Elle sourit et l'écoute...encore plus quand il prends cet air grave...Comme si elle sentait qu'il avait quelque chose d'important à lui confier...

- Vous accepteriez de lui transmettre un message pour moi ? Une feuille de papier, un stylo, rien de magique, pas de cailloux…
- Bien sûr !

Dit la rouquine en ne comprenant pas du tout l'allusion au caillou...s'imaginant une métaphore avec un caillou dans la chaussure, une complication ou un truc du genre...Parce que Dery ne connaît rien des Daee...Elle remarque alors le stylo et le calepin.

- Vous avez de quoi écrire à ce que je vois, j'lui remettrai je vous le promets !

Ajoute t-elle en...tirant légèrement sur sa main pour la récupérer...Puis elle le regarde avec un sourire doux, battant des paupières avec ses grands yeux de biche...

- Excusez moi...Adam...Mais...Si vous avez l'intention d'écrire, vous allez avoir besoin de vos deux mains n'est-ce pas ? Je ne m'en irai pas...De toute façon...J'peux pas, j'ai..., elle regarde un instant autour d'elle..., j'ai perdu ma navette pour retourner chez moi...

Dit-elle a mi-voix avec un sourire amusé.

Adam n’essai pas le moins du monde de la retenir, ses doigts glissent librement contre la paume du métisse. Puis il eut un geste brusque, les deux mains devant lui comme pour repousser une confidence : « Ne me dites pas!! » Puis il ricana nerveusement pour atténuer sa réaction. « Vous ne voudriez pas que je puisse vous retrouver n’est-ce pas? »

Et Adam griffonna rapidement quelque chose dans son calepin et arracha la page… « Je ne vous suivrai pas, promit… » Et il lui tendit le message. Hurleur et Sème-Tempête trament quelque chose dans le dos du boiteux. « Dites lui bien que je n’ai pas le choix de les suivre, je n’ai pas d’indépendance… Je crois… je crois que des asservis sont morts… Elle doit veiller sur elle et sur Volesprit... »

- Ne me dites pas !!

Elle se tait, posant les mains sur sa bouche brusquement, comme si elle s'apprêtait à dire une grosse connerie. Les yeux ronds, elle reste surprise un instant...

- Vous ne voudriez pas que je puisse vous retrouver n’est-ce pas ?

Le ricanement de Adam ne l'a pas calmée...En fait elle croyait vraiment être sur le point de lui confier le secret le plus lourd de l'univers...quelque chose qu'elle ne devait dire à personne...Puis elle le regarde, curieuse...

- Aurai-je des raisons d'avoir peur que vous me suiviez ?

Demande t-elle avec un sourire malicieux...Avant qu'il n'arrache la page de son calepin...

- Je ne vous suivrai pas, promit…
- Mais je ne vois pas pourquoi je m'inquièterais de vos intentions...Jusqu'à maintenant vous avez été bon joueur.

Lui dit-elle en jetant un coup d'oeil au papier sans vraiment porter attention aux mots...En fait, c'est surtout qu'elle ne comprends pas trop ce qui est écrit et ne veut pas s'en mêler...

- Dites lui bien que je n’ai pas le choix de les suivre, je n’ai pas d’indépendance… Je crois… je crois que des asservis sont morts… Elle doit veiller sur elle et sur Volesprit...
- ...Vous n'avez pas d'indépendance...?

Demande t-elle du bout des lèvres, comme si elle n'osait pas vraiment...Tous ces surnoms...Ça lui rappelais l'époque de Mustang...Celle ou son père...et son oncle jouaient du camp des Mangemorts...Sans y être réellement impliqués...Des surnoms du genre courraient sur leur lèvres, cherchant à échapper aux oreilles des enfants plus grands qui risquaient de tout déballer un jour aux autorités.

- N'empêche, coupe t-elle, cherchant un autre sujet de conversation parce qu'elle ne veut pas trop s'immiscer là dedans...Ce ne sont pas ses affaires et elle a franchement l'impression qu'elle se mettras dans les embrouilles si elle creuse trop..., que je ne peux pas retourner chez moi maintenant...Vous avez le temps pour un café ?...Ou un Thé ? Je vous invite.

Ajoute t-elle en rangeant le papier dans son porte-feuille, dans le sac de lain coloré qui pend sur sa hanche.

« Je vous ai dit mon nom… » laissa-t-il sous-entendre pour toute réponse. Non, vraiment, elle ne connaissait pas Samuelle. Adorable d’innocence… Le métisse en prend seulement maintenant toute la mesure. Adam laisse un fin sourire illuminer ses traits. « Oui ! Oui bien certainement ! » et vivement il vient se placer à ses côtés, lui offrant le bras cérémonieusement. « Ce sera un plaisir de tenir compagnie à la plus jolie fille… »

Et il l’attire dans les méandres du Trocadéro, souriant fier comme un paon.

« Je ne devrais pas, mon temps ne m’appartient pas… Mais je peux me le permettre puisque Pierre et Philippe, les frères de Samuelle, seront heureux de savoir que je l’ai presque coincée cet après-midi… C’est un bon point pour moi. Dites lui surtout de ne pas revenir... Je les garderai dans l’ignorance de la note que je vous ai confié… Je mentirai sur vous… Je ne vous connais pas, vous n’étiez pas vraiment avec elle… La preuve est qu’elle est partie sans vous… » fit-il pour la rassurer de ses propos inquiétant. « Je… je ne connais pas votre nom… Ne me le dites pas… Vous devez certainement avoir un nom aussi joli que vous et ce serait malheureux qu’il deviennent une malédiction… »

- Je vous ai dit mon nom…

...Pour elle, Daee ne signifiant par nécessairement ce qu'il pouvait vouloir dire pour bien d'autres. Elle hausse les épaules, un peu mal à l'aise de devoir lui montrer que ça ne lui faisait pas grand chose qu'il soit Daee ou O'Donnell, ou Watson ou encore Roberts...Puis il accepte l'invitation, lui rendant un sourire plus franc, moins gêné. Elle se redresse, satisfaite de la réponse, prenant le bras qui lui est offert galamment.

- Ce sera un plaisir de tenir compagnie à la plus jolie fille…
- Oh allons.

Dit-elle en levant les yeux au ciel, un rire au coin des lèvres...Elle l'écoute parler...C'est comme si elle venait de rencontrer un mafieux. Elle essaie d'être attentive mais elle sait que si elle écoute trop, elle risque d'avoir peur...Peut-être deviendrait-elle méfiante ? En silence, elle acquiesce, se souvenant seulement du message à faire. Elle ignore tout le reste. Elle lui a offert d'aller boire un truc et c'est à New Piccadilly Café que ça se passe...C'est presque miteux comme endroit...C'est vieux, c'est usé, mais ça a 50 ans et ça fait 50 ans qu'on y sert les meilleurs drinks réconfortants de Londres...Y'aurait eu le Cafe de Paris aussi mais elle considère un café 5 étoiles beaucoup trop élevé et dispendieux pour la situation...Surtout qu'on y remarque beaucoup trop les gens...

Et à force de penser, elle ne capte que la dernière phrase qui s'échape des lèvres d'Adam.

- Je… je ne connais pas votre nom… Ne me le dites pas… Vous devez certainement avoir un nom aussi joli que vous et ce serait malheureux qu’il deviennent une malédiction…
- Appelez moi Juliette alors.

Dit-elle en souriant.

- Ce n'est pas mon vrai nom mais...disons que ça vous permettras de m'apeller par autre chose que " Jolie fille ".

Lui explique t-elle en ouvrant la première porte du "set" de deux qui les sépare de l'intérieur du café. On dirait un peu un restaurant miteux, un snack...des banquettes, des vitrines avec les rabais du jour écrit dessus, deux ou trois personnes à l'intérieur qui sirotent un café sous les néons. Elle l'attire vers une petite banquette reclus entre un coin de mur et une grosse poutre de fondations...Elle fait signe à la serveuse qui avait l'air de s'ennuyer ferme avec son magasine. Un petit sourire et elle prends son calepin en se levant tandis que Dery et Adam prennent place, la rouquine se plaçant dos à la vitrine.

- Alors vous êtes le cousin de Samuelle ?

Dit-elle avec un rire dans la voix...Ça l'amuse...

- On s'retrouve ensemble alors qu'elle sort avec mon cousin ! Quelle drôle de coïncidence !

Ricane t-elle avant de lever la tête vers la serveuse.

- Ce sera un Cappuccino Noisettes Vanille pour moi.

Dit-elle toute souriante.

- Prenez tout ce qui vous fait envie Adam, c'est moi qui vous invite.

Rapelle t-elle à la manière d'une enseignante qui fait sa leçon.

« Euh, un café… » Pas le genre d’endroit où on commande un simple café… C’est pas mal de raffinement pour Adam… « Avec du sucre! » ajouta-t-il pour faire bonne mesure, sûr de son coup.

« Samuelle est ma cousine, j’avais 11ans quand elle est morte… C’était une merveilleuse tête à claque. » Le ton y est : celui d’un homme qui s’en serait bien inspiré si on lui avait laissé le choix. « Elle n’est pas comme les autres. » On ne lui a pas laissé le choix. Lui, il est comme les autres. « Oh non! » Il posa les mains sur les siennes de l’autre côté de la table. « Ne me donnez pas d’information sur elle… Ce serait lui faire préjudice. »

La serveuse emmena leur commande.

Mais le métisse romp aussitôt sa propre règle : « Je suis content de savoir qu’elle n’est pas seule… » Un franc sourire. « Vous êtes une personne publique? Une sorcière? »

- Samuelle est ma cousine, j’avais 11ans quand elle est morte… C’était une merveilleuse tête à claque.

...Morte...? Dery n'en fait pas trop de cas, n'essaie pas de comprendre quelque chose sur quoi elle risque de se tromper...Elle l'avait déjà fait avec Samuelle et avait bien peur de s'être attiré son mépris...M'enfin. On voit surtout qu'il aurait aimé mieux la connaître sa cousine...C'est l'évidence même...

- Elle n’est pas comme les autres.
- Non, je m'en doute.

Dit-elle avec un sourire calme...Puis quand elle lui parle du fait qu'ils sont tous les deux cousins de Samuelle et de Cesar, il pose ses mains sur les siennes.

- Oh non !

Elle ne les retire pas mais reste un peu surprise...Les yeux ronds, elle l'observe.

- Ne me donnez pas d’information sur elle… Ce serait lui faire préjudice.

Dery plisse les yeux...

- Je suis content de savoir qu’elle n’est pas seule…

...Et comme la rouquine vient pour lui poser la question qui résumera la raison pourquoi il lui coupe la parole chaque fois qu'elle parle de Muelle, il reprends lui même avec une question...

- Vous êtes une personne publique ? Une sorcière ?
- Je...

Elle hoche la tête. Non. Elle ne veut pas parler d'elle...Tout le monde parle tout le temps d'elle, les journaux, les magasines, la télé, la radio...Elle tourne les mains pour prendre celles d'Adam dans les siennes.

- ...Pourquoi vous ne voulez pas en savoir plus sur elle ? Vous semblez beaucoup l'aimer mais peu la connaître. Pourquoi chaque fois que je vous dévoile un peu de ce que je sais, vous me coupez la parole ? Ce n'est pas un reproche, mais je suis curieuse.

Explique t-elle en ignorant la tasse qui vient d'être posée à côté d'elle.

Les mains chaudes et délicates de la rouquine sur les siennes… « Vous ne comprenez vraiment pas un mot de ce que je dis, n’est-ce pas ? » Toujours ce franc sourire…

« Je suis un trappeur… Je relève des pistes, j’installe des pièges… Ça c’est moi! Ce que je suis. » dit-il en retirant une main pour la poser sur sa poitrine. « Mais je suis également un Daee… Mes cousins, les frères de Sam, me donnent des choses… Je dois leur obéir. C’est ce que je veux dire lorsque j’affirme que je n’ai pas mon indépendance… L’indépendance, dans notre famille, s’acquière au terme de certains rites que je n’ai pas encore passé. Ce que je fais ne dépend que d’eux… Ce que je fais. Indépendamment de ma volonté. » Il prit une autre gorgée de son café. Fit tourner pensivement le breuvage dans sa tasse. Secoua la tête en signe de dénégation, visiblement le résultat d’une conversation avec lui-même. Il releva les yeux sur elle, de beaux yeux noirs, charmeur. « Et je n’ai pas la plus petite idée de ce que je fais… Ils m’ont demandé de la retrouver… Et je sais qu’elle ne le souhaite pas. Alors ne m’aidez pas s’il vous plait… »

- Vous ne comprenez vraiment pas un mot de ce que je dis, n’est-ce pas ?

Rougissante, elle reste silencieuse. Il est beau Adam Daee. Elle ne peut pas dire le contraire. Elle l'observe, un peu gênée de sa situation...Elle se sent étrangement bête tout d'un coup.

- Je suis un trappeur… Je relève des pistes, j’installe des pièges… Ça c’est moi! Ce que je suis.

Acquiesçant d'un bref hochement de tête, elle l'écoute...Et fait un lien entre le trappeur et la proie potentielle qu'est Samuelle.

- Mais je suis également un Daee… Mes cousins, les frères de Sam, me donnent des choses… Je dois leur obéir.

Comme un...comme un prisonnier ? Dery fronce se renfrogne légèrement, plissant les yeux.

- C’est ce que je veux dire lorsque j’affirme que je n’ai pas mon indépendance… L’indépendance, dans notre famille, s’acquière au terme de certains rites que je n’ai pas encore passé. Ce que je fais ne dépend que d’eux… Ce que je fais. Indépendamment de ma volonté.

Entrouvrant la bouche dans un "Oh." silencieux, elle hoche la tête doucement, pour confirmer qu'elle a bien compris...

- Et je n’ai pas la plus petite idée de ce que je fais… Ils m’ont demandé de la retrouver… Et je sais qu’elle ne le souhaite pas. Alors ne m’aidez pas s’il vous plait…

Mimant une fermeture éclair sur ses lèvres, elle sourit.

- Je ne dirai plus rien alors...Plus rien à propos de Samuelle en tout cas.

Ajoute t-elle en levant le menton.

- Alors vous êtes trappeur...Votre accent n'est pas britannique...Vous avez le même que votre cousine...C'est Canadien ?

Demande t-elle, souriante, sirotant son café qu'elle a inconsciemment rapproché d'un geste absent alors qu'elle écoutait Adam. Dery préférait éviter de parler d'elle...parce que parler d'elle attirait toujours l'attention de l'entourage...Ça semblait réveiller les oreilles indiscrètes et les paparazzi de prononcer les mots "Actrice" et "Dery O'connor"...La rouquine préfère donc s'en tenir à son compagnon de table...

L'embardée est aidée par un pneu qui éclate sous un tir tout ce qu'il y a de plus précis de Cavalcade.

Les morts ne vont pas loin. Il y a deux femmes voilées qui ont les katanas en main qui arrivent, d'un autre côté deux hommes avec des fusils gros calibre. Vous savez, le genre a faire exploser n'importe quel mort en petits, tout petits morceaux. Il y en a qui vont finir en pièce détachés c'est moi qui vous le dit. Ils apprécient pas vraiment ce qui a été fait. Et ils veillent au grain. S'ils laissent aparramment Xoramen passer, les Morts, eux, shall not pass. Ils ne passeront pas. Ils auront beau tout essayer, ils sont des guerriers chevronnés.

Et bouclant les brèches des 4 , il y a cinq chiens, cinq molosses aux crocs baveux.
Il y a un gros oiseau noir et rouge sang qui survole la place. Voyant PEUT-ÊTRE Xoramen, peut être pas.

:hawkins:

La Minivan, une voiture volée, évidemment, roule rapidement, effectuant des slaloms entre les voitures, roulant d'un côté, puis de l'autre, dépassant, se faisant klaxonner... Mais Hawkins à l'habitude. Il est le chauffeur attitré en temps normal. Il sait ce qu'il fait... Thompson, derrière avec les filles, s'habille distraitement avec les fringues qui trainent dans un grand sac poubelle noir... Landon observe la nouvelle réincarnée... Fascinant. Ses cheveux poussent à une vitesse folle... Curieux, il écoute...

- Qui...
- Doucement, doucement. Réfléchis...
- Je...
- Prends ton temps.
- Je connais mon nom.
- Tu es Xoramen Sorrenze.

Hawkins effectue un virage entre une petite voiture de luxe et un gros utilitaire sport...

- Oui, je suis Xoramen Sorrenze.

Il perd le contrôle... Il ne sait pas trop ce qui se passe mais ses yeux s'agrandissent et il jure violemment en essayant de redresser le véhicule... Rien à faire, ils foncent dans la vitrine d'un musée tandis qu'un pneu éclate derrière et que Thompson tourne la tête pour éviter de se prendre tout le verre brisé de la vitrine et du pare-brise... Devant, les deux autres Jacks sortent pour constater les dégâts, ne constant alors qu'une chose réellement... Ils sont encerclés... Thompson plisse les yeux et s'extirpe à son tour de la minivan, en même temps que Dawn...

- Comment tu voulais que je sache que son vrai nom c'est Malacci. Elle regarde autour. On s'tire. On reviendra.
- On y va.

Grogne Landon, de l'autre côté de la voiture en se redressant pour jeter un oeil aux alentours... Puis sans même se consulter, dans un mouvement d'une synchronisation désarmante, les trois Jacks s'évaporent... Trois fumées de couleurs différente... La même odeur de cadavres, ils s'élancent par trois chemins différents... La direction qu'a pris Xoramen est celle qu'emprunte immédiatement Hawkins, filant dans la foule à toute allure, les deux autres divergeant vers d'autres points...

Ils ont beau vouloir l'appeler Xoramen Malacci, Dawn sait très bien que c'est une Sorrenze. Elle agit comme elles. Elle se souvient. Dawn a une bonne mémoire. Et les Hadamson n'oublient jamais leurs mort. C'est ce souvenir qui régit leur réincarnation, la dernière en particulier. À peine sortie du minivan ayant éventré une vitrine, Dawn remarque qu'elle est encerclée. Enfin, qu'ils sont encerclés. Ça ne l'étonne pas. C'est un vol après tout. Et surtout une profanation de cadavre. Mais de toute façon, le cadavre l'était déjà. Xoramen avait prit toute la place. Et probablement bien avant que le corps meurt.

Ça toujours été le problème avec les Sorrenze. Profaner ce qui ne leur appartient pas. Heureusement, la lignée s'achevait, contrairement aux Hadamson qui étaient en plein essor.

Les Jacks s'évaporent et se dispersent. Dawn ne traînera pas longtemps là non plus. Chassez la Sorrenze, ça lui semble un passe temps comme un autre.

- Poussière, tu es poussière, dit-elle sur un ton de tragédie.

BOMPF

Le même sons que les magiciens quand ils disparaissent, en plus sourd, en plus sec, poussiéreux. Méduse de fumée noire violacée, Dawn s'estompe et fonce dans une quatrième direction.