a la gare

C'est Black Jack qui s'y colle... Après tout, lui qui voyage souvent connait bien les lieux. De totue facon ce n'est pas comme s'il y avait grand monde à interroger. Juste surveiller au cas où elle passerait.

Tranquillement assis, il tourne sa page de journal.

Une tache de couleur… Rouge comme le sang. Un truc à large circonférence. Des masses et des masses de tissus. Une jupe de gitane. Une femme de grande taille, de forte carrure qui passe de téléphone en téléphone, explorant sans vergogne les retours de monnaie. De longs doigts caramels. Elle lui tourne le dos, ses traits sont voilés par une bonne épaisseur de longs cheveux noirs tellement fin qu’ils se soulèvent chaque fois que quelqu’un passe près d’elle. Elle s’immobilise finalement, ouvrant la main, y scrutant sa petite monnaie, recomptant son butin…

Samuelle meurt de faim… Et il y a un marchant de fruit particulièrement alléchant à l’entrée de la gare…

Complet noir, journal, pourtant, le seul autre occupant de la gare semble assez bien nanti. Un oeil foncé passe par dessus le rebord du quotidien en mêmetemps que un maëlstrom d'émotions déferlent dans le cerveau de Black Jack.

Dont la question. Qu'est-ce que Daee fout là?

Le bon sens aurait été de propulser Black Jack en avant. Mais Halewyn connait bien Daee. Non... C'est mieux de la laisser venir à soi. Ils notent bien qu'elle fait le tour des téléphones à la recherche de change... Selon toute probabilité, elle va mendier aussi. Parce qu'il n'y a pas assez de voyageurs pour avoir assez de monnaie.

Mine de rien, L'homme retoure à son journal. Et à sa surveillance.

Parce qu'aucun des deux ne va nul part sans l'autre, Sebastian s'avance à grands pas, emmitouflé dans son manteau de cuir. Visiblement c'est pas assez chaud et le foulard qu'il porte lui pend au cou...comme s'il c'était intentionnel d'avoir aussi froid, ça l'aiderait peut-être de serrer un peu le foulard autour de son cou...Mais a t-il vraiment froid ou est-ce l'effet d'une drogue obscure quelconque ? Derick trottine derrière lui, une cigarette au bec, sac à dos à l'épaule, en chandail kangourou et chapeau Gangster...Pendant que son père s'arrête sur le quai pour se pencher sur les rails...Visiblement, ça va pas...Se redressant brusquement pour s'éloigner d'un pas décidé mais maladroit, il laisse son fils seul...

D'ailleurs celui-ci semble un peu exaspéré, suivant Sebastian du regard qui titube un moment avant de passer derrière un mur dans une quinte de toux...Parti vomir à son avis. Le jeune homme marche avec une innocence marquée vers l'amoncellement de tissus rouge aux cheveux noirs, sortant de sa poche la pâtée de Pitouch'kin, sagement endormie dans son capuchon...Un petit sac improvisé fait avec du papier cellophane dans lequel repose une immonde pâte rosée à l'odeur peu rassurante...Une fois plus près de la métisse, il le tend devant lui, ouvert.

- Goûte ! C'est comme du pâté d'foie.

Dit-il avec un adorable sourire, entrecoupé d'un souffle de fumée blanche qui s'échappe de ses lèvres, la tête d'une chatte calico sortant de son capuchon, le museau à l'affut de la puissante odeur de viande provenant de la main de son jeune maître.

Samuelle mourrait de faim… Ça n'avait pourtant pas été si flagrant pour Léandre. Mais les femmes enceintes ont tout autant de goût que de dégoût. Elle eut un haut le cœur parfaitement visible puis releva la tête de sa petite monnaie.

« Vous êtes en retard... » D'un geste vif, elle lui arracha sa cigarette et la jetta par terre, rapidement piétinée par une vieille botte mal lassé. Elle profita ensuite de sa déconvenue pour rafler la chatte et le sachet. « La pâté du chat, c'est pour le chat, Derick… » chicana-t-elle en présentant la mixture à l'animal. « T'as 3 noises? Donnes-moi 3 noises et je te rends pitouch... » Elle fit un pas vif en arrière, un sourire vulpin découvrant ses dents blanches. « Pas de gestes brusques, 3 noises... Et fais pas le mariole, c'est moi qui a la pâté! »

- Vous êtes en retard...
- Je sa-hey !

S'exclame le jeune homme en tendant les mains pour rattraper son clou de cercueil rapidement écrasé par la métisse.

- Mais c'est à moi ça !

Lance t-il avant de se faire arracher sa minette de même que son p'tit sac de pâté...

- La pâté du chat, c'est pour le chat, Derick…
- Mais en cas d'urgence, c'est quand même mangeable.

Boude t-il en abandonnant la bataille mais attendant tout de même une condition de négociation pour récupérer la marchandise...ou ne serait-ce qu'une ouverture pour...

- T'as 3 noises? Donnes-moi 3 noises et je te rends pitouch...

Alors qu'elle bavarde et que la chatte plonge la tête dans la mixture, Derick tente, dans un geste brusque mais trop prévisible d'empoigner la peau du cou de Pitouch'kin...Mais Samuelle le double en faisant un pas en arrière, tout sourire.

- Pas de gestes brusques, 3 noises... Et fais pas le mariole, c'est moi qui a la pâté !
- J't'en donne 2 et je récupère la minette, tu peux bien garder la pâté, j'peux en faire des tonnes si j'veux !

La nargue t-il en levant le nez, un sourire amusé étendu sur son visage. Visiblement il a envie de jouer...Sebastian n'est toujours pas à portée de vue...et c'est plutôt un beau gallion tout jaune qui se promène entre les jointures du jeune homme et qu'il lui fait passer sous le nez, agace.

*extérieur de la gare, coin vide. Est toute petite la gare, donc...*

!

Un chat feule et se sauve à toutes pattes. Mais il n'y a rien... apparamment...

*intérieur de la gare*

Repliant tranquillement son journal, Black Jack consulte sa montre, puis se lève. Il va vers les téléphones, vers le duo. Ou plutôt vers le duo qui bloque les téléphones. Beau être sorcier. Toujours pratique des téléphones.

Pardon.

Dit il avec un très fort accent Monégasque. Derick l'a pas vu celui là.

J'aimerais téléphoner, mais vous bloquez le chemins. Puis-je?

Sans attendre de réponse, il se faufile entre les deux et prends le combiné. Regardant les horaires de trains, il compose en même temps.

« T'essai de marchander? Pour une noise!?! Misérable!! » fit la métisse d'une voix dramatiquement vibrante. Elle repêcha une fiole de la poche intérieure de son manteau et la lui tendit. « Vieillit 10ans, du nord du 59 ième… Ton père me doit une faveur. » Sam laissa Pitouch se mettre à l’aise dans son manteau. Samuelle aimait les chats... Elle leur ressemblait d'une certaine manière, une patte dans un monde et l'autre dans l'autre, vif et agile, perfide... Et puis Hemingway lui manquait... « Je la garde... » annonça-t-elle, sa voix à l'accent tellement reconnaissable se perdant dans les ronronnements satisfaits. « Quelques minutes... » spécifia-t-elle. « Mais donnes-moi 3 noises... C'est tout ce qu'il me manque... » supplia-t-elle. Samuelle supplier? Ohlalala

Elle laisse l’étranger les séparer puis pose familièrement une main sur la poitrine de Derick pour le faire reculer, à l’écart de l’importun, protégeant pitouch de son maître véritable. « Je vous ai attendu plus d’une heure, je crève de faim !! » persista-t-elle en baissant le ton. C'est le problème quand on fait le trafique des faveurs, Samuelle n'avait jamais un sous en poche...

- T'essaies de marchander? Pour une noise!?! Misérable!!
- C'est pas moi qui fouille les cabines téléphoniques pour une mornille ou deux qu'on devrait traiter de misérable !

Lance t-il, moqueur...Parce que Derick est un p'tit garnement et qu'il ne fait ça que pour jouer, la faire languir encore un peu parce qu'il sait qu'elle a faim. Il ne sait pas pourquoi, mais il sait simplement que c'est le cas.

- Vieillit 10ans, du nord du 59 ième… Ton père me doit une faveur.
- Un nouveau truc, tu comprends ? Laisse lui le temps d'en revenir le pauvre, il doit être en train de s'vomir les tripes à l'heure qu'il est. Laisse lui 5 minutes pour se remettre, il supporterais pas que tu le vois dans cet état, lui qui vante ta belle gueule dorée.

Rigole le jeune homme avant d'esquisser une moue déçue à voir Pitouch se blottir contre sa kidnappeuse.

- Sale bête ! C'est quoi c'te syndrome de Stockholm !!

Ajoute t-il en pointant la boule de poils qui ronronne d'un doigt accusateur.

- Je la garde...
- C'est ma p'tite fille ! Rend la moi !
- Quelques minutes...
- Tss.
- Mais donnes-moi 3 noises... C'est tout ce qu'il me manque...
- C'est bon, c'est bon, roh...

Soupire le gamin en plongeant une main dans la poche de son jeans, touillant dans des trucs qui tintent, des clés, toute sorte de machins, un briquet et deux trois autres babioles pour en sortir finalement une poignée de mornilles entrecoupée de quelques noises et d'un gallion...Puis il est brusquement repoussé en arrière, quelques pas pour retrouver l'équilibre alors qu'il était concentré à démêler les mornilles des noises.

- Hey !

S'exclame t-il en jetant un coup d'oeil à l'homme qui s'empare du téléphone...Il ne s'en préoccupe pas plus que ça...

- Je vous ai attendu plus d’une heure, je crève de faim !!
- Je sais, j'allais t'expliquer avant que tu m'voles Pitouch, non mais, tu parles de manières...

Grogne Derick en lui tendant ses trois foutues noises, avec une en prime et une dizaine de mornilles.

- Tiens, fiche moi la paix maintenant et rend moi ma Pitouch...

Boude t-il en croisant les bras...Puis il reprends sur un ton exaspéré d'avoir a parler malgré que sa chatte ne soit pas encore de retour, suivant la belle métisse pas à pas...

- Tu sais qu'papa est jamais à l'heure...Y'a toujours un truc qui l'retient et là...Ben c'était un nouveau machin en format injection, un mélange qu'il a essayé la nuit dernière après avoir réalisé que le malt, une infusion de Alihotsy et le jus de Bubobulb réagissaient ensemble pour donner une sorte de..., il grimace, une sorte de machin gluant dont l'odeur l'a fait rigolé pendant toute la nuit...c'matin il a essayé l'injection et pis bon...Comme il voulait pas risquer d'me tuer en me l'injectant, il a joué avec tout seul et maintenant, faut l'attendre...On devrait p't'être aller voir s'il va bien d'ailleurs...J'l'entends plus tousser...

Dit-il sur un ton un peu inquiet, levant la tête pour chercher du regard ne serait-ce que l'ombre de Sebastian qui se traine contre les murs...

Black Jack parle au téléphone, réglant un petit quelque chose à distance.



Sebastian s'est éloigné, s'étant rendu compte que ses vomissements sentaient l'essence. Il ne veut surtout pas alarmer son fils.

Derrière deux wagons inutilisés à s'vomir les tripes pis a essayer de rester debout.

Il n'y a qu'une ombre subite et une voix rauque qui dit d'un ton clinique.

Intéressant... j'me demande si ca flambe.

Dès qu'il a commencé à tituber, le lycan s'est immédiatement dirigé vers un endroit plus calme, plus isolé...Deux trains arrêtés, son délire flou le quitte pour être remplacé par d'horribles crampes, des spasmes musculaires ténus mais douloureux, brûlants, il descend du deuxième quai pour aller se réfugier entre deux wagons vides, arrêtés sur les rails qui s'étendent au loin...Se tenant a la paroi d'acier d'un train, il tousse violemment, pris de terrifiantes nausées, il se met a vomir longuement une substance collante et opaque dont se dégage une puissante odeur d'essence...

Une grimace alors qu'il regarde le liquide jaunâtre bouillonner comme un acide sur les rails avant que son estomac ne soit à nouveau tenaillé par une crampe et ne le fasse vomir à nouveau...Les yeux humides, rouges et le teint bleuâtre, Sebastian s'accroupit pour ne pas tomber, inspirant l'odeur du liquide puis recule d'un pas alors qu'un sourire bête s'étend sur ses lèvres...Tiens peut-être que c'machin là pourrait avoir un...

Ses pensées sont interrompues par un autre violent spasme dans le système digestif, et il rigole en plus ! Mais c'est vraiment par réflexes aux émanations parce que sérieusement, il ne trouve pas ça marrant du tout...Enfin, pas trop...Mais c'est une brillante trouvaille !

- Intéressant... j'me demande si ça flambe.
- Allons, on fait pas brûler ça, c'est une trouvaille fantastique, le trip que j'ai eu avant d'être malade, vous imaginez même pas !

Réponds t-il sans reconnaître la voix mais sans se demander non plus de qui il s'agit parce qu'entre les spasmes de son estomac qui l'étranglent presque, il n'a pas grand temps pour réfléchir...Ça semble s'être un peu calmé pour l'instant quand même...Sortant rapidement une fiole de son sac, avant qu'il ne vomisse a nouveau, il ramasse, avec une grimace retenue, ce qui se trouve sur les rails pour en faire tomber une bonne quantité dans le contenant avec un sourire tout tordu par les nausées.

- A'la...

Dit-il, satisfait, mais sans se lever...trop étourdi pour bouger...Ouais, décidément, ce machin là s'ra à étudier...Mais faudra éliminer les effets négatifs qui s'en suivent...

Samuelle sourit sous le compliment, rosissant juste un peu, adorable et ingénue comme si elle avait vraiment 25ans. Samuelle n’a eut que 2 admirateurs dans la vie… et Harkaitz ne compte pas vraiment. Elle est sensible, émotive, petite faille à sa façade à tout épreuves.

Elle accepte la monnaie, fronce les sourcils, recompte ce qu’il lui faut tout en écoutant d’une oreille distraite ses explications embrouillées de Derick. Non seulement elle ne se gêne pas pour quêter, mais elle n’a pas plus de scrupule à taxer le gamin. Puis elle lui repasse sa pitouch… « Sebastian va finir par se tuer à force de jouer à ça, tu le sais, hein ? » demanda-t-elle en fixant ses yeux surnaturels sur lui. « Qu’est-ce que tu vas faire à propos de ça ? » demanda-t-elle en lui rendant également sa monnaie. « Trois noises, pas plus… » Elle fondit sur le marchand de fruit, choisissant un plein panier de pommes qu’elle croqua à belle dent, lui en cédant une à contre cœur.

Il n'est pas sans remarquer qu'elle rougit légèrement et si il ne s'était pas mis à lui expliquer l'état présent de Sebastian, il lui aurait volontiers dit que son père l'aurait trouvée encore plus belle...De quoi lui faire sauter la face, ça aurait été marrant...

- Sebastian va finir par se tuer à force de jouer à ça, tu le sais, hein ?

Le garçon roule les yeux, visiblement excédé, il tend les bras et laisse la minette lui renifler les oreilles un instant avant de retourner se rouler en boule dans son capuchon

- Je sais bien, haussant les sourcils comme s'il s'agissait d'une inévitable fatalité, il baisse les yeux vers le sol.
- Qu’est-ce que tu vas faire à propos de ça ?
- Pas la moindre idée...J'pourrais l'forcer a rentrer en désintox mais ça impliquerais de m'retrouver tout seul, j'aime autant l'voir s'marrer que l'voir enfermé à se sevrer pour recommencer après...Parce qu'il vit que de ça au fond, ce s'rait comme lui enlever son métier hein...

Soupire t-il en haussant les épaules.

- Trois noises, pas plus…
- Bah t'en aurais eu pour plus tard, non ?

Dit-il en remettant les pièces dans la poche de son jeans...Puis attrapant une pomme que Samuelle lui donne, il la remercie d'un sourire.

- ...Il devrait bien revenir un jour ou l'autre...

Ajoute t-il après un court silence, croquant dans le fruit, se léchant les lèvres compulsivement avant d'y mordre a nouveau, apparemment, lui aussi il a faim...

Une moue de pur dégoût passe sur le visage de l'assassin.

T'es dégueu Shaw...

Il se penche et attrappe le drogué par le collet, prenant soin de rester hors des jets de vomissures potentielles. Son odorat délicat est mis à mal.

Suis un peu, ton odeur ferait fuir les moufettes. Tu fais quoi ici au juste? Si c'est opur vendre de la came, ta gueule fera fuir le pire junkee, j'espère t'en a conscience?

- T'es dégueu Shaw...
- Oh, tiens, encore vous ? Bonjour !

Lui réponds t-il sur un ton un peu barbouillé, l'estomac retourné, il grimace légèrement, puis, brusquement secoué comme un prunier alors qu'il se fait attraper par le collet, quelque chose semble lui remonter dans la gorge avant de retomber brusquement comme une boule de billard au fond de son système digestif, lui faisant plisser les yeux et le nez et serrer les dents comme si on venait de le frapper.

- Suis un peu, ton odeur ferait fuir les moufettes. Tu fais quoi ici au juste? Si c'est pour vendre de la came, ta gueule fera fuir le pire junkee, j'espère t'en as conscience ?
- Allons allons, ça sent juste un peu l'essence...

Dit-il sur un ton tout a fait décontracté...

- Mais si vous voulez bien me lâcher, j'ai rendez-vous important avec une très jolie Damoiselle...

Réplique t-il calmement en détachant lentement les doigts de Coeurd'acier de son manteau de cuir...

- Et sérieusement, je vous conseille de vous éloigner un peu sinon les émanations vous f'ront rigoler aussi, vous avez beau être beau, grand et fort, c'est un puissant gaz hilarant, un peu le même effet que le protoxyde d'azote.

Explique t-il sans se débattre mais en attendant simplement que Halewyn le lâche, un grand sourire bête accroché aux lèvres, il ricane...Ses épaules sont secouées d'un rire ténu qu'il retient visiblement à grand mal, autant que les haut le coeur qui lui soulèvent la poitrine et lui font serrer les dents aux 20 secondes.

- ...Ou alors si c'est pas que vous avez peur de rire, j'ai pas très envie de tacher ce beau manteau avec ce truc là.

Dit-il en pointant les restes de ses vomissures qui trainent sur les rails.

[ HJ -> Oh c'est joli Halewyn et Sebastian ! Les couleurs fitent ! ]

« Besoin de rien pour plus tard… Si j’étais pas venue ici j’en aurais pas eu besoin… » Logique implacable. Samuelle ne devrait pas se trouver là. Elle choisi un autre fruit. Affamée, vraiment. « Viens, allons chercher mon admirateur… Si ça se trouve il aura perdu conscience quelque part… »

- Besoin de rien pour plus tard… Si j’étais pas venue ici j’en aurais pas eu besoin…
- Désolé.

Répond le jeune homme en jetant son coeur de pomme dans une poubelle, parce qu'un reste de fruit qui pourrit à la vue de tous, c'est pas génial et ça fait malpropre. Derick le sait et il a un minimum de respect pour le client potentiel.

- Viens, allons chercher mon admirateur… Si ça se trouve il aura perdu conscience quelque part…
- Tu pourrais être surprise ! Il est plus résistant qu'on peut l'imaginer, réponds le garçon avec un joli sourire tout blanc bien que teinté d'inquiétude. Il s'avance dans la direction que Sebastian avait pris...Puis dépose Pitouch'kin sur le quai..., Trouve papa Pitouch...

...Pas un mot de plus et la minette s'éloigne en courant, comme si elle n'avait jamais perdu le lycan de vue. Dévalant les escaliers, contournant un mur puis s'élançant sur les rails pour passer sous un wagon...puis un deuxième. Derick la suit à grands pas, parce que quand elle court comme ça, c'est qu'il y a de quoi s'alarmer...Puis un miaulement déchirant atteint les oreilles de Samuelle et Derick qui se démènent dans les rails pour ne pas perdre pied et rattraper la flaireuse...Puis une fois entre les deux wagons, la chatte lève ses grands yeux verts vers son maître...

Sebastian est toujours debout, une main sur la cloison de métal d'un wagon, toussant deux trois coups, dos à eux...

- P'pa...?

Le lycan se retourne, le teint un peu moins bleuté, quoi que toujours très très pâle, un teint de mort en étant moins alarmant que quelques minutes plus tôt, les yeux bouffis.

- Rick ! Oh !

S'exclame t-il en se retournant vers eux puis se retournant à nouveau pour leur montrer son dos...Il a l'air un peu confus...Regarde autour de lui un moment...Reste immobile deux trois secondes...Puis prends le poignet de son fils et l'attire à lui...Un peu comme un cocus d'équipe de foot, ils bavardent à voix basse, échangent quelques objets...Puis comme si rien n'était, Sebastian se retourne vers la métisse, bien droit, bien que blanc comme un cadavre, il ne sent pas trop l'essence, une subtil odeur de menthe...apparemment il mâche un truc vert qui doit justement être une gomme à mâcher faite maison...

- Samuelle ! Comment vas-tu ? Excuse moi pour l'attente, je suis vraiment désolé ! Tu es toujours aussi ravissante...Même encore plus que la dernière fois qu'on s'est vu, tu es tout simplement splendide !

Lance t-il sur un ton absolument charmant alors qu'il accompagne son récital de compliments par un baisemain parfaitement exécuté à la manière d'un Prince Charmant...C'est dingue quand même qu'il ai l'air aussi malade physiquement et qu'il agisse comme si tout allait très bien...Derrière lui, Derick roule les yeux avec un petit sourire exaspéré.

- J'ai été retenu par une hallucination vois-tu..., il s'arrête un instant, levant les yeux, réfléchissant..., Enfin, non, bien sûr que tu ne le vois pas puisqu'il était une hallucination, particulièrement réaliste je dois avouer, d'un homme en manteau d'cuir rouge et aux cheveux blancs qui m'a fait remarquer que j'étais dans un état lamentable, j'espère que ça ne sent pas trop..., dit-il en vérifiant son haleine dans le creux de sa main avant de reçevoir une tape sur l'épaule...
- C'est bon p'pa...Tu peux la laisser parler aussi hein.

Rigole le jeune homme alors que la chatte bondit souplement sur l'épaule de Derick pour retourner dans son capuchon en ronronnant.

Un léger rire parvient aux oreilles de la métisse. Une poigne de fer tombe sur son épaule en même temps qu'un

Bouh!

Et voilà l'hallucination de Sebastian qui prend vie, à peine... Que dis-je, mais oui, à peine atteint par les vapeurs de vomi. En fait, juste assez pour le rendre souriant. Ce qui, pendant que j'y pense, vu les circonstances actuelles, doivent avoir sommes toute passablement beaucoup atteint le mec, vous me suivez?

« Derick ? Pitouch, c’est vraiment un chat ? » demande-t-elle le plus naturellement du monde. Parce qu’un chat est un chat mais…

Rayonnante. C’est de ça qu’elle a l’air. Rayonnante comme une femme qui a survécus au premier trimestre… Elle assimile les compliments avec félicité, parce que c’est rare qu’on est flatteur avec elle. Elle en ronronnerait presque. Jusqu’à ce qu’il mentionne un détail qui l’alarme. « Un manteau rouge et des cheveux blancs ? » l’interrompt-elle subitement.

Mais la réponse se manifeste d’elle-même.

Vive, Samuelle a toujours été vive. Vive et effrayée par Halewyn. En outre, elle n’a pas une de ses physionomies fluettes et coulantes, non, avec Sam, on a de la pogne… Elle se retourne en panique dans une envolée de jupe rouge : !

Ailleurs…

!

« ARGL!!! » Une vision forestière… Très brève… Tournoyante… Elle se jette contre lui, le saisi par les hanches et l’entraîne. !

À la gare…

!

Elle le repousse vivement. Repousser Phœnix avait été une raison de vivre pendant un temps. Venir à bout de l’assassin était un jeu d’enfant. Elle fit un bond en arrière, jeu de pied digne d'un boxer, et butta contre Sebastian. « Ne me touche pas!!! » hurla-t-elle tremblante en agitant les mains vers Hale comme pour le tapocher s'il tendait une main vers elle. On peut dire qu'il lui fait de l'effet!

- Derick ? Pitouch, c’est vraiment un chat ?
- Non, pourquoi ?

Demande t-il tout aussi naturellement...

- Un manteau rouge et des cheveux blancs ?
- Exact...C'est familier d'ailleurs...

Explique t-il sans trop se rendre compte que la métisse est visiblement étonnée et plutôt paniquée...Derick lui, l'a remarqué d'ailleurs, c'est d'ailleurs pourquoi il recule d'un pas avec une brève exclamation de surprise quand apparaît derrière Samuelle l'homme que son père croyait avoir halluciné. Silencieux, Sebastian lui, sourit un peu jaune... L'expression de la métisse l'inquiète.

!

...Quoi ? Le lycan et le jeune homme se regardent un moment...Quelques secondes passent...Très courtes...

!

...

- Ne me touche pas!!!

Sebastian la rattrape habilement et l'empêche de s'étaler mais sans plus, époussetant brièvement les diverses couches de tissus, les yeux se lèvent vers l'assassin, intrigué...Qu'est-ce qui s'est passé ? Derick lui accourt vers Samuelle...

- Ça va aller ? Tu t'es pas fait mal ?

Demande t-il sans la toucher, restant à un pas de distance sans non plus lui couper le visuel avec Coeurd'acier...même si, par sa taille, il ne pourrait pas de toute façon, trop petit. Sebastian posté derrière elle, prêt à la retenir si elle réagit encore mal...

L'assassin rigole, les yeux gris pétillants.

Chouette la balade...

Oh, il n'essaie pas de la toucher, son air vaut 1000 mots et il en aura pour les mois à venir pour se marrer.

Dis, t'a pas élargit du cul toi? C'pour ca tu te cache?

Dit il, les bras croisés, faisant craquer un peu le cuir de son coat volontairement.

Samuelle ne rigole pas, les yeux d’or flamboyant.

Comme chien et chat… Le grand amour… littéralement.

Samuelle se figea une fraction de seconde avant que ses traits ne trahissent l’horreur la plus pure. Une horreur insultée. Elle plaqua ses mains sur ses fesses. Ça n’aurait pas été si problématique s’il avait su pour Léandre… Mais s’il le savait… Elle devrait admettre qu’elle lui avait menti, triché pendant 11ans. Or Muelle était une traditionaliste qui poursuivait ses habitudes. « Je-ne-me-cache-pas! » menti-t-elle effrontément en lui balançant son sac de pomme dans les bras et de disparaître dans une nouvelle vrille.
!



De l'autre côté de la gare, deux oiseaux de mauvaise augure entre dans le hall. Ils sont trop chaudement habillé avec de longs manteaux de laine noire. Deux hommes au teint recuit qui font une pause sur le seuil et balayent les lieux du regard, avisant Black Jack et glissant sur lui sans intérêt. Il ne se concertèrent pas, mais celui qui ne portait pas de lunette traversa la salle pour se rendre sur les quais...

:black:

Parlant au téléphone, il jette un petit coup d'oeil aux nouveaux venus.



Rigolant comme un con, Halewyn relève la tête vers la gare. Chopant une pomme dans le sac, il croque dedans.

Vla Dupond et Dupont qui se pointent les gars... On va rire.

Il s'appuie alors sur le wagon, attendant manifestement qu'un des deux se pointent. Riant tout seul, il passe proche de s'étouffer avec sa pomme, mais réussit a y réchappant de justesse.

Derick se pousse du chemin...parce que l'assassin et Samuelle semblent bien se connaître et qu'ils ne semblent pas s'adorer non plus...Et qu'il n'a pas l'intention de s'interposer...Il va rejoindre son père derrière la métisse dans un pas pressé...

- Chouette la balade... Dis, t'as pas élargit du cul toi ? C'pour ça tu te cache ?

Sebastian arque un sourcil...Un sourire en coin, parce qu'il est encore sous effet quand même...Mais c'est son corps qui sourit, pas lui...parce qu'on ne dit pas à une Dame qu'elle à un gros cul. C'est pas très gentil...Derick lui, observe Coeurd'acier par dessus l'épaule de la métisse d'un oeil méfiant...

- Je-ne-me-cache-pas !

Puis elle se tourne vers eux...Le père et le fils se séparent pour la laisser passer mais finalement, elle ne passe pas...

!

...Silencieux, ils se jettent un coup d'oeil interrogatif...Avant de lever la tête simultanément pour regarder aller Coeurd'acier...Toujours sans un mot...Bien que Sebastian ai un sourire d'une oreille à l'autre plaqué sur le visage, influencé par les ricanements de l'assassin...Il est encore sensible à ce qui peut être drôle...Disons qu'il serait enclin à partir sur un fou rire pour pas grand chose.

- V'la Dupond et Dupont qui se pointent les gars... On va rire.

Mauvais signe. Derick tourne la tête vers son père...Dont les épaules sont secouées d'un rire silencieux...Si Derick est encore là, c'est parce que son père n'a pas amorcé de départ encore...Mais à la moindre occasion, il déguerpira en trainant Sebastian par les oreilles s'il le faut. Le lycan, lui, reste à une certaine distance de l'assassin mais il est curieux...Qui c'est ceux là ?..."Pas d'nos oignons. " Aurait répondu Derick...

Philippe Daee fait un pas sur le quai, retenant la porte. Il regarde à gauche, à droite, visiblement à la recherche de quelque chose... Il avise Halewyn et le duo. Son visage inexpressif reste longtemps tourné vers eux. Impossible qu'il ne l'ait pas reconnu. La pause qu'il fait le montre bien.

Lors de leur dernière rencontre Philippe Daee s'est montré tantôt hargneux, sarcastique, ironique et tantôt diplomate et conciliant. Il avait prit sa défence. Paul l'avait sauvé...

Puis Philippe Daee se détourne sans un geste, referme la porte derrière lui et sans rien dire, revient vers son frère avec un bref signe de tête. Rien... Pierre Daee fit demi tour et le précéda par la porte...