Fuite.

Les derniers jours ont été tranquilles, elle a repris des forces depuis la prise de pouvoir. La dernière nuit, où elle a pris la mesure de la trahison de Morayeel. Les implications, les conséquences... Non, sous toute logique ce n'est pas comme ca que ca devait se passer. Mais la Nouvelle Chimère a décidé que si.

Elle se demande si c'est elle qui a changé les choses, dû à sa nature, ou si c'est sa proximité qui a contaminé la Chimère. Quoi qu'il en soit, le résultat est là, et ce n,est pas bienbien encourageant.

En raquettes, emmitoufflée dans quelques vieilles fourrures dénichées on ne sait trop où, elle va, plein sud. Derrière elle, le manoir Daee... Oui, c'est génial, mais ca ne correspond pas à ce dont elle a besoin.

La Phoenix a besoin de cotoyer les mortels, histoire de voir si c'est elle ou la Chimère... Elle a momentanément fermé le lien qui la relie à son père.

Il y a des trucs qu'on doit faire seule... Les parents ne font que tout gâcher.

S'en allant, elle pique par le lac... Elle sait qu,elle n,a pas le droit d'y aller. En fait, pour le moment, le lac est le dernier de ses soucis.

La jeune femme ralenti et arrête sur ses raquettes. Seule au milieu de l'étendue gelée, elle lève l'oreille, attentive à quelque chose.

Le vent? La musique? Mais quelle musique?

Plus tard, elle atteint enfin le couvert des arbres bordant le lac. Le temps qu,elle y arrive, une tempête monstre s'est levée, emportant tout sur son passage. La visibilité est nulle, les flocons fouettent et fondent sur son visage avant de se changer en glacon.

Aussi Flamme soit t'elle, il y a certaines limites. Le froid environnant prélève son tribut. La jeune femme s'adosse alors au dos d'un sapin et réfléchit un quart de seconde.

Il y a certains avantages a être sorcière. Ses réflexes de mortelle tiennent encore.

A coup d'accios, elle se fait un mur réflecteur en pierres. Pas trop haut ni trop large, juste assez pour se protéger. Une autre série d'accios, et des branches arrivent. Un flambios enflamme le tout, mais après plusieurs essais. Le bois trempe flambe mal.

Tout ca pour dire qu'après une heure, ce qui est long compte tenu de la magie utilisée, elle se dégèle tranquillement les doigts à une flamme crépitante, soupirant d'aise.

Ca doit être génial ici l'été, songe t'elle.

Des heures plus tard, toujorus en vie grâce au feu, Elthiriel s'est remise en route, calant dans la neige fraîche. Une fois le lac passé, elle oblique inconsciemment vers l'Est. Sa dague, ses raquettes et sa fourrure comme seul paquetage.

Sa volonté comme seul gage de survie. Sa détermination comme but.

Il a attendu la fin de la tempête. Ok, c,est prendre des risques sur sa paie, mais il pourra pas en profiter de toute façon s'il crève de froid dans la tempête. Darrin était un salaud, un violent, mais surtout un profiteur. Pas une raison pour crever pour rien. Et puis, il aurait une longueur d'avance si jamais il retrouvait Elthiriel morte gelée. Il pourra se cacher à New-York, Halewyn ne le retrouvera pas.

Bref, il sort quand il se dit que c'est maintenant sans danger. Il sort dehors, bien habillé t prêt à aller se balader. Il embrasse le paysage, vaste étendue glacée, recouverte de neige fraîche, le lac pas très loin, quelques centaine de mètres à peine, du blanc pur partout et il respire à fond.

Putain que c'est froid ! Pays de merde, le Canada !

Non, mais quelle idée de l'amener ici ? Noooon, ça pouvait pas être à Cuba, ou un pays chaud... tsé, la Corse ça aurait été bien... mais naaan, fallait que ce soit dans le putain de grand nord canadien ! Il était pas habillé pour jouer dehors ! Pas à -8000° ! Elthiriel a surement pas survécut à ça. C't'une fille en plus.

Par précaution, il a emporté une couverture. Question de recouvrir le corps gelé s'il a pas de chance. Mais Darrin a toujours eu beaucoup de chance. Et avec encore plus de chance, il se fera pas chier à marcher. Il a eu des cours privé. Un un permis en carton, écrit au marker lui donnant le droit de transplaner... marrante cette Daee... vraiment marrante... pfff...

Mais bon, ça va le pratiquer.

CRAC
CRAC

Pas là.

CRAC
CRAC

Pas là non plus.

CRAC
CRAC

Non plus.

CRAC
CRAC

Pas ici.

CRAC
CRAC

Mwahaharf, c'était marrant ce truc !

CRAC
CRAC

Gnihihihi... oh... là voilà ! Elle est vivante ! Yeah, sa paie ! Cool ! Hum... euh... ... ok, un dernier pour se rapprocher.

CRAC
CRAC

Ouais, génial, presque assez proche ! Il a juste un pas à faire et il lui met la main... enfin, l'énorme main sur l'épaule.

- Allez, on rentre maintenant. Tu vas attraper ton coup de mort et j'serai pas payé.

Et sans lui demander son avis, il l'entraîne à sa suite, revenant vers le manoir.

Une immense bouffée de chaleur, la neige fond autour d'eux, devenant une pitoyable couche d'eau. Elthiriel est déjà énervée par ce que son père a failli faire à Morayeel. La connexion a été interrompue par ce connard de Darrin en plus.
Elle ne capte plus rien, elle est pleine de bleus, le nez qui saigne...

Une bourrasque de vent causée par des ailes déséquilibre le garcon.

Non... Je m'en vais. J'ai à faire plus urgent et plus important que de rester cloìtrée.

La petite jeune femme lève le menton par défi, solidement campée sur ses raquettes.

Tu suis ou tu t'ôtes de mon chemin. Sinon tu va le regretter.

Voir l'état d'Elthiriel ne lui plaît pas. Merde, le paternel allait utiliser n'importe quoi pour ne pas payer.

Un déséquilibre par il ne sait trop quoi, il se remet d'aplomb et revient vers elle.

- Non... Je m'en vais. J'ai à faire plus urgent et plus important que de rester cloìtrée. Tu suis ou tu t'ôtes de mon chemin. Sinon tu va le regretter.

Darrin est pas du tout du genre à jouer au bon toutou qui suit docilement. Fuck son orgueil, L'imposante main de Darrin se referme sur la nuque de la gamine.

- Oh non, tu vas pas me faire chier. Ton papa a dit de rester ici et pis j'te garde. Alors, tu restes ici et j'te garde.

Et surtout pas de latitude pour la laisser se débattre, la pression sur la nuque est trop forte pour espérer faire quoique ce soit, à part suivre.

Elle est la digne fille à sa mère. Et ca m'étonnerais que Darrin ait un Jack Strap.

PAAF!!!!

Des étoiles et des joyeuses qui valsent.... Joyeusement cela va sans dire. Sans attendre, elle lui en assène un autre coup.

Les ailes battent furieusement l'air, mais La Phoenix n'a pas la maturité nécessaire pour voler.

Pas encore. La meilleure défense c'est l'attaque, donc elle frappe. Mais la deuxième fois que les grelots tintent, l'horreur de ce qu'elle vient de faire la saisit dans toute sa splendeur.

On ne frappe pas un homme aux couilles, sauf si on est en danger de mort. Le souvenir de sa mère qui fait tinter les joyeuses de son père lui fait monter un frisson de douleur empathique le long de la colonne vertébrale.

Aussi, au lieu de fuir, au mépris de tout danger, elle se jette sur le colosse, paniquée, faisant fi de tout danger, sachant pertinemment qu'elle va en manger toute une.

Excuse moi!

Répète t'elle sans cesse, limite hystérique.

Non, Darrin n'a pas de jack-strap. Il ne s'appelle pas non plus Couilled'Acier. Il met au moins 10 secondes avant d'être capable de respirer. Les genoux flanchent, il cale dans la neige.

- Excuse moi!

Rien à foutre. Il n'entend rien de toute façon, à part le sang qui lui bat les tempes. Tout le monde sait que le cerveau y est directement relié. Il émet un grognement douloureux et se tourne sur le côté et tente de se relever. Mais il a une masse sur le dos.

C'est sans doute l'instinct de survie.

Il la repousse brusquement, avec agressivité, une force terrifiante.

BANG BANG BANG BANG

Ou c'est peut-être que pure vengeance.

À bout portant, de très près. De trop près. Il la laisse s'écrouler dnas la neige et se relève, chancelant.

- Bordel de merde de salope de...

BANG

Il peste, jure et reprend le contrôle sur la douleur. Puis il réussit à inspirer et à reprendre un calme tout relatif. Puis il constate.

- Fuck.

Encore quelques pas autour d'Elthiriel, puis il se jure que c'est pas cette petite garde de salope qui va lui faire perdre autant de pognon. Il doit rentrer au manoir.

D'un autre côté, c'est tout ce qu'elle mérite de se vider de son sang... il a rien touché de vraiment et rapidement vital. Il pourrait filer...

Mais elle va lui faire perdre un tas de pognon.

- Fuck, jure-t-il, beaucoup plus contrarié par la possible perte d'argent que de l'état de la gamine.

Il se décide, toujours aussi furieux. Il l'agrippe par le col et tout autant par les cheveux et il la traîne sans ralentir vers le manoir des Daee, laissant une superbe traînée sanglante dans la neige.

La porte du manoir pivote sur ses gond et va percuter le mur avec force, de quoi faire tomber la poussière du plafond.

- DAEE ! lance-t-il avec force puis, aussitôt qu'il la voit, il se dirige vers elle et lâche Elthiriel à ses pieds. On a eu un... différent. Mais c'est pas vrai que cette petite salope va me faire perdre autant de fric. Fais quelque chose.

Samuelle croque des pommes évachée sur un divan… Elle attend son élève. Faim, toujours faim… Saleté de grossesse… Au moment où elle entend son nom, elle grimace. « Si tu souhaites m’appeler par mon nom, c’est Mademoiselle Daee qu’il faut dire… » Elle mettait un point d’honneur à lui apprendre les bonnes manières… « Et on dit Je vous prie… *en français* ou s’il te plait… » ajouta-t-elle en émergeant du divan pour voir atterrir une Elthiriel ensanglanté sur la parquet.

« Par la lune l’ermite et les étoiles!!!!! » La métisse bondit et se jeta à genou par terre, retournant la fille d’Halewyn pour voir dans quel état il l’avait mise. « Tu lui as tiré dessus! Mais qu’est-ce qui t’a pris, imbécile! Donne-moi ton couteau! » ordonna-t-elle, déchirant les vêtements de la victime, mettant à jour l’impact des balles. Samuelle serra les dents fortement contrariée. Soigner quelqu’un, c’est beaucoup plus facile avec la magie sauvage. Le corps est sauvage, il n’a rien à voir avec les civilités. Et la magie sauvage était hors de portée actuellement… « Merde… » Avec les lambeaux de vêtement, elle fit une forte compression sur les plaies puis lui rendit le couteau. « Va me chercher de la gomme de sapin… Tu sais comment on fait? Tu sais reconnaître un sapin? »

Il reste stoïque, non sans afficher un très subtile sourire. Assez prononcé pour se poser la question, pas assez pour qu'on ne se demande pas si c'est pas un sourire naturel.

Il se demande vaguement pourquoi elle s'énerve. Elthiriel pourrait agoniser des heures avant de crever.

Son couteau ? Elle veut l'achever ? Bonne idée ! ... merde, il sera pas payé. Mais il lui tend tout de même le couteau. Il aura qu'à mettre tout ça sur la faite de Samuelle Daee. Pourquoi pas, hein ?

- Va me chercher de la gomme de sapin… Tu sais comment on fait? Tu sais reconnaître un sapin?

Il hausse un sourcil et ne bouge pas. Elle le prend pour un imbécile ? Ah, oui, elle l'a dit. Alors pourquoi se fatiguer.

- Sapin ? Le truc vert, en triangle, avec des lumières multicolores qui sent le sent bon à bagnole ? lance-t-il, ironique.

CRAC
CRAC ailleurs dans le manoir
CRAC

Oui, Darrin semblait adorer le transplannage. Il transplannait pour un oui, pour un non.

Il reste absent de longues minutes.

CRAC

- C't'assez ?

Dans un petit ramkin, un ou deux centimètres de gomme de sapin se trouvent. À croire qu'il a tordu les sapins pour en avoir autant.

« Ça ira… » Mais au lieu de prendre le ramequin, elle le tire vers le bas par le poignet. « Leçon du jour, l’Accio ! Sors ta baguette, il faut retirer les balles puisqu’un gros malin lui a tiré dessus… Et la prochaine fois, vise là où ça ressort t’auras une étape de moins à faire ! » Et elle lui enseigne sommairement le sortilège… Lui faisant une démonstration, avant de le planter là avec sa victime. « Et respecte l’angle d’impact, sinon tu vas agrandir le trou en plus de lui faire mal… » Elle brandit un index : « Je t’interdis de lui faire du mal exprès… Stupéfie-la, tu travailleras plus facilement. » -

Elle reparue en tenant sous son bras celui d’un vieillard de près de 70ans. Paul Daee, une tasse et une soucoupe à la main, l’air contrarié. Il examine le contenu de sa tasse : renversé, avant de sentir le contrecoup de l’endroit… La tasse de porcelaine roula sur le sol alors que Paul était la proie d’un malaise visible. « … la gomme… j’ai prit le mélange dans l’atelier mais je ne sais pas à quelle essence l’accorder… Ça va oncle Paul ? » Les bras crispés sur sa poitrine, plié en 2, le vieux croise le regard avec sa nièce. Évidemment que ça n’allait pas… « Titi va mourir… Enfin, j’ignore comment elle doit mourir mais… »

Paul s’approche, effleura l’adolescente du bout des doigts. « Le frêne… Le frêne dégage la plus forte chaleur… » « Tout les planchés sont en frêne… Darrin, prend ton couteau et fais-moi de la sciure… Fine, bien bien fine… »

Et c’est ainsi que Darrin apprit sa première leçon de magie sauvage… On décrocha de larges tambours des murs, il apprit la danse, le chant… Une fois les plaies colmatées avec le mélange-maison, Paul fit une seule mise en garde : « Ça ne fonctionne que si c’est la bonne essence… Sinon il y aura rejet et le rejet ne pardonne pas. » Pardonne pas comme dans ? « Maintenant tu vas danser et chanter avec moi… C’est comme les autres sortilèges, mais sans les mots, sans les gestes rigides. »

Leçon du jour ? Ah, yay ! Ça c'est intéressant. Il apprend un nouveau truc, qui lui dit vaguement quelque chose. Dario l'avait utilisé devant lui, un jour. Il avait promis de le lui monter. Pffff.

Il s'y applique quand même très bien, sans oublier de Stupéfixer Elthiriel avant de commencer. Et ça, le stupéfix, il y arrivait très bien. IL hésite à lui faire ressortir la balle de l'autre côté et il le lui dit à haute voix. Mais il ne le fait pas. Si ça la tuait ? Il ne serait pas payé... et ça ce serait vraiment chiant.

Puis Samuelle revient, avec le p'tit vieux de la boutique. Oncle Paul. Il explique les chose et Darrin, étrangement, trouve ça vachement intéressant. Il écoute attentivement et s'applique à la tâche. Darrin est une grosse brute, mais il est manuellement doué. Surtout au couteau.

Les fins copeaux de bois sont très bien fait.

Elegamment, sans protestation, la jeune femme s'écroule dans la neige. Elthiriel n'aura conscience de rien.

Les 7 autres s'arrêtent subitement, se crispent sous l'effet d'une douleur ausssi vive qu'inattendue. Ils s'interrogent, les uns les autres, voir qui a bien pu être blessé.

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Enervatum!

En réponse immédiate, le petit corp au sol commence à chauffer, à surchauffer... Sous les yeux de Paul, Muelle et Darrrin, la gomme de sapin commence à fondre, la scieure de bois prend feu, répandant une merveilleuse odeur de frêne. Les ténàbres sanglantes se répandent autour d,elle, avant de l'engloutir complètement.

Il y a une seconde ou deux, avant qu'une formidable bouffée de chaleur ne monte de l'amas d'ombres. Des ailes en flammes s'ouvrent grand, tres grand, roussissant quelque moulure de bois ancienne, non loin.

La tête d'oiseau, fine et fière, délicate, tenant plus du faucon pèlerin que de l'aigle, les fixe avec haine. En état de choc, La Phoenix ne retient qu'une chose.

Ils ont essayé de la tuer. Bon, en fait , il, mais c'est tellement plus facile généraliser.

Dans un parfait ensemble, trois baguette se dressent:

- Aguamenti!!!
- Aguamenti...
- Acuamenti!
- C'est A-GUA-MENTI, imbécile!
- Aguamenti!!!!!!

Un ensemble parfait ou presque, mais on ne compte pas l'acuamenti, trois jets d'eau parfaits. Eau et flammes donnent de la vapeur, c'est connu. Bientôt, on se croirait dans un sauna.

Un cri de rage et de douleur. Il y a des bourrasques de vapeur et de gouttelettes d'eau brûlantes qui leur sont renvoyé en pleine face. Puis, une immobilité absolue. Le bruit de serres sur le plancher qui se changent en bruit de pieds.

La jeune femme fuit. Mais dans quel état? Samuelle et Paul qui ont vu et soigné Halewyn après une combustion peuvent se poser des questions. Cependant, la situation n'est pas la même du tout, pour ce qu'ils en savent c'est peut-être l'eau qui l'a blessée le plus. C'est dur à dire.

Quoi qu'il en soit, la jeune femme est en état de choc. On l'a défigurée deux fois, mais essayer de la buter? C'est une première... Elle n'était pas réellement en danger, au pire un autre Phoenix serait né de sa mort. Et ca, ca aurait peut-être été moins bon pour l'entourage. Qui sait ce que ca aurait donné.

Pour le moment, pieds nus sur le plancher, elle essaie de se trouver un coin sûr où se terrer. Elthiriel a mal, ses vêtements sont déchirés, mais elle n'en a qu'une conscience secondaire.

Le poid de Sanglante, bien rangée dans son étui, ne la rassure que légèrement. Glissant sur le parquet poussiéreux, la peau cloquée par l'eau chaude, la jeune femme se terre dans la cuisine.

Il a un minimum de conscience professionnelle. Mais il a surtout une conscience monétaire. Pas question qu'elle se pousse. Habitué à poursuivre les gens dans un espace relativement clos (tous les débités tentent de se sauver, c'est bien connu. il la suit au son. Et aussi la direction la plus possible qu'elle ait pu prendre sans qu'il la voit à travers la vapeur.

Il rejoint rapidement la cuisine et accessoirement Elthiriel. Le petit regard noir se pose sur elle, encore furieux.

- Sauve-toi encore et j'te jure que j'recommence, informe-t-il en joignant le geste à la parole.

À savoir lever encore une fois son arme sur elle. Mais il ne tire pas. Pas encore. Mais il vise et Darrin sait viser.

La jeune femme tourne son visage vers lui. De sa distance, il peut voir qu'une partie de celui ci est cloqué de rouge. Les lèvres pleines s'entrouvent alors sur une note évoquant le feulement d'un chat sauvage.

La luminosité de la pièce varie soudainement, aussi rapidement qu'un kaléidoscope. Quand ca se replace, la jeune femme n'est apparamment plus là. En fait, venant d'utiliser pour la première fois son don d'évanesmagie, Elthiriel est debout sur le comptoir, dague à la main.

Darrin sait viser, mais Elthiriel sait chasser. Et il n'y a rien de plus dangereux qu'un fauve acculé dans un cul de sac. Elle sent sa peau brûlée se tendre, se fissurer. Mais d'instinct, elle sait que ce n'est pas si grave... En ce moment, dans sa tête, il n'y a qu'une équation qui tienne

Darrin + pistolet = danger de mort pour elle.

Un battement de paupière et elle n'est plus là. Fait chier. Il repose les yeux sur elle, elle est debout sur le comptoir. Couteau à la main ? contre lui ? Aucune chance. Elle peut le piquer, pas de doute, mais Darrin a été élevée dans la rue, là où les gamins se baladent avec des couteaux à partir de 6 ans, quand c'est pas plus jeune.

- Fais pas l'imbécile, tu me rapportes pas mal de fric, informe-t-il d'un ton neutre.

Un autre feulement comme seule réponse. Si Darrin a une quinzaines d'années dans le maniement de la lame, Elthiriel, elle a toute une vie Halewynienne dans la manipulation de telles armes.

Mais pas les pistolets. Halewyn dédaigne de telles armes et Phoenix Noir n'en a jamais utilisé. Les carabines de snipers oui, à l'occasion, mais pas de quoi avoir une expertise.

Bref, tout ca pour dire qu'en ce moment, à part les deux protagonistes, rien ne bouge dans la cuisine.

Le flamboyant rencontre le noir sans ciller. Un grondement sauvage passe les fines lèvres.

Fais pas l'imbécile, tu me rapportes pas mal de fric

Un feulement pour toute réponse, l'éclat fugace de Sanglante. Ai-Je déjà dit qu'elle était en état de choc? Et ce pistolet, là, braqué sur elle, aide pas à reprendre ses sens.

Des voix étouffés et un claquement indistinct résonna au loin… Paul ne pouvait rester d’avantage sous l’influence de ces lieux, pas après une telle perte d’énergie. Le temps que la vapeur se dissipe, Samuelle se guida à l’oreille, laborieusement parce qu’elle n’a rien d’une chasseuse. Elle entra dans la cuisine et fronça les sourcils.

Le scélérat… Une bouffée de colère lui rosit adorablement les joues.

« Que tu ai perdu le contrôle une fois, je peux l’admettre. » dit-elle en venant se placer devant l’arme. « Que tu la menaces encore de sang froid, je ne le permettrai pas. » Une case qui compte double. « Paul l’a rappelé à Halewyn mais vous ne pouvez pas comprendre parce que vous êtes sourd à la magie des pierres. Je suis morte ici. Tu n’as peut-être pas mesuré l’importance de l’avertissement. Range ton arme. » Ses yeux d’or brillaient comme de l’or en fusion. Puis, posément, parce que l’injonction ne souffrait aucune discussion, elle lui tourna le dos et tendit la main vers l’adolescente. « Elthiriel, descend de là, c’est très mal élevé de grimper sur les comptoirs. »

La jeune femme bouge latéralement sur le comptoir, gardant Darrin et son pistolet en vue, histoire de pouvoir esquiver s'il fait, ne serait-ce, qu'une crispation de l'index.

Et Samuelle arrive. L'autre qui l'a ébouillantée. La douleur n'est pas près de partir. La lecon n'en est que plus cuisante.

Peut-elle avoir encore confiance en Samuelle Daee? C,est comme assener un coup de journal sur le museau d'un chien avant de lui tendre une friandise.

La méfiance dans les prunelles ioncandescentes informe assez bien la métisse du chemin de pensées de la phoenix.

il voit l'arrivée de Samuelle d'un mauvais oeil. Casseuse de party... mais il doit s'avouer... à lui, pas à elle, qu'elle n'a pas tort. Et puis il comprend pas ce que Daee veut dire par qu'elle est morte ici. Les résurrection, c'est pas son truc... oh mais pas du tout. Si fallait que les gens ressuscitent... ce serait affreux... il a tué des tas de gens... non, vraiment pas marrant.

Il ne dit rien. Jette un oeil sur Daee, puis sur Elthiriel, avant de passer de l'une à l'autre, rapidement. Puis il baisse son arme et la range dans la ceinture de son jeans.

Avec un reniflement digne d'Elzykor, Elthiriel lorgne les deux devant elle, avant de finir par sauter en bas du comptoir. Manifestement, elle hésite entre rester dans la pièce en attendant la suite ou bien s'enfuir à toutes jambes...

Faut que je m'en aille d'ici. Chouette le tombeau, mais c'est les mortels que je dois cotoyer.

Finit t'elle par dire, d'un ton haché.

« Ce n’est pas un tombeau. » gronde Samuelle. Nul corps ici, nulle sépulture, pas le moindre mémorial… Samuelle a été assassiné. Son âme n’a pas trouvé de repos et son corps est resté caché par les soins de son oncle, loin, très loin d’ici. « Cette région est maudite, taboo, comme seul peuvent en condamner les autochtones de la région. Les animaux, les oiseaux, les insectes évitent la région. »

Non mais quelle tête à claque… pense-t-elle avant de se rappeler que c’est le propre de tous les adolescents… Oh qu’elle n’avait pas hâte que Léandre traverse cette période…

« Ton père a demandé à ce que tu reste cachée. » … « Ici » … « Et peu importe à quel point cette situation est irrespectueuse de mon âme, j’ai accepté de t’y abriter. Pas pour lui mais pour toi, Elthiriel. Tu restes ici aussi longtemps qu’il en décide ainsi. » fit-elle en désignant Darrin derrière son épaule. La métisse fit volte face, dévisageant le jeune homme le plus sérieusement du monde, l’évaluant de façon manifeste. « Prudence avec elle… » Pas de menace, non… Samuelle n’avertissait pas, sauf pour jouer, il la connaissait assez pour faire la différence maintenant.

« Et Titi? la région est isolée... vraiment isolée, j'y ai veillé personnellement... Ta fuite ne te mènerait nul part... nul par ou ailleurs... »