Le Domaine Rocstone fête Noël.

Une autre baffe le ceuille à la mâchoire. Pas violente comme le coup de poing, mais pas tendre non plus.

c'est pas parce que tu sais que tu comprends, entre les deux ya un monde, alors ta gueule. Quand on comprend pas, on se la ferme. Prends ton manteau et va rejoindre ta soeur, je suis avec la sanguine.

Si Morayeel n'est pas agressif, il encaisse assez bien pour un gamin de sa shape. Il se contente de serrer la mâchoire. La peau pâle de Morayeel rougit en quelques secondes, mais il ne bronche pas. La glace se pose dans l'acier de son père. Le givre pourrait presque s'y former.

- Je voulais pas savoir comment tu vas mourir.

Et il tourne les talons, aussi sec qu'on brise un glaçon. Il tire brusquement sur le collet de son manteau faire brusquement pivoter la porte sur ses gonds. Ses cheveux gardés blanc pour l'occasion reprennent leur teinte brune artificielle.

Je voulais pas savoir comment tu vas mourir.
T'avais juste à pas faire chier si tu voulais pas savoir.

Dit Hale, pragmatique, en prenant sa fille dans ses bras, la manipulant comme une poupée de chiffon, ayant un peu de mal à lui foutre ce foutu manteau.

Ensuite, il rejoint Xoramen.

Halewyn ne peut pas savoir à quel point c'est douloureux. Personne ne peut vraiment savoir à quel point ça fait mal. Et puis tout le monde s'en balance. Lui aussi, probablement, si c'était pas lui. Silencieux et calme, Morayeel traverse le couloir et descend les escaliers, avec une envie furieuse de tout démolir. Au moins ça changerait le mal de place.

Morayeel est un Oiseau de Malheur. Sa destinée, probablement.


:harkaitz:

Il l'a vu descendre l'escalier, avec son manteau.

- Xo ! Ici, avec Zar et moi pour la prochaine photo !

Il va tout de suite à sa rencontrer et la ramène au groupe. Xoramen refuse, par principe, mais Kaitz n'a pas à insister longtemps pour qu'elle cède. Une fois fait, il délaisse Zar et Gysèle quelques secondes.

- Tu pars déjà ?
- Oui, nous partons.
- Ça va faire jaser. Kaitz sourit. Beh, la gitane qui repart avec le copain de Muelle... sans parler qu'elle a pas été mise au courant de la danse et...
- J'en ai rien à foutre de la couverture, soupire Xoramen et roulant des yeux.
- J'me doutais. Tu peux venir quand tu veux, tu sais.
- Non, sera pas nécessaire. Aurevoir. Et Joyeux Noël. Embrasse tes parents et Less de ma part.
- Un baiser passionné de ta part à chacun. Parfait. Pas de problème !
- Je savais que j'pouvais compter sur toi pour ce genre de truc.
- Ça me fait plaisir.
- Qui en douterait.

Dernière bise et Morayeel s'approche.

- Il attends...
- Oh, Morayeel, qu'est-ce que t'as eu ? T'as la joue toute rouge, dit-elle en venant pour lui prendre le menton. Il lui repousse brusquement la main.
- Ah ouais ? Rien.
- On dirait une allergie... ça boursouffle un peu...
- Ouais, c'est ça. Exactement ça, une allergie.
- Mais t'es allergique à rien, Mo...
- Et alors ?
- Euh...
- J'attends à la cheminée, dit-il en s'éloignant à grands pas.
- Solean était aussi insupportable quand il était très fatigué.
- Il est bizarre... j'devrais le garder à l'oeil...
- C'est peut-être juste un ado contrarié.
- J'espère... m'enfin... bonne nuit, Kaitz.
- Bonne nuit, Xo.

Elle se dirige vers la cheminée et y retrouve Morayeel.

- Ça va, Mo ?
- Oui. Très bien.

Halewyn a pris un chemin lui évitant les sous entendus Rocstonien, Gysèle et cie. Elthiriel dans les bras, il se pointe derrière Morayeel.

On y va.

Morayeel ne se retourne pas. Il fait même bien attention à ne pas regarder Halewyn. Il ne souffle pas un mot, mais il vient délicatement prendre la main de Xoramen avant de se blottir contre elle. Il est plus grand qu'elle, constate-t-elle, depuis un moment, et il grandit encore. Elle fronce les sourcils et observe Morayeel, l'air inquiet.

- Oui, on y va. Elle jette un bref regrd à Halewyn, agrémenté d'un sourire, avant de transplanner.




Affalée sur l'épaule de Dorian, Akilah soupire. En fait, c'est difficile de savoir qui est affalée sur qui. Elle ricane.

- J'aurais dû faire ça avant, minaude-t-elle contre l'épaule de Dorian.

CRAC!



Tu peux recommencer quand tu en a envie, je ne suis pas égoiste.

Dit il, s'amusant avec deux longues mèches défaites. Invitation à ce que Folayann devienne une maitresse régulière? Certe. Il y a tellement peu de femmes intelligentes et supra jolies en ce monde.

- Moi, j'le suis, répond-t-elle en repoussant Dorian, sans s'occuper de savoir s'il arrivera à tenir sur ses jambes ou non.

Elle s'est remise en premier, probablement parce qu'il n'est pas surnommé Don Juan sans raisons. Et ça n'a rien à voir avec la quantité. Enfin, peut-être, si, mais c'est probablement un effet secondaire.

Elle remonte son licou et replace ses cheveux.

Comme tu veux, mais l'offre tient toujours, et je ne parle pas seulement de sexe là. Je parle d'appréciation mutuelle.

Dit il, remontant ses pantalons. Il sait comment les Folayann sont chatouilleux à la mention d'amitié.

Reboutonnant sa chemise, il cherche son bouton de col serti d'un diamant noir.

Elle replace une épaisse boucle dans la barrette, puis suspend son geste, les mains dans ses cheveux. Elle observe Dorian.

- Moi je parlais de Sexe.

Elle retourne à ses cheveux.

- Tu sais, j'suis pas vraiment du genre à sortir au resto une fois par semaine, ou aller faire les boutiques. Je suis un rat de bibliothèque, tu te souviens ?

Je ne t'offre pas l'exclusivité de ma chair chère damoiselle. Mais je crois avoir un bon niveau de conversation et une bonne bibliothèque familiale.

Tu es trop intelligente et géniale pour que je t'exhibe comme un trophé. J'apprécie ta compagnie, réellement.

Il se tourne vers elle, rajusteant sa chemise dans ses pantalons.

A moins que ca ne soit pas réciproque?

Léger doute dans la voix calme.

Elle sourit. Les rats ne sourient pas, sauf dans les histoires. Mais les rats doivent surement avoir ce sourire, avec plus de dents. Elle descend du comptoir et descend sa robe.

- Et moi je n'ai jamais parlé que de sexe, affirme-t-elle en réajustant ses bas.

Il rattache sa ceinture, prends sa veste au sol

D'accord, c'est à toi les oreilles... Mais tu ne sais réellement pas ce que tu manque, sinon tu n'aurais pas dit non si vite.

Sur ce, il sort de la salle de bain, fermant délicatement derrière lui.

- J'ai pas dit non ! lance-t-elle, à travers la porte.

Ah? pourtant ca en avait la consonnance.

Répond une voix hilare à travers la porte.

Elle remet ce qui traîne, puis ouvre la porte.

- Mais je parle quand même que de sexe. Ça ne t'intéresse pas ?

Qui aurait cru qu'un rat de bibliothèque pouvait parler ainsi.

Le vulgaire sexe ne m'intéresse pas. Le plaisir partagé si.

Dit il, faussement vertueux, un sourire coquin aux lèvres

- Même chose, dit-elle en haussant les épaules et en passant devant lui pour longer le couloir.

Sourire entendu.

On est fait pour s'entendre

- J'espère bien. Autrement, ce serait dommage. Elle s'arrête et se retourne à moitié. Quand je veux, t'as dit, gein ? Elle hoche la tête. J'dois prendre rendez-vous avec ta secrétaire ? Et j'dois planifier combien de temps d'avance ?

Questions tout à fait légitime pour un homme d'affaire comme lui.

Elle est inquiète, immensément, incommensurablement inquiète. Depuis que Kaitz est parti, elle a de plus en plus froid. Comme si, lentement, elle entrait dans uen ère glaciaire. Contrairement à son habitude. elle s'est emmitouflée dans diverses épaisseurs de chandails, a chaussé d'épais bas de laine.

Solean dort bien, comme un ange, Behemoth à ses côté. Après avoir replacé les couvertures sur sa jeune personne, Less descend aux cuisines. Mais ce soir, le thé et les biscuits aux miel ne passent pas.

Quand Morayeel poignarde Kaitz, elle ressent une intense douleur à la poitrine. La douleur est atroce. La tasse tombe au sol, en même temps qu'elle. Inconsciente, le teint gris, respirant difficilement.

Depuis que Poudlard avait fermé ses portes, Saturnin tenait à venir passer les weekend avec Solean...Jouant au Quidditch dans le jardin, il avait également trimbalé le blondinet sur les terres de ses parents. Il avait du traduire évidement parce que les parents de Saturnin n'étaient pas très doués en anglais...Lui s'y était adapté et avait presque perdu son accent français ! Mais vivre de fin de semaine chez les Rocstone impliquait qu'il s'était habitué et qu'il était maintenant beaucoup moins timide... Quoi qu'être timide n'était pas dans la nature de Saturnin... Judith lui avait gentiment donné la permission de prendre son verre de lait nocturne.

Alors comme il est tard et que son ventre a commencé à bouillonner, il a vu Less entrer dans la chambre de Solean et s'est faufilé derrière elle pendant qu'elle ne regardait pas...Espérant lui faire bien peur quand elle arrivera à la cuisine...Descendant dans le noir les marches et rejoignant son cher frigo pour se servir un grand verre de lait, il s'installe un peu en retrait, à côté du comptoir...Mais quand Lareless entre, il n'a même pas le temps de dire "BOUH !" qu'elle a déjà une main sur la poitrine.

Les grands yeux verts de Saturnin prennent une teinte de panique et il s'élance vers la belle italienne.

- M'am Mainella !?

S'exclame t-il, désemparé...Il ne sait pas quoi faire... Premier réflexe...

- ...M'AM BERTHE !!

C'était quelque chose qui retentissait régulièrement dans le Manoir...Mais jamais à une heure pareille... À genoux à côté de Lareless, il ne veut pas la laisser toute seule...n'ose pas se lever pour aller chercher de l'aide.

L'évanouissement ne dure pas vraiment longtemps, mais qu'est ce qu'elle se sent mal! Les poumons en feu, le coeur mort, un goût de cendres dans la bouche.

Non ca va... Ne réveille pas tout le monde pour ca Saturnin.

L'émeraude des prunelles est terne. Elle a une toux à se crcher les poumons. Lareless a tellement froid.

Tu sais si Kaitz est rentré?

Demande t'elle au gamin, même si elle sait pertinemment la réponse.

La voix de Lareless s'élève alors qu'il commençait sérieusement à avoir peur. Les larmes aux yeux, il serre les poings sur la manche de la robe de chambre de la belle Italienne. Un enfant de son âge, bien qu'élevé sur une ferme, n'a pas particulièrement l'habitude d'avoir affaire à des gens inconscients, voir morts...

- Non ça va... Ne réveille pas tout le monde pour ça Saturnin.
- M-M'am Mainella !

S'exclame t-il en souriant, s'illuminant le visage d'un sourire un peu crasse mais sincère orné de petits crocs prononcés. Il n'est pas un lycan mais c'est un point que son père biologique possédait avant la lycanthropie et dont il a hérité... Les yeux de Lareless n'ont pas leur pétillement habituel, ça inquiète le garçon qui garde les mains bien agrippées au tissus du vêtement de l'Italienne...

- Tu sais si Kaitz est rentré ?
- Non... Non je l'ai pas vu.

...Tellement familier. Less peut constater une frappante ressemblance. La gestuelle. Un peu comme Léandre ressemble tant à Muelle... Mais c'est moins par les traits que l'attitude et le langage des mouvements. Il lui prends la main, ses doigts sont glacés et moites, il a manifestement eu très peur.

- J'ai eu peur que vous soyez morte.

Dit-il franchement, la voix tremblotante, les yeux humides.

- Il vous manque assez pour que vot'vie vous quitte s'il est pas là ?

Demande t-il sans emballage, ni inhibitions. C'est bien le fils de Donoline...

Elle plisse les yeux, scrutant le jeune Blancmanche, les prunelles brumeuses.

Il était temps que tu comprrenne Théodorre.

Dit elle, se perdant dans les brumes de son passé. Ca lui arrive rarement, mais ca se produit parfois, résultat de son coup à la tête et de l'amnésie qui s'en est suivie.