Le bruit des origines

Il n'y a pas d'ombres. à moins d'être trop loin. Quand le frère et la soeur percutent le sol, creusant une dépression qui aurait du leur briser les os, ils se relèvent et reprennent là où on les avait coupé. Ils savent où ils se trouvent. Sous leurs pieds, les âmes de dizaines de chimériens. Les vestiges à peine apparents du cercle des roulottes. Ce sont plus des souvenirs que des vestiges réel.

Quand Halewyn s'y retrouvent, Xoramen et Morayeel roulent furieusement sur le sol. Des éclairs fusent, créant des trous calcinés sur le sol. Chaque coups qu'ils s'échangent accentue leur forces. Le bassin magique que les tuait se masse autour d'eux, devenant visible. Le stylet s'élève à plusieurs reprises et s'abat, touchant au but tout aussi souvent. Pourtant, Morayeel ne bronche pas. Ils ne laissent aucun espace entre eux.

Un énorme papillon téméraire, peut-être attiré dans la nuit par la lumière s'approche. Un éclair le percute, le faisant grésiller puis il termine sa courte vie en un minuscule tas de cendre. Il n'est pas bon d'être trop près. Pourtant, la masse magique autour d'eux s'agrandit, lentement, mais surement, à chacun des coups qu'ils se portent.

et les autres liches... voir Hadamson.

Dix minutes plus tard, dix minutes après l'arrivée de Morayeel et de Xoramen, River n'est pas encore en retard. La masse de fumés noire et violacée se pose à l'écart. Ils observent la situation, l'air de se demander ce qu'on attend d'eux exactement. En fait, ils se le disent carrément.

Qu'est-ce qu'ils font ici ?

La voix fuse, mais Morayeel n'a pas ouvert la bouche. En fait, il n'y a pas eu un son. Pas un seul. Pourtant, les Hadamson tournent la tête d'un seul mouvement. Il leur a tous semblé que la voix de Morayeel leur parvenait directement dans la tête. Il y a beaucoup de magie autour d'eux. De la puissante magie. De la magie Sorrenze.

- On m'a donné rendez-vous ici, il y a plus de 25 ans, répond River, parce que la question les visait.

Morayeel et Xoramen, sont toujours l'un sur l'autre, mais ils se sont arrêtés. Ils observent les Hadamsons, pas trop certain de ce qui vient de se produire. C'est la première fois qu'ils subissent une aussi puissante magie. La leur.

Je me souviens. J'avais 14 ans à l'époque, dit-elle sans parler.

Morayeel baisse les yeux sur Xoramen.

Pourquoi ? demande-t-il directement dans les têtes.
Pour qu'ils me voient te tuer probablement.

Morayeel lève le point et s'apprête à frapper, mais il ouvre la main et la dague de cristal, celle-là même qu'Halewyn lui a offerte, la même avec laquelle il a fusionner sa baguette, se matérialise dans sa main et il l'abat sur Xoramen. Dans la tête des présents, une hurlement de rage en goldenrod se fait entendre et elle repousse violemment Morayeel qui se réceptionne avec souplesse. Ils ne restent pas longtemps séparé. Pas assez longtemps. Quand ils reprennent contact, un éclair fuse jusque dans le boisé et y met le feu.

et les autres liches... voir Hadamson.

Xoramen n'a jamais vraiment su pourquoi elle a donné tant de messages pour plus tard. Mais les Hadamson, en voyant l'incendie prendre de l'ampleur dans le boisé, en plein Londres, déterminent que leur rôle à jouer, peu importe qui les a invité, est de restreindre la magie qui foudroie tout autour. Eux, ça ne peut pas les tuer. Ils se dispersent et encerclent la fratrie. Ils attendent le bon moment, puis se concertent du regard. Ensemble, ils joignent leurs mains, puis ouvrent grand les bras. Il n'y parait presque rien. Mais les éclairs semblent frapper et courent sur une paroi invisible.

La magie est omniprésente. Elle est même trop présente pour être réaliste. L'air crépite, le moindre mouvement émet une étincelle magique, comme l'électricité statique. Chaque coup qu'ils se portent l'un l'autre devient de moins en moins physique, de plus en plus magique. Ils se lancent sorts sur sorts, même les Avada Kedavra fusent, visiblement sans effets. Comment peuvent-t-ils se tuer alors. Bonne question, mais ils ne se la posent pas. Ils se défoulent de leur haine accumulée l'un envers l'autre. Le parfait archétype de la fratrie ennemie dans sa plus pure expression.

Il a l'air brouillon dans son pantalon blanc et son t-shirt trop grand de la même couleur. La lune le rend presque bleuté pour l'occasion. Le tout joyeusement maculé de terre et de sang.

Xoramen était visiblement prête à l'affrontement. Vêtue de manière semblable à son habitude, elle est pourtant nettement plus foncée. Si ses vêtements sont maculés de sans ou de terre, ce n'est pas visible. Elle était prête depuis longtemps.

L'échange de coups est percutant. Autant dans la puissance des coup portés que dans ce qu'on découvre chez les deux protagonistes. Leur acharnement, l'un envers l'autre, pour qui sait reconnaître les manières de se battre est flagrante. Les coups portés par Xoramen son pervers, hypocrites, mesquins, perfides, abjectes. Morayeel est plus conventionnel, plus franc.

Morayeel veut rester en vie.

Xoramen veut enlever la vie.

Halewyn peut-être fier.

Puis, soudainement, plus rien. Enfin, du côté de Xoramen. Elle vient de disparaître. Morayeel perd l'équilibre, mais il se reprend de manière convenable pour la situation. Funeste à la main, il reste sur ses gardes.

Comme tes aïeules. Jamais de face à face. À regarder les prédateurs chasser les proies de haut, puis à fondre sur ce qui reste de carcasse.
Chacun ses moyens de subsistance.
Tout ce qui reste d'un groupuscule magique mort, c'est sa magie.
C'est tout ce qui compte. Regarde toute la magie dérobée aux peuples depuis toujours.
Charognards. Vautours. Viens m'affronter en face à face.
En face à face ? Certainement pas. Ça voudrais dire que j'ai peur de toi.
Montre-toi.
Je n'ai pas peur de toi.

Elle se matérialise derrière lui, et abat son stylet. Il pivote, parce que la magie grésille tout autour. La pointe des deux lames se joint précisément. Il y a un moment d'éternité avant que tout n'explose. Une vague magique repousse Morayeel et l'envoie contre le cercle des liches, le brisant et les balayant et se répercute dans toute la ville.

Il y a des gens autour.
Tu es encore vivant.
Charognard.
Crève, Morayeel.

Morayeel se relève et cette fois, ouvre les bras et intercepte la vague avant de la repousser. Encore une fois, Xoramen disparait et la vague balaie l'autre moitié du cercle des liches, mais moins loin que la précédente. Morayeel secoue la tête.

Reformez le cercle.

Les Hadamson ne se font pas prier. Ils n'ont pas eu l'air à avoir trop eu de mal. Il n'en a pas encore finit.

Montre-toi.
Je n'ai pas peur de toi.
Cesse de te cacher.
Je vais te tuer.
Tu en es encore loin.
Pas tant que ça.

Et Morayeel fait un vol plané de l'autre côté. Xoramen se rematérialise et cette fois, elle crépite elle-même. Même plus loin de Morayeel, elle projette des éclairs de pure magie tout autour. Elle foudroie un des Hadamson, mais, le corps à moitié calciné,. à moitié tout court, il se remet dans le cercle. Cette magie ne doit pas atteindre les gens.

Ils sont apparus à deux minutes des lieux... Où il y a de l'action... Il ignore ce qui se passe exactement mais l'air est particulièrement pesant. Il y a des étincelles, l'atmosphère est de plus en plus chargé alors qu'ils avancent... Le jeune homme se tient tout près d'Edith et Léandre. Pas question qu'il s'éloigne d'elles. C'est avec sa gueule de Pitt-bull qu'il lève les yeux vers Halewyn quand ce dernier se pointe avec son légendaire masque de marbre. Il ne change jamais de tête celui-là ? Il est toujours aussi désagréable à regarder ?

- Faut que tu m'amène à la Sente, ta mère y est.

...Sa mère... Samuelle ? Il retourne le regard vers les deux métisse. Léandre et Gus...

- LA SENTE ? UNE SOMBRE SENTE ? QU'EST-CE QUE MAMAN FICHE SUR UNE SOMBRE SENTE ? POURQUOI TU VEUX L'Y SUIVRE ?

...Qu'est-c'que c'était qu'une Sombre Sente de toute façon ? Léandre pouvait y aller ? Saturnin se tient silencieux mais écoute attentivement... Et si la métisse allait quelque part, c'était certainement pas sans eux... Et encore moins seule avec Coeurd'acier... Il n'avait pas confiance... Que Léandre l'aime ou pas.

- Permettez ? Il existe de nombreuses sombres sentes, vous savez laquelle exactement ? Parce que... Elles ne sont pas toutes fréquentables... Je veux dire, pour sa mère, oui, mais certainement pas pour Léandre et encore moins nous... Qu'est-ce qui se passe au juste ?

Remerciant mentalement Gus d'avoir posé les questions avant lui et d'avoir su trouver les bons mots, il se demanda également comment il savait ce que c'était que cette histoire de Sente, à la base... Mais ne se questionna pas plus longtemps quand un bruit de flammes et un hurlement étrange retentit là où personne ne s'y attendait vraiment, dans les airs... Le jeune homme leva le regard vers le truc en question qui vint s'écraser violemment à quelques mètres d'eux, formant un cratère parmi les arbres. Saturnin avait levé les bras par réflexe, se protégeant le visage des débris qui auraient pu les atteindre... Puis se leva du trou une silhouette... Un mort apparemment, puisqu'il ne semblait pas trop... affecté par la situation. Le jeune homme le dévisagea un moment alors qu'il vint s'incliner près de Léandre. Une odeur de porc brûlé et de cendres vint le prendre à la gorge et il grimaça légèrement, suivant du regard le mort-vivant qui retournait vers "l'orage" au loin... Pas si loin finalement puisque ça pétait de plus en plus fort...

- Morayeel sait que vous faites exploser des morts ?
- J'crois pas qu'il en ai grand chose à foutre des Morts...

Fit Saturnin, aussi sympathique qu'il l'est chaque fois en présence d'Halewyn.

- Vos gueule. J'ai pas le temps de vos niaiseries. Décide mais grouille...

Saturnin a un étrange frisson... Il a envie de mordre. Mais il se contient. Se contente de dévisager Halewyn comme il le fait chaque fois qu'il est dans les parages. Il ne peut pas le blairer... Tout simplement pas. Il ne laisse pas le choix à Léandre. Il va encore partir avec elle. Il le sait. Il le sent.

- DÉCIDER QUOI ?
- On ira! Elle va y aller... Je l'aiderai à trouver la sente... Vous trois, partez en éclaireur, ce ne sera pas long...
- Partir en éclaireurs ?

...Ça voulait dire qu'il allait vraiment partir ?

- Restez avec mes hommes... Approchez vous pas de la merde plus loin. C'est pas de vos oignons.

...Provocation. Un claquement... L'assassin, La Mort et Gus ont disparu. La Guerre retient un hurlement de rage. Edith et Saturnin se sont bien trouvés. Ils ont un caractère corrosif, si la Pollution hurle avec hystérie, la Guerre grogne et jure, se plantant les ongles dans les paumes. Ils se sont tirés... Halewyn s'est tiré avec Léandre.

- Il est parti... il est parti avec Léandre et Gus ! Il va me la payer... il est parti avec Léandre ! SAT ! Il est parti avec Léandre ! ENCORE !

Il reste silencieux, une grimace de rage sur les traits, cherchant ce qu'il pourrait faire pour soulager sa colère... S'il le pouvait, il tuerait tout ce qui se trouve autour de lui... Sauf Edith et Solean, évidemment. Encore une fois, ça lui est passé sous le nez. Comme toujours... Le bruit du pied de la blonde sur le tibia d'un Phoenix passe inaperçu pour la Guerre ainsi que le cri d'Edith... Elle sort son téléphone, Saturnin reste à distance, observant les éclairs au loin... S'ils n'ont pas pu accompagner Léandre, ils pourront bien, éventuellement, savoir ce qui se passe là-bas... Si ?

- Quoi ?! Oh bon sang... JE SUIS CALME ! Sat !

Il tourne la tête vers elle, à hauteur des Phoenix, il essayait de distinguer au loin les silhouettes. Ils ne sont pas si loin que ça... Il voient tout de même un peu, même si les arbres les cachent.

- C'est Morayeel et Xoramen,
- Quoi ?!

S'exclame la Guerre en se retournant vers la scène... Juste à temps pour être soufflé... L'hystérie d'Edith était presque devenue contagieuse. Il ne met pas beaucoup de temps après le choc pour se relever... Au loin, au centre du cercle, il voit Morayeel se redresser... Morayeel... C'est leur ami... Il fait partie du groupe... Et Léandre l'apprécie tellement... Ils ne peuvent pas le laisser là, comme ça, seul... Si ? Edith hurle et un autre souffle ainsi que quelques débris se rendent à eux... Ils vont quand même pas laisser Morayeel se faire tabasser comme ça... Sortant sa baguette de sa ceinture, il la tient durement... Il n'est pas un poussin... Il n'a plus 10 ans. Il ne sait pas ce qu'il fait... Ne sait pas ce qu'il fera. Mais il ne laissera pas ça arriver... Ne laissera pas Xoramen attaquer Morayeel comme ça, sans rien dire, sans broncher.

- Pour Léandre...

Fait-il tout bas... Pas une seconde de réflexion de plus, il fonce, se dégageant des prises qu'ils ont... Il fonce parce qu'il est un bélier. Tête baissée. L'Apocalypse, c'est eux... Incluant Morayeel. Ils n'a pas pu retenir Léandre, n'aura pas pu les accompagner... Il se rendra utile ailleurs. Ou pas. Peu importe. Il fonce, évitant de son mieux ceux qui tenteront de le rattraper... Il faudra l'assommer... Mais ce ne sera pas si facile.

Parce que depuis le premier jour, Sat et Ed ont toujours été tous les deux. Tous les deux, avec Sat et Léandre et le reste du monde. Ed aussi a tiré sa baguette. Et Lareless ne les a jamais laissé sans défense. Ça n'aurait pas été digne d'une ex-auror, si droite dans un monde si terrible. Certes, les jeunes habitants chez les Rocstone ont toujours joué, mais leurs jeux n'ont jamais tous été innocents. Du moins dans l'application qu'ils peuvent en faire aujourd'hui. Ed ne suivra pas Saturnin. Il est la Guerre. Mais elle est là. Elle est toute près, même si la distance les sépare. L'herbe sous les converses roses étoilées de la jeune femme fane et ses vêtements colorés, sa peau rose se strie de vers de gris. Edith est une empoisonneuse. La toucher rend malade. Respirer son air peut tuer.

- Viens Solean ! hurle Edith.



Si Harkaitz a eu de l'impact sur Morayeel quand il lui a collé un sort, Xoramen ne fait pas exception, quand Saturnin la plaque par derrière. Xoramen bascule et se retrouve écrasée sous le poids de Saturnin. Mordant la poussière, elle arrive tout de même à se glisser hors de son étreinte en hurlant à la tricherie. Mais n'est-ce pas elle qui a commencé ? D'un mouvement de la main, elle éjecte Saturnin assez loin, qui a quand même une réception assez douce. Edith y veille. Pourtant, Saturnin se sent étourdi.

Les Sorrenze ont toujours été des voleuses. Celles qui dérobent la magie. Elle saute sur Morayeel et lui abat son stylet en pleine poitrine. Il dévie la lame et elle se plante dans son épaule. Avoir su, il aurait beaucoup plus dévié, mais jusqu'à maintenant, les coupés portés par Xoramen n,ont pas été si douloureux. Pourtant, celui-là le vrille jusque dans l'âme. Il pousse un hurlement douloureux. Xoramen a usé de ce qu'elle dérobé à Saturnin pour frapper Morayeel. Morayeel le devine. C'est une voleuse. Ce n'est qu'à se moment là qu'il sent la peur s'insinuer dans ses veines. Même si Xoramen avait l'avantage, il n'avait pas douté de gagner. Le doute se répercute dans tout son être et il croit qu'il va mourir. Une douleur cuisante lui vrille le coeur.

La même douleur qui rend soudainement le médaillon au cou de Léandre incandescent et grésillant.

Déjà il était plutôt étonné qu'on ne lui soit pas sauté dessus pour l'arrêter. Il a foncé. Foncé comme un bélier, un taureau. La guerre quoi. Il n'a pas peur. Il sait qu'il a la Pollution et la Famine derrière lui... Il s'est jeté sur Xoramen, l'a plaquée au sol sans même y songer une seconde de plus et l'effet le satisfait grandement. Saturnin est une masse de muscles, c'est bien connu, c'est pesant... Ils trichent ? Et elle ? Elle ne triche pas peut-être ? Mais il est repoussé, assez violemment... Assez pour atterrir plus loin et avoir l'impression qu'il allait se prendre la chute de sa vie... Mais la réception est plutôt douce... Il est pourtant pris d'un étourdissement. Le choc a t-il été plus dur qu'il ne l'a imaginé ?

Secouant la tête, il essaie de comprendre ce qui s'est passé sans lâcher la scène des yeux. La gitane se jette sur Morayeel à coups de stylet et il saisit qu'elle à l'avantage... Elle l'a même beaucoup plus depuis qu'il s'est jeté sur elle. Il ne sait pas pourquoi mais il a l'impression d'avoir fait pire que bien... Il se redresse donc et s'avance de quelques pas, se défaisant des mains d'Emma, baguette en avant, contournant le site pour éviter l'oiseau et trouver une ouverture pour viser la gitane.

- DOLORIS.

Lance t-il sèchement une fois que l'ouverture est adéquate et avant qu'on ne l'arrête. Le bras tendu solidement devant lui, le sort percute Xoramen... Enfin... Est sensé la percuter.

[HJ : En fait non, je vous attendais pas vraiment. J'étais juste pas là.]



Certes, l'oiseau est projeté en arrière. Mais si c'est effectivement de la magie, ça n'a rien à voir avec le Doloris envoyé par Saturnin. Xoramen a jadis mis sa vie sur sa fille. Elle ne permettra sans doute pas un assaut contre elle. De toute façon, ce n'est pas comme ça qu'elle avait envisagé les choses. Évidemment, pour Xoramen, les dommage collatéraux ne compte ni sa fille, ni son homme. C'est inscrit dans le temps.

Si le Doloris la frappe de plein fouet, si elle en sent la douleur, elle est moindre que ce qu'elle retourne à Morayeel. Xoramen a toujours été une voleuse, une dérobeuse de magie. C'était ce qu'on toujours fait les Sorrenze et si Xoramen était une mauvaise chimérienne, elle a toujours été une excellente Sorrenze. En plus, maintenant, depuis plus de 5 ans, elle n'a plus les conseils et les commentaires des autres Sorrenze. Elle est l'unique maître du savoir chimérien. Et lorsqu'on passe 5 ans enfermé dans un miroir, sans faim, sans fatigue et surtout sans loisirs, on réfléchit beaucoup.



Sort impardonnable oblige, il se tord de douleur.



L'herbe autour d'Edith est morte, empoisonnée. Et elle tourne la tête. Au loin... enfin, pas si loin que ça, on entend les sirènes caractéristiques de l'Inquisition. Ça va barder. Ed se déplace. Elle sait par où arrivera l'Inquisition. Par l'entrée, évidemment. Et somme le seul sorcier Inquisiteur vient de s'emparer de Sat et que l'autre sorcière Inquisitrice est dans le pétrin, ça fait que des Inquisiteurs moldus. Ils n'ont pas la moindre idée sur quoi ils vont tomber.

Ses pas laissent des traces empoisonnées sur l'herbe. L'herbe se noircit et se dessèche.

Le paget d'Halewyn vibre.

Son sortilège à dévié de sa cible et atteint l'oiseau... Saloperie de bestiole qui vient se foutre en plein milieu du chemin... Malgré tout, Xoramen semble l'avoir senti... Observant les effets, il réalise que ce qu'il a fait n'a qu'empiré les choses... Elle a renvoyé l'Impardonnable sur Morayeel... Le jeune homme, choqué, se raidit, un peu paniqué. Qu'est-ce qu'il a fait ?! Pourquoi c'est Morayeel qui se l'est pris ?

- C'est pas ça qui devait s'passer !

S'exclame t-il avant d'être pris d'assaut par une masse dont il ignore l'identité. Son premier réflexe est évidemment de se débattre et contrairement ce à quoi Halewyn pourrait s'attendre de la part d'un p'tit gros, il a de l'énergie, de la force et il est loin d'être facile à maîtriser. Et si les coups fusent, il les lui rend avec une puissance assommante... Si Halewyn croit pouvoir facilement arrêter l'adolescent, il se trompe... Ce dernier dégage quelque chose d'anormal. L'air devient chaud autour de lui et la fureur de la Guerre entre en conflit avec la magie, l'atmosphère autour de l'adolescent semble surchargée et sa chair semble se marquer... Sur son cou et son visage deviennent visible ses veines, rouges, donnant l'impression que de la lave circule en lui. Il y a une telle tension en Saturnin qu'on le croirait au point d'exploser.

Ses cheveux s'hérissent légèrement et il expire lourdement, comme un taureau se préparant à charger alors qu'il prends ses distances d'Halewyn.

- Toi. Tu me touches pas.

Gronde t-il, donnant une impression de volcan en irruption alors qu'il crache ses mots avec une agressivité et une violence étrange... Des mots si banals qui sonnent comme des jurons et des insultes.

(HJ : Vachement fragile,l'oiseau.)



Parce que tout le monde sait que l'Inquisition, ça fait plus de dégâts que les morts. Elle sait que les morts n'ont pas fait les dégâts qui se produisent en ce moment. Elle sait aussi que rester au centre est plus prudent que de se mettre en périphérie. Les morts sont debout. Ils ne bougent pas, mais ils sont debout. Tous. Elle avance, sans vraiment se faire remarquer de qui que ce soit. Parce que les prémices de l'Apocalypse l'attirent comme une flamme attire le papillon de nuit. Elle s'approche encore, jusqu'à ce que l'Aube des morts s'approche et lui pose la main sur l'épaule. Elle lève les yeux vers la Hadamson, puis revient au spectacle. La main de Dawn grésille, comme si elle brulait sous un acide corrosif. Dawn était pourtant très mal en point il y a quelques minutes. Mais là, elle a presque l'air rétablie. Sauf sa main, qui semble fondre sur l'épaule d'Edith.

- Les choses se mettent en place. Vous êtes sur la bonne voie, dit-elle à Edith.

Edith tourne la tête vers Saturnin, Léandre et Solean. S'ils pouvaient voir le spectacle d'ici, ils en seraient émerveillés. Ça vient pourtant de lui donner une idée.

- Expelliarmus !

Le jet magique percute Morayeel, au sol, mais c'est Xoramen qui est éjectée, relâchant le sort de Saturnin sur Morayeel.



Xoramen pousse un hurlement strident de rage. Un hurlement surnaturel. C'est d'ailleurs ce qui se passe ici. Elle semble constater quelque chose et, tandis que Morayeel tente péniblement de se relever, elle pivote sur elle-même et constate qu'ils ne sont plus seuls avec les morts. Il y a beaucoup de gens. Et surtout beaucoup de moldus. Son regard parfaitement noir, comme de l'Hématite. Et elle a faim. L'emprise de Solean, plus le powertrip que procure tout apport massif de magie sur un corps humain l'a affamée. Affamée de magie, affamée de vie. Les Sorrenze ont toujours tout dérobé. Un peu comme lorsqu'elle est revenue. Halewyn ne l'avait pas vu. Il avait probablement noté le changement, mais il ne l'avait pas vu. Maintenant, il pouvait la voir. Le regard noir, beaucoup trop grand, les joues creuses, mais ce qui est le plus remarquable, ce sont ses doigts. Terriblement longs et du genre à ne pas avoir trop de difficulté à transpercer quelques centimètres de peau.

Une agitation, tandis qu'un inquisiteur, voyant quelque chose rougeoyer dans le noir, sécurité exige, s'est lancé dans une inspection. Ce sera sa dernière action. Parce que Xoramen adore l'oiseau. Elle l'adore vraiment. Elle a jadis mis sa vie pour celle de a fille.

Les trait de la jolie Xoramen se déforment, sa bouche s'ouvre, beaucoup trop grande. Surnaturellement trop grande. Et elle pousse un hurlement dont les banshees seraient jalouses. Impossible de tenter une seule seconde de soutenir les aigües qui transpercent les tympans. Le réflexe naturel de se mettre les mains sur les oreilles ne fait défaut à personne. Même les Hadamson doivent s'y résoudre. Dawn se jette sur Edith, la plaque au sol et fait écran. Elle connaît la suite. Les vitres des voitures inquisitoriales éclatent ainsi que tout ce qui est susceptible d'éclater fait de même. Et encore une fois, les Hadamson doivent s'y résoudre.

En une brève course, trop surnaturellement rapide, elle atteint l'Inquisiteur et lui enfonce ses doigts dans la poitrine. Les côtes craquent. Il hurle, mais pas longtemps. Vraiment très peu de temps. Et il n'était pas du genre à oublier sa veste pare-balle. La main enfoncée dans son intérieur, elle le projette à travers le boisé. Du moins, c,était son intention. S'il n'y avait pas eu d'arbres, elle aurait réussit. Mais ça ne s'appellerait pas un boisé. Un bref regard à l'oiseau. Où était Halewyn ? Ça, elle le sait, parce que Xoramen est une voyante. Elle sait aussi des tas de choses, comme le fait que Léandre est là. Halewyn a mis Léandre à l'abri ? Excellente nouvelle. Une fille pour une fille, ça semble logique pour Xoramen. Une pierre deux coups.

Léandre.

Le nom est distinctement entendu, à l'intérieur de la tête de tout le monde. Léandre est brusquement arrachée à son emplacement, butant contre Solean et Saturnin au passage. La magie présente en ces lieux est plus puissante que tout ce qu'un vivant a déjà vu jusqu'à maintenant.

Léandre atterrit durement sur le sol du boisé. Les trop longs doigts de Xoramen la saisissent par l'épaule et les pointes osseuses s'enfoncent dans sa peau. Le stylet lui d'un éclat argenté et on entend à peine la lame qui mord la chaire de Léandre, du poignet au coude. Léandre sent à peine la douleur... enfin, la première seconde.



Il est étourdit. Il le sait, il sent la magie le quitter. Xoramen est en train de gagner. Il sent son énergie le quitter, il sent sa mort approcher. C'est exactement comme l,une des deux alternative qu'il a vu pour lui-même. Elle était plus nette, plus précise. Il aurait du savoir. Il a à peine la force de se retourner pour tenter de se relever. Ce qui n'est pas chose aisée. Il ne croyait pas perdre la partie. En fait, il ne voulait pas perdre la partie. Il avait finit par avoir envie de poursuivre son destin. Ou du moins ce à quoi on l'avait destiné. Certaines personnes acceptent leur destin. D'autres le suivait de force. Et d'autres luttaient contre toute leur vie. Morayeel était de la première catégorie. Tout se passe rapidement. À moins que ce soit la faiblesse qui accélère les choses. Et puis de toute façon, le hurlement le fait vaciller vers l'inconscience. Il y est presque.

Puis le médaillon à son cou lui dévore soudainement la poitrine. La douleur est insupportable. Parce qu'il lui a promis de ne pas la laisser seule. De ne pas la laisser tomber. Et il s'est promis des tas de choses envers Léandre. Il ne va quand même pas se trahir lui-même, si ? Non. Mu par une impulsion qu'il n'explique pas sur le moment, il tourne le dos à la scène qui se déroule dans le boisé. Ce n'est pas Xoramen, ni Léandre qu'il cherche. Il sait par contre que Xoramen fait du mal à Léandre. Et ça, il ne laissera pas couler. Il va glacer le monde s'il le faut, mais Xoramen ne fera pas de mal à Léandre. Du moins, pas assez mal pour la tuer. Elle doit rester vivante. Le regard blanc se pose dans le regard fumé d'Halewyn, surpris de le voir là, semble-t-il, et vire au noir. Morayeel pointe Halewyn du doigt. Xoramen pivote sur elle-même et tend une main beaucoup trop imposante, aux doigts trop longs.

AVADA KEDAVRA

Et puis tout, à l'intérieur des têtes, se passe en même temps. Tandis que la vitesse phénoménale du sort semble ralentir le temps.

Malédiction.
Improbable.
Tout perdre.
Choix.
Vite.
À quoi bon.
Choix.
Impossible.
Choisit.

Et soudainement, le monde concentré où tout ce beau monde se concentre bascule. Ce qui était à droite se retrouve à gauche et ce qui était à gauche se retrouve à droite. Probablement que ce qui était en l'air est rendu au sol et vice versa, mais la gravité empêche de le reconnaître. Et tout ça bascule autour d'un point central. Morayeel et le jet du sort impardonnable. Par contre, ceux qui connaissent la dynamique habituelle reconnaissent que le tour du monde ne vient pas de Morayeel, mais de Xoramen.

C'est une Xoramen tout ce qui semble de plus normale, sans les joues creuses, sans les doigts anormalement longs, la main tendue, qui est percutée par le sort. Et c'est sa maîtrise de la danse, probablement, qui lui permet de ne pas s'écraser sur l'oiseau et Léandre avant de s'écrouler gracieusement au sol.

Par contre, le jet n'a pas terminé sa course sur Xoramen. On pourrait dire qu'il a ricoché et amorce, à vitesse normale, cette fois, un retour à l'envoyeur. D'une surprise non feinte, Morayeel tente un recul, mais en vain. Le sort le percute et le déchire en son centre, tombe de chaque côté, avant qu'une averse de pure magie ne l'inonde le brouillant de la vue de tous.