Chalet Incendié de Pierre Daee

Une maison acceuillante je présume :P A la Canadienne...

Non... c'est un schack caché sur une terre à bois...

Il y a encore orage dehors, le tonnerre semble vouloir ébranler, détruire, annihiler la maison par leur roulements et leur claquements incessants. C'est une de ces nuits où seul un bon feu peut sembler tenir les menaces de l'extérieur à distance.

Un craquement qui ne doit rien aux éclairs se fait entendre. Déposant doucement un objet enroulé dans une cape sur le bord de la porte, La Phoenix s'ébroue violemment avant d'aller se chercher un chocolat chaud. Elle sait òù il est, elle déteste le café, le thé la rebute et se nourrissant exclusivement de protéines animales, elle en garde une affection pour le breuvage sirupeux.

Sans se soucier de son niveau d'humidité vestimentaire, les mèches plaquées sur son crâne, elle s'assied et savoure une longue gorgée. Attends que Pierre vienne à elle.

Il y a certaines choses qui se doivent d'être dites.

Le bruit dans la cuisine… Pierre tâtonne sur sa table de nuit pour y trouver ses lunettes et sortir tranquillement du lit. Les tempes grisonnantes comme un renard argenté, il a plus de 50ans maintenant. Il entra dans la cuisine en finissant de nouer sa robe de chambre; un truc douillet, brun vert en velours épais.

Pierre ne doutait pas que c’était elle…

Avec familiarité il pose une serviette de ratine sur ses cheveux et les essore tranquillement avant de se tirer un tabouret et de s’installer au comptoir avec elle. « Il pleut des cordes... C'est une belle nuit… » fit le métisse en ouvrant la jarre à biscuit.

Il n'y a pas de feu dans le poele...

C'est une belle nuit pour mourir, oui.

Un portefeuille atterrit devant Pierre. Elle est étonnamment calme. Trop, calme.

Il a tué Léandre aussi... Il y a eu deux morts ce soir.

Prends le temps, ne nomme pas le coli qu'il y a sur le bord de la porte. Pierre doit s'en douter non?

Mais tu devait t'en douter non? De ce qu'il y avait de prévu cette nuit...

Gorgée de chocolat.

Lentement Pierre tend la main vers le portefeuille, un portefeuille de cuir noir anonyme. Il feuilleta les cartes d’identité. « Michael Daee est Rôdeur. C’était un puissant asservis… Et un Légilimens redoutable. Il adorait et détestait Samuelle… Comme nous tous. »

Elle a apprit à le connaitre en 5ans. Pierre est un homme calme, réfléchit, ardent mais posé. Il dit toujours la vérité… Sauf qu’il la garde pour lui la plupart du temps. Nullement émotif, il se fait taciturne avec l’âge. À une époque, Pierre Daee se trouvait à l’avant plan, bien en évidence, œuvrant avec Philippe pour Jinx. Il était l’homme de confiance de son père, de la famille. Mais philippe le raille de plus en plus souvent en lui disant qu’il est trop tard pour avoir des scrupules. Pierre est un homme honnête. Il s’est graduellement retiré dans l’ombre depuis 5 ans. Il enleva ses lunette et les posa sur le comptoir, se pinçant l’arrête du nez entre le pouce et l’index. Il est incapable de contrôler ses émotions et pleure ouvertement. Il pleure la mort de qui?

« Elle est née un 21 avril… » fit-il d’une voix rauque… « Et sa naissance comme sa mort ne doivent pas figurer dans les archives. Elle n’est pas née de ce côté-ci de la frontière… Samuelle en serait blâmée… » Il lui demande de taire la mort de sa nièce pour protéger Samuelle? « Tu n’as pas pu la sauver… Comment Rôdeur l’a-t-il tué? »

Ce n'est pas Rôdeur qui l'a tuée... C'est mon père.

Dit elle en tournant la tête et en fixant Pierre jusqu'au tréfond de l'âme, les prunelles sanglantes ne montrant nulle faiblesse. Si Pierre ne ment jamais, la Phoenix n'a pas de tels scrupules.

On lui a demandé de la protéger. Et il l'a fait. Mais un truc est arrivé avec son coeur. L'ultime protection de la Daee était la mort. C'était le dernier truc qu'il pouvait faire. Encore là, elle s'en serait sorti sans trop de mal, mais elle a fait un choix. Léandre D. Gilpin est morte. Rôdeur est mort et mon père agonise.

Elle descend de son perchoir, laissant la tasse vide. Rejoins le coli et l'ouvre, révélant la Lance d'Elemiah. Elle l'admire.

Une arme superbe, appartenant à un ange déchu...

Elle tourne son petit visage vers Pierre, subitement féroce, toute trace de cette confiance et de cette appréciation durement gagnées ces 5 dernières années disparue. Année où elle a cotoyé une grande part de la famille Daee.

Le plus beau c'est qu'il y a un foulard dessus. Le mien... Le but était de me tuer avec cette vulgaire copie?

Parce que si c'était l'originale, elle ne pourrait même pas le toucher sans qu'il lui en coûte. Elle pointe la lance sur le vieux.

Je t'ai sauvé la vie voilà 5 ans. Tu me décois énormément. J'avais osé croire à toi! Et vous complotez pour annihiler les miens!

La Phoenix crache au sol en signe de mépris.

Le métisse se redressa sur son tabouret. Il inclina la tête de côté, prenant une attitude suspicieuse. « Tu mens. » fit le métisse avec aplomb. « Quelle fable me contes-tu là? Quel est ton but en ne me disant pas la vérité? » la rabroua-t-il durement sans lui révéler la faille de son discours qui lui avait révélé la tromperie. Pierre n'était pas dupe.

Oh, incohérence à dessein. Elle lui plante la pointe de la lance sous la gorge. Qu'il s'étouffe dans ses doutes. Ou dans son espoir ou dans sa déception.

Et toi? Quel est ton but en ne me disant pas la vérité. Quel est ton but depuis 5 ans?

Elle s'en veut de ne pas avoir comprise à temps. De ne pas avoir été là à temps. Les prunelles sanglantes ne mentent pas, elles. Léandre est bien morte. Une fois... C'est pas utile de lui dire qu'elle est revenue. Son père hs, elle est la seule qui reste comme rempart.

Oui, Léandre est mieux morte.

« Une nuit je t’ai offert l’hospitalité de ma demeure. Je n’ai pas eu d’autre but que celui de t’offrir un refuge. » Il l’avait surprise à l’espionner une nuit d’orage. Il lui avait ouvert sa porte, offert une serviette et un chocolat chaud. « Je suis Pierre Daee. La première leçon que je t’ai apprise, Elthiriel, est de ne jamais te fier à un Daee. Si tu voulais une faveur, il fallait la négocier. Tu es l’unique responsable de tes actes. C’est toi qui est venue ici nuit après nuit pendant 5 ans. Je t’ai trahi en chipant ton foulard. On m’a trahi en me volant ton foulard. »

« Ma négligence est lourde de conséquence… » Il avait été négligent à 4 reprises dans sa vie. 4 uniques reprises. « Mais je ne t’ai pas menti… Je ne t’ai pas menti parce que je suis un Daee et que je crois que tout doit rester clair et lumineux entre deux personnes. »

Le temps qui nous est imparti. Pierre maitrise très bien sa magie. C’est un homme patient. Il a le temps. Tout le temps nécessaire. « Je ne doute pas que tu veuilles ma mort à plus ou moins brève échéance. Mais si tu étais vraiment sur le point de me tuer, tu ne ressentirais pas le besoin de me mentir. Alors c’est que tu essais de m’intimider. Que veux-tu Elthiriel? »

Il y a une chose, vieillard. Nous, Sampiero, nous ne mentons jamais.

C'est la stricte vérité. Il y a juste toujours une certaine facon de présenter les choses. Elthiriel ne démordra pas de sa version, qui est, du reste , véridique. A Pierre de comprendre ce qu'il veut comprendre

Je veux la vie que tu as pris voilà 5 ans avec ta poussière. Je veux que tu me redonne la vie de mon père. Tu l'a attaqué au coeur et au coeur il a mal aujourd'hui. La déduction n'est pas difficile à faire quand on a la mémoire longue.

La réponse est claire, le flamboyement des prunelles écarlates renseignent assez bien Pierre sur le retour à sa véritable nature que la Phoenix est ent train de subir. Même si ca prendre des milliers d'années avant qu'il redevienne ce qu'il était, si c'est possible, la magie du sang compliquant sérieusement la donne.

Elle soulève le menton du vieux de la pointe de sa lance. A l'air féroce. Elle a accepté la porte du vieux, les tartines, les conseils, l'enseignement. Elle a prit avec avidité tout ce qu'il a pu lui montré, a développé une réelle affection pour le Daee. Mais tout cela ne pèse pas lourd quand il s'agit de la vie de son père.

Sinon, je reprend celle que j'ai laissé courir. Sous estime tu l'affection que j'ai pour lui et les miens, chroniqueur?

« Ton père ne peut pas avoir tué Léandre. Il serait déjà mort. Il ne peut frapper son sang… » Parce que Pierre demeure convaincu que Léandre est véritablement sa fille comme il ignore l’existence des gamins. « Ce n’est pas de la poussière, ce sont les pigments des ailes d’un mangecoeur. Si ton père avait du succomber au désespoir, la fée lui aurait dévoré le cœur depuis belle lurette. Je n’ai jamais comploté pour annihiler les tiens, j’ai joué pour les affaiblir. J’ai toujours voulu mettre la main sur Samuelle et ma nièce avant les autres. Rôdeur a agît seul. Ainsi il est, un rôdeur. » De l’information fragmentaire suivit d’une vérité vrai : « Je ne peux pas te rendre la vie de ton père; il a fait son choix il y a 5ans. Il pouvait se sauver lui-même en me cédant ma nièce ou attendre que Samuelle le sauve… Apparemment Samuelle aussi a fait son choix. »

Ton père ne peut pas avoir tué Léandre. Il serait déjà mort. Il ne peut frapper son sang

J'ai jamais dit qu'il l'a frappée je t'ai dit qu'il l'a tuée. Il y a des vérités qui sont hors de ta portée.

Ce n’est pas de la poussière, ce sont les pigments des ailes d’un mangecoeur. Si ton père avait du succomber au désespoir, la fée lui aurait dévoré le cœur depuis belle lurette. Je n’ai jamais comploté pour annihiler les tiens, j’ai joué pour les affaiblir. J’ai toujours voulu mettre la main sur Samuelle et ma nièce avant les autres. Rôdeur a agît seul. Ainsi il est, un rôdeur.

Un mangecoeur. Elthiriel plisse le nez légèrement, fouillant dans ses souvenirs et ses connaissances pour les Mangecoeurs.

Je suis la seule qui le tient en vie, mais il souffre, terriblement. Même drogué, elle le sent, à la limite de sa conscience... Le truc se démène, est prêt de la maturité. l'ignominie du plan de Rôdeur apparait alors. Bien joué. Mais c'est de sa faute aussi... Elle n'aurait jamais dû couper le lien. Ca lui apprendra à jouer aux fesses!

Je ne peux pas te rendre la vie de ton père; il a fait son choix il y a 5ans. Il pouvait se sauver lui-même en me cédant ma nièce ou attendre que Samuelle le sauve… Apparemment Samuelle aussi a fait son choix.


Trahison. Elle prend l'attitude de Pierre pour de la trahison pure et simple. Il peut le deviner juste à l'éclat des prunelles, à sa posture.

Le futur de leur relation à Pierre et Elthiriel se joue sur le futur d'Halewyn.

Tu sais quoi? En fait, tu est pire que nous. Tes trucs d'honnêteté et d'amour, tu pisse dessus. Vous m'avez fait passer pour morte aux yeux de notre père pour le tuer et ramasser ma soeur. C'est joli les beaux principes... Et vous croyez qu'elle collaborerait? Non, elle a préféré crever que te suivre, toi et tes mensonges.

La fureur de s'être faite berner, la cruelle brûlure de la trahison des Daee s'imprime aussi cruellement en elle que les deux cicatrices sur son visage.

Ne jamais faire confiance à personne. C'est de la faiblesse. Il me l'a assez seriné.
Tu as le pouvoir de vous sauver tout les deux ou de mourir de ma main. Choisis, on n'a pas la nuit.

« Le pouvoir, ... » fit-il en détachant bien chaque syllabe, « … n’est pas une liberté… »

Une pointe qui se retire avant que le manche ne lui percute durement la joue, le bois se fendant sous l'impact, la chair de la joue éclatant sous l'impact, projetant une pluie de gouttelettes de sang et de bois.

Sale traitre.

Avec une fureur vengeresse et de la violence tout ce qu'il y a de plus gratuite. Avec une science consommée, prenant tout son temps, elle bat le vieil homme comme plâtre, avant de délicatement l'épingler au mur, par le bout restant de la copie de la lance même qui a failli annihiler son essence.

Un instant, elle tourne sur elle même, contemplant le carnage. Pierre peut admirer la dévastation que les siens ont causée. Quand Le Phoenix se venge, il ne se venge pas à moitié. L'attaque est la meilleure défense. Une fiole dans une main, Sanglante dans l'autre, le petit bout de femme s'approche de lui. Concentrée, elle receuille son sang dans la fiole. Du sang de Daee... Elle pourra avoir accès à tous les membre de la famille avec ca. Elle le range avec précaution dans sa sacoche de taille.

Et Pierre le sait. Mais pour le moment, il n'y a qu'une part de son sang qui l'intéresse. Sa soeur.

Contrairement à Halewyn qui doit avoir recours aux rituels, Elthiriel a accès à la chose simplifiée. Grimpant sur une chaise, elle trace une simple rune avec le sang de Pierre, une rune qui se met à se mouvoir, au dessus de la tête de l'homme. Tenant Le Daae par la gorge, elle regarde celle ci jusqu'à avoir la réponse qu'elle attend.

Léger sourire amer tandis qu'elle lui tapote la joue.

J't'aimais bien, c'est ca le pire. Fallais pas s'attaquer aux miens.

Le laissant épinglé là comme une feuille sur un babillard, elle finit par s'en aller, enfin.
Se tournant pour fixer Pierre une dernière fois de ses prunelles incandescentes, elle enflamme avec son sang la devanture de la maison. Elle lui offre une mort avec les plus grands honneurs malgré tout. C'est sur que ca dépend de comment Pierre verra ca.

Pierre était un homme de peu de mot. Il l’avait trahie, l’admettait et lui faisait face, acceptant le blâme. Rien ne pouvait être dit ou fait pour éviter le blâme. Pierre possédait cette sagesse respectueuse… Et puis se faire éclater la gueule, ça ne rend pas loquace.

Rôdeur avait agit seul. Cette trahison là ne lui appartenait pas.

Sous le poids de Pierre, la lance céda et l’homme s’affala sur le sol, à demi inconscient. Incapable de se mettre à l’abri dans sa maison en flamme. Parce que le bois sec, ça fait un fameux brasiers. Et la fournaise menace de le cuire comme un gigot quand deux mains solides le saisissent pour le traîner à l’extérieur.


« Eh bien elle ne t’a pas épargné la demoiselle… Et t’as toujours confiance en elle je suppose? »

Dans les décombres du chalet de Pierre Daee, une petite silhouette s'active, lancant un sort de localisation sur un artefact précieux. Oh, elle ne se fait pas d'illusions, les Daees l'ont certainement fort bien cachée, mais elle doit commencer ses recherches quelque part. Et si ca ne fonctionne pas elle a envoyé un hibou à Pierre pour lui donner rendez vous ici.

Elle ne sait pas s'il va venir. Elthiriel a toujours gardé un oeil près sur Pierre, n'attentant jamais une deuxième fois à sa vie, se disant que la justice du sang l'a épargné. Elle s'en est voulu, (sentiment très réprimé, voyons, les Sampiero n'ont jamais de remords) Parce qu'elle les a fréquentés de près un moment. Ils la connaissent et elle els connait.

Malgré tout, les Daees ont laissé une certaine empreinte sur elle. Qu'adviendra t'il maintenant? Elle se le demande.

Le sort de localisation ne fonctionne pas, évidemment. Ce n’est pas une babiole…

Debout sur la rive de la rivière, un homme en lourd manteau de laine noire se roule une cigarette. Il sème quelques brins de tabac dans le courant et murmure sa prière. Il ne reste rien du chalet… Ruine calcinée. Tout était en bois sec et le brasier a tout rasé.

Ce n’est pas Pierre qui se présente ce jour là, c’est une présence beaucoup moins agréable. Philippe est un homme qui ne sait que se montrer civil dans le meilleur des cas. Pourtant, des deux frères il est le moins intransigeant. En outre, lui, n’a jamais trahit qui que ce soit. Philippe aurait du être un cadet. Homme de main, prêt à servir. Les seuls qu’il sert maintenant ce sont les gamins, comme en témoigne les bonbons dans ses poches.

Si cette affaire n’est pas rapidement expédiée, il va être en retard à la sortie de l’école.

« Si tu cherches la lance… Elle a été rituellement incinérée il y a de nombreuses années. » la héla-t-il de sa voix sarcastique. « Elle et le sang de mon frère… » Une remarque caustique comme pour lui rappeler qu’elle a faillit tuer Pierre cette nuit là. « Mon frère, lui, je l'ai sorti à temps... » l'informe-t-il... « Mais ça tu le sais déjà puisque tu as pris la peine de lui envoyer un hibou... Il est occupé aujourd'hui... »

Ce ne sont que des hommes et leur vie est fragile…

C'est Pierre que je venais voir, pas toi, Philippe. Et la lance ne peut pas brûler, c'est pour ca qu'elle m'est si dangereuse, et ca tu le sais. Je ne rigole pas avec ce qui peut me tuer, je ne t'apprends rien.

Dit elle, interrompant son rituel et effacant toute traces sous la poussière et le sable avant de se relever. L'oeil gris se pose calmement dans l'oeil noir de Philippe.

Et j'avais des trucs personnels à dire à Pierre. J'ai rien contre toi. Et s'il a peur, dit lui que le sang l'a jugé innocent une fois.

Le vent agite légèrement ses courts cheveux. Elthiriel a le col de la veste remonté, cachant les oreilles, les mains bien enfoncées dans ses poches.

« Non, t’as rien contre moi. » Certain de ce qu’il dit. L’assurance de son bon droit. « Pierre, à l’âge qu’il a, n’a plus peur que de lui-même… Le reste, c’est des désagréments… » fit sèchement le métisse. Comme une vie passée à faire des erreurs et à se les faire renoter par un petit frère obligeant.

« Je t’ai dit que Pierre n’était pas disponible aujourd’hui… Tu aimes les enfants? Enfin, je veux dire autrement que rôti à la broche? » Il regarde sa montre. « Si tu veux tu peux m’accompagner à la maison, Pierre devrait rentrer tôt… » Il lui tendit galamment un bras. « J’ai une dernière petite commission à faire… Faudra bien te tenir. T’es capable de bien te tenir, non? » À peine civil... Dans le meilleur des cas caustique. Un bon diable dans l'ensemble...

Pierre, à l’âge qu’il a, n’a plus peur que de lui-même… Le reste, c’est des désagréments…

Eh bien, ca doit être chouette les nuits, seul avec lui même.

Lui répond civilement la jeune femme, ignorant ou se foutant du ton sec de son interlocuteur, selon le point de vue. Elle renfonce un peu plus la tête dans le blouson, la nuit est froide.

Je t’ai dit que Pierre n’était pas disponible aujourd’hui…

Le regard qu'elle lui lance est explicite. Je m'en branle, je veux le voir. Pas de crise ni rien. Juste un regard.

Tu aimes les enfants? Enfin, je veux dire autrement que rôti à la broche?

Mmmmm ca fait longtemps. Je crois que ca me plairait bien un bébé, un beau bébé rôti à la broche.

Dit elle, blaguant... Mais blague t'elle vraiment?

Si tu veux tu peux m’accompagner à la maison, Pierre devrait rentrer tôt… Il lui tendit galamment un bras. J’ai une dernière petite commission à faire… Faudra bien te tenir. T’es capable de bien te tenir, non?

Je fais que ca bien me tenir... Si on me cherche pas, yaura aucune récrimination à avoir. Juré craché...

Elle prend le bras tendu.

« Ils ont 5ans… Ce ne sont plus des bébés… Et de toute façon je ne te laisserais pas faire… »

Galant? Non Philippe n’a pas ce genre de réserve. La galanterie n’était qu’une invitation. D’un geste leste il la prend à bras le corps et la colle contre lui. Son manteau ouvert lui laisse apprécier sa chaleur enveloppante. Elle est si petite… Et elle a dit qu’elle n’avait rien contre lui… Autant lui donner des arguments. Un petit sourire pervers et …