Quelque part à Manhattan

River écoute attentivement Léandre. Il note mentalement les noms, parce qu'on a toujours plus de pouvoir quand on connaît les noms. Et puis, cette histoire d'asservis... ça lui dit vaguement quelque chose. Enfin, pas si vaguement. Bref, il doit y avoir des infos quelque part. Il note mentalement tout ça, parce que les morts n,ont plus de sentiments, plus d'émotions. Il ne leur reste plus que la mémoire. Et si ces infos lui permettaient de démanteler le réseau d'espionnage des Daee ? Génial !

Mo, lui, pense plutôt à se débarrasser d'eux dans le but de garder Léandre en vie. Il l'a quand même pas poignardé pour que quelqu'un d'autre la tue. Faut qu'il retrafique le médaillon de Zorehira...

Sab, elle, ravie de voir une fille de presque son âge, puisque, en fait, Sab avait à peu près l'âge de Léandre, à peine plus vieille, y a 5 ans et deux ans plus tard, son âge se figeait pour l'éternité. Léandre a presque son âge.

- Oh, tu sais, on tue pas toujours ceux qu'on suce, dit-elle, crument, on prend ce dont on a besoin. Les goules vont tuer personne, à moins d'un accident. Mais les autorités vivantes vont hurler demain matin quand ils vont voir l'état de Greenwood. Y'aura des tas de familles choquées, parce qu'on a bouffé leurs morts. Comme si les cadavres allaient se plaindre. Est-ce que les vivants se soucient des morts ici ? Non, mam'zelle ! dit-elle, courroucée.

Les vampires, eux, sont morts, mais ils ont des sentiments, parce qu'ils n'ont jamais franchit la porte. D'ailleurs, c'est pour ça que River a des Jacks. Les vampires sont trop émotifs.

« NAAAAN, CES GENS LÀ N'ONT AUCUNE SENSIBILITÉ... DU GENRE À BREDOUILLER NERVEUSEMENT DES TRUCS COMME QQN A PENSÉ A EMPORTER DES PIEUX ET UN MARTEAUX? DÈS QU'ILS ONT UN DOUTE… »

Depuis 5ans, la personne la plus émotive de son réseau social s’exprimait par geste… Une fille!! Une fille de son âge! Pas une maniaque comme Elthiriel, non, une fille normale!!! Morayeel est sérieusement en passe de se faire voler la vedette…

Léandre ne montre pas la moindre émotion à l’évocation des mœurs de la vampire… « VOUS ALLIEZ SORTIR? » rappela-t-elle d’un ton où perçait quelques espoirs…

Depuis 5ans, sa seule opportunité de sortir du nid était de suivre Halewyn au bureau de l’inquisition pour jouer les filles à papa obéissant au doigt et à l’oeil… Trépidant…

Devant cette vérité parfaitement simulée, Sab éclate d'un rire sonore et visiblement ravi.

- C'est tout à fait ça ! Mais bon, comme si le marteau pouvait servir à quelque chose. Enfin, peut-être s'ils arrivaient à le manier. Mais non. Tu sais, les vivants devraient apprendre à ne pas paniquer. ils paniquent avant de savoir. Enfin bref.

Sab, elle parle et elle parle.

- « VOUS ALLIEZ SORTIR? »
- Oui, ça fait au moins trois jours que j'ai pas eu ma dose... remarque, j'arrivais à tenir presque des semaines quand j'étais vivante, mais... oh, tu veux v...
- Non.
- Mais...
- J'ai dit non ! Vous allez bouffer, pas en balade.
- Oh... c'est pas faux...
- J'avais l'intention d'aller lui montrer les lamies de toute façon, dit-il, d'un air détaché.
- Tu détestes aller là, Mo...
- Pas du tout !

Étrange impression... Il semble vouloir l'écarter de la vampire en attirant son attention sur des lamies... Les vampires et leur moeurs sont familiers pour Léandre... Ce n'est pas le cas des Lamies...

La métisse saisie la main ganté de Morayeel dans la sienne: "CHOUETTE! ON VA VOIR LES LAMIES ALORS!" décida-t-elle en le dévisageant, espérant saisir une émotion qui explique pourquoi il se défend avec tant d'aplomb. "SAB, TU VIENDRAS NOUS REJOINDRE APRÈS!"

Le même jour que le retour de Xoramen, mais plus tard dans la journée... on est donc le 18 dans la matinée.

Il a téléphoné à son père et lui a demander de lui faire mettre le pied à Manhattan. River l'a fait. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour son fils, même s'il est encore vivant. Quand Darrin a révélé à River ce qu'il comptait faire, River n'a pas apprécié. Mais Darrin est tenace et les goules dociles. Pas besoin du père pour cet exercice, suffit de demander aux goules. Et on le conduit exactement vers ce qu'il cherche.

- Coucou !

L'autre se retourne, fronce les sourcils, puis le reconnait. Darrin, lui, en voyant son air surprit, sourit.

- Darrin Adams...
- En chair et en os. Vivant, en parfaite santé. T'as deux minutes ? J'ai à te parler.
- Euh... ici ?
- Où tu veux. C'est les goules qui te rendent nerveux ? Il ricane. Fichez le camp. Les goules s'éclipsent. J'ai un truc pour toi. Un cas de possession ou d'usurpation d'identité, je sais pas trop. Tu connais Elthiriel, hein ? Elle estvenue fouiner souvent, à quelques reprise.
- Oui, la toute petite gamine... elle était avec Shaw...
- Si on veut. Eh bien, elle risque de vouloir te voir, te trouver. Elle a des choses à te demander, à apprendre de toi. Mais elle n'est pas ce qu'elle était. Je sais pas, mais c'est pas pareil. Méfie-toi. Si elle ne vient pas, toi, tu la trouve et tu l'élimines.
- Et j'ai quoi pour ça ?
- Un cas de possession ou d'usurpation, une créature qui ne vient pas d'ici... ou peut-être que si. Bref, t'auras la bête.
- Je dois pas détruire le corps je suppose ?
- Aucune condition. Tu peux le bruler ou faire ce que tu veux avec. J'm'en fiche. Je m'arrangerai avec le reste.
- Euh... ok... et comment je la trouve ?
- J'te l'ai dit. Sort de Manhattan et elle te trouvera.
- Ah, j'voulais être certain.
- Ça marche ?
- Ça marche.

Quand bien même Morayeel aurait voulu récupérer sa main, il n’aurait pas pu. Léandre le tient solidement paume contre paume. Au delà de toute les morts qu’elle lui évoque, il peut sentir la tension nerveuse de la Mort, comme si elle puisait en lui la force de faire ce que sa mère lui a dit de faire… Le protéger… Léandre a toujours été une gamine obéissante. La mort ne le lâchera plus…

« RIVER, EST-CE QU'ON PEUT RESTER MES AMIS ET MOI? » fit-elle en faisant un pas en avant. Le regard est le miroir de l’âme… C’est particulièrement vrai chez les Daee… Elle va le faire…

Une vision s’imposa à la liche…

L’humanité est une cause perdue. Peu lui importe de gagner ou perdre une bataille… Plus rien ne peut la tromper. Le monde brûle de sa ligne d’horizon au toit du monde… Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Les cendres et la poussière satureront l’atmosphère… Elle va endosser son rôle; la mort ne porte pas de masque. Rien ne peut plus sauver son cœur et son âme… Elle va les mettre à genou. La mort va plonger le monde dans les ténèbres. Une reine noire va s’incarner

Noir comme la peur dans le noir…

Sortir du domaine : check
Trouver un refuge : check
Trouver Hemingway : à venir…
Mettre Morayeel et ses amis à l’abri : …

Qui c’est celle-là? DARRIN!!!

Darrin avait toujours eu la faveur de Léandre… Il faisait si bien enrager tout le monde au nid… En particulier Halewyn… Tout sentiment de révolte associé à son adolescence avait été incarné en Darrin… Elle l’adorait, elle l’admirait! Et elle se jeta sur lui comme un boulet de canon dont l’effet doppler aurait été doué de la parole : « DARRIIIIIN! »

Il est armé? Il l’était toujours…
Il fait face à tout le monde? Il faisait toujours face aux autres…
Il est baveux, bravache voir menaçant? Il est Darrin quoi…

La mort le ceintura de ses bras caramel et plaqua sa joue contre sa poitrine puisque Elthiriel n’y était pas pour lui arracher les oreilles. À titre de voyou, ça aurait pu singulièrement gâcher l’effet… Et pourtant!

Qu’est-ce qu’il avait dit au sujet des tas de gens?

« QUI EST-CE? » murmure la mort en inclinant légèrement la tête de côté.

Une arme tenue par Darrin, ce n'est qu'une formalité. Face au Hadamson, c'est inutile. Il sera un des leur, c'est aussi certain qu'il va mourir un jour.

Aussitôt que Léandre se détache du groupe, Darrin baisse son arme au sol. Il ne va pas tirer sur Léandre. Sur les Liches, c'est pas grave, ça va pas les tuer.

- Salut Léandre. Ça va ?
- Darrin, c'est pas très gentil.
- P'tit morveux !!! chiale DCD sur le sol à se trainer pour tenter de récupérer les morceaux. River est très calme.
- Tu vas repousser, t'inquiète.
- Connard !
- D, sois poli.
- QUI EST-CE?
- Oh, ça c'est compliqué. Mieux vaut laisser Morayeel expliquer.

Et il lève les yeux sur Morayeel, tandis que Sepiida, elle, pose un regard de glace sur Léandre et lui sourit.

- Oh, Mo, tu ne lui a jamais parlé de nous deux ?, minaude Sepiida sans quitter Léandre des yeux.

Morayeel, lui, fixe Sepiida sans ciller. Il semble vraiment très surpris. Remarquez que Sepiida est très impressionnante dans son style motard sur les bords. Elle a pourtant un quelque chose de vachement provoquant dans le regard.

- ... il sent les regards se poser sur lui. En fait, je sais pas trop ce que t'es.

Dans le regard de glace qui fixe Léandre avec une sorte d'admiration, quelque chose se brise. Elle craque. Un bond, elle saute directement sur Morayeel et le plaque au sol. Pour éviter les débordements, Darrin fait ce qu'il doit faire. Il saisit Léandre, la plaque contre lui et lui pointe son arme sur la tête.

- Ils ont des comptes à régler, on bouge pas personne !

Darrin est très calme. Étrangement très assuré. Une calme assurance.

UN peu plus loin, Sepiida s'acharne sur Morayeel.

- BIEN SUR QUE TU SAIS CE QUE JE SUIS ! JE SUIS TOUT CE QUE TU AS REJETÉ DE TA SALE PETITE PERSONNE ! Elle se calme brusquement et hoche la tête. Bah, j'exagère un peu. C'est pas si mal que ça. Je suis pas mal pour un rejet, non ?
- Ça me revient vaguement.

SLAP

Et Sepiida qui gifle brusquement Morayeel dont la joue rougit instantanément.

- Aow...
- Ingrat !

Elle se relève en une vrille et franchit les quelques pas qui la sépare de Léandre.

- Puisqu'il ne me présente pas, je vais le faire moi-même. Darrin baisse son arme et Sepiida tend la main à Léandre. Je suis Sepiida. Sepiida Sampiero. Un éclat dans le regard et elle attire Léandre contre elle, et lui plaque un baiser vibrant d'émotion. Oh, bon sang ! Depuis l temps que j'en rêvARGL !

Elle recule brusquement, parce que Morayeel vient de la ramasser par les cheveux. Il la traine quelques pas plus lui et lui plaque la main directement sur la poitrine et lui balance une décharge magique, avant de la lâche et de la repousser.

- T'as ce que tu voulais, maintenant dégage.

Sepiida se relève avec un peu de mal, mais elle semble satisfaite. Elle ricane.

Incorrigible, la mort frotte sa joue contre la poitrine du grand black… Elle puise à sa chaleur humaine : un vrai de vrai câlin! « ÇA VA MIEUX! » lui répondit-elle, laissant entendre que tout n’allait pas pour le mieux mais que sa présence lui était réconfortante. De quoi revoir ses allégeances? Léandre baisse soudainement les yeux. Le regard de glace de la jeune femme la rend mal à l’aise et elle relâche Darrin. Après tout, elle n’avait plus 12ans…

Sepiida a de la présence… Léandre y reconnaît l’admiration et reste un instant figée sous son regard, comme une proie hypnotisée par l’œil d’un serpent. De l’agressivité aussi… « HEY! »[/size] proteste la mort lorsqu’elle sert une roustre à Morayeel. L’arme de Darrin, elle s’en fiche, la façon dont il la retient, c’est une tout autre chose. « LÂCHE-MOI DARRIN! » Elle se débat mais sans chercher à lui échapper à tout prix, se contentant de se tortiller sans lui faire de mal. Elle se retourne dans ses bras, face à lui et le repousse de toutes ses forces. Ça n’aurait pas marché s’il ne l’avait pas relâché exactement à ce moment.

Léandre buta contre la jeune femme et se retourna. Elle ouvrit de grands yeux, surprise de la trouver là. Vraiment très impressionnante. Sombre et noire. Le genre de rencontre qui inspire des commentaires du genre de …pitié ne me faites pas de mal… . Et pourtant la mort lui sourit et glisse timidement une main caramel dans la sienne. Elles sont trop proche pour que Léandre ne soit pas sensible à sa chaleur. Une chaleur humaine tellement semblable à celle de Morayeel. Elle rougit sans comprendre pourquoi : « … EUH? SAMPIERO? ENCHANTHUMMMM!! »

Succombant à l’ivresse du baiser, les jambes flageolante, la chair de poule, Léandre se laissa aller contre elle avec un soupir, jusqu’au moment où elle prononça les mauvaises paroles. « HEIN? » Parce que ce n’était pas le baiser le plus dérangeant… C’était le commentaire et ce ton de gourmandise…

Et puis voilà que Morayeel aussi devenait agressif… « … Ça va... »répondit-elle à Saturnin avant de le bouscula pour passer devant et aider Sepiida à se relever. La métisse resta stratégiquement entre le frère et la soeur.« QU’EST-CE QUI VOUS PREND? VOUS VOUS BATTEZ COMME DES CHIFFONIERS! C’EST QUOI CES HISTOIRES? » Une expression purement française. Léandre devinait que ces deux là se connaissait… D’une façon intime… « ET C’EST QUI, ELLE? » fit-elle en pointant Sepiida du doigt avant de vivement se raviser. Léandre ramena son bras et alla s'adosser à Morayeel. « NON! » prévint-elle. « PLUS DE BAISER! »

Un mega sac à dos, avec un rouleau de carte, un immense rouleau de carte qui contient la carte du domaine et plus encore, Solean bouge précautionnieusement pour ne pas fracasser les précieuses fioles d'encres soigneusemements rangées dans son paquetage. Sa mega surprise pour ses potes et sa muse. Sagement derrière, Rocstone fils regarde partout, d'un oeil affamé, curieux de tout. Il a bien 3-4 épaisseurs de chandail pour se cacher des regards curieux. Fidèle ombre de la Mort, La Famine qui terrasse tout ceux laissés derrière...

Et il y a des explosions. Solean se ramasse avec un morceau de foie mort de DCD sur l'épaule tandis que Darrin et Sepiida se pointent. Il y a un moment de flottement, de malaise tandis que Léandre se lance carrément sur le grand black et lui fait un mega câlin. Se renfrognant, Sol semble se dessécher de jalousie encore un peu plus. Mais avec un calme exemplaire, il pense d'abord et avant tout à son précieux chargement, pour sa plaie.

Tranquillement, il défait ses sangles, relevant la tête légèrement et blêmissant encore, si c'est possible, quand il voit le gun du voyou posé sur la divine tête duveteuse de la métisse. Le sac se dépose au sol avec un bruit de verre malmené. Sans jeter un oeil à Saturne, Solean bouge de concert avec lui, à eux deux étant les plus fiers et les plus efficaces des potes. Protégeant Léandre... Et cet enfoiré de Morayeel par la même occasion. Et d'ailleur, Ce dernier n'a pas de doute à avoir. Si Solean pouvait le laisser crever, il le ferait.

Tu veux qu'on la fiche dehors?

Demande galamment Solean, mais d'une voix éteinte, vide... qui, juste à s'élever dans l'air, vide ceux qui y sont sensible, des émotions qui sont le moteur de la vie et de l'humanité.

Sepiida ricane, parce que Morayeel ricanait beaucoup, dans sa tête. Si Morayeel est grand, Sepiida semble immense. Contrairement à Morayeel qui se tient toujours les épaules basses et la tête dans le cou, Sepiida se tient droite et fière. Peut-être même un peu plus qu'il y a quelques minutes. Provocante, elle se mord la lèvre inférieure, le regard pétillant de victoire. L'opposition entre le Blanc et la Noire est saisissant. Mais en même temps, c'est un tout parfait.

- Se battre comme des chiffonniers ?
- On s'est à peine touché. Fiche le camp, maintenant, Sepiida !
- Oui, oui, je m'en vais, réplique Sepiida sur un ton léger.

Visuellement, la transmission de pouvoir n'est pas visible. Par contre, l'air entre Morayeel et Sepiida est chargé à bloc. Léandre peut le sentir quand elle se retrouve entre les deux. Mais a n'a rien de désagréable, c'est même d'une douce tiédeur. Le commentaire faiblard de Solean ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde.

- Eh, oh, personne ne me fiche dehors, faux jetons ! Fais gaffe, Morayeel, il...
- Je sais, je sais, dégage !
- Bon, d'accord, d'accord. On n'était pas là pour rester de toute façon. Elle regarde Léandre et lui sourit. Un sourire tout ce qu'il y a de plus sincère. Je suis navrée, belle Léandre, mais je dois vraiment partir. Il y a tant de choses à faire avant tout ça ! Morayeel, lui dit pas n'importe quoi sur moi.
- T'es déjà n'importe quoi.
- Oh non, Morayeel. Tu sais très bien ce que je suis. Je sais à quoi tu penses, parce qu'on y a déjà tout réfléchit. Je sais ce que tu as à faire et tu sais ce que je dois faire. T'as tes crapules, j'ai les miennes. À ces mots, il sembla à tout le monde que Darrin sourit davantage.
- Je tenterai d'expliquer ce que tu es.
- Oh, je sais. Tu le sais mieux que personne.

Morayeel pose les yeux sur LÉandre.

- Tu te souviens, Léandre, quand tu m'as dit qu'après avoir tué Xoramen...
- Qui n'est pas morte.
- Qu'après ça, tu as eu l'impression que je m,étais déchiré en deux... eh bien je crois que tu as bien vu...
- Bien sûr qu'elle a bien vu, minaude Sepiida en lorgnant Léandre avec admiration.

« MAIS POURQUOI VOUS VOULEZ TOUS LA CHASSER ENFIN? » s’étonne la mort.

C’est grisant… Exaltant, enivrant, envoûtant… Étourdie, Léandre reste entre les deux, profitant du flux magique qui s’est établit. C’est à Sepiida qu’elle fait face et c’est par elle qu’elle est charmée, lui dédiant un superbe sourire en tranche de courge tout rose. De quoi faire crever de jalousie au moins deux des adolescents du groupe.

L’enchantement est brisé lorsque Morayeel attire son attention… Tout tomba subitement en place dans son esprit. « VOUS NE PARTAGEZ RIEN, C’EST POUR ÇA QUE TU AS CHANGÉ… » Léandre observait les moindres fait et geste de l’adolescent. Elle avait remarqué la différence sans pour autant arriver à mettre le doigt dessus. « VOUS ÊTES DIVISÉS… MAIS… VOUS NE POUVEZ PAS RESTER AINSI… INCOMPLET... » L’un comme l’autre attirait la mort, partiale. Sepiida à elle seule était plus démonstrative que Morayeel ne l’avait jamais été. « SI TU AS ÉTÉ MORCELÉ, LEQUEL DE VOUS DEUX EST CELUI QUI VA ME SUIVRE? »

Ils savent comment ça doit se passer… Mais le problème avec les destinés, c’est qu’on les rencontre souvent sur le chemin qu’on prend pour les éviter.

Léandre n’eut pas le temps de s’interroger sur les propos de Sepiida ou de Morayeel. Pas plus qu’eux d’ailleurs. Le sol s’ouvrit sur ses pas et l’englouti. Elle et le cercle de ceux qui l’avaient entouré… Pas un son, pas une lumière, pas une trace…

--> Ce genre de vertige n’a pas d’égal…